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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
20 janvier 2005

Arrivée au corps - La troupe

« La troupe.

J'eus l'occasion de la voir au cours de deux revues. La première était la revue de départ que j'ai passée moi-même dans la matinée du 17 janvier, et la deuxième était une revue prescrite par le Général Dubois qui commandait le Corps d'Armée.

Les revues de départ aux tranchées se passaient à ce moment dans les champs, au bord Sud de la route de Poperinghe. Le Général Dubois, ainsi qu'il me l'avait annoncé à mon arrivée, affectait au régiment presque tous les renforts qui arrivaient de l'intérieur. Il tenait à me remettre un régiment avec un effectif convenable. C'est ainsi que je reçus plus de 600 hommes dans les journées qui ont suivi mon arrivée. Aussi les compagnies que j'inspectais ne laissaient-elles rien à désirer sous ce rapport. Par contre, ce qui m'a frappé, c'était l'âge des hommes. Je les trouvais vieux. Beaucoup frisaient la quarantaine. Ce n'étaient plus des réservistes, mais des territoriaux. On m'expliqua que les classes de la réserve étaient épuisées, que les jeunes classes de la territoriale se trouvaient dans les régiments territoriaux, de sorte que pour le moment il ne restait que les vieilles classes de la territoriale. C'était donc dans les régiments de réserve qu'on trouvait les hommes les plus vieux de l'Armée. Peu m'importait, mon parti était pris. Je les pris en affection ces vieilles barbes grises. Tous ces vieux n'étaient pas des soldats improvisés. Ils étaient disciplinés et avaient bon esprit. Ils faisaient consciencieusement leur besogne ingrate des tranchées. Ils ne ronchonnaient jamais. Après avoir piétiné pendant six mois dans l'eau et dans la boue du Bois du Polygone ils ont encore trouvé en eux-mêmes assez d'ardeur pour enlever des tranchées allemandes.

Revenons à nos revues. Comme je l'ai dit, celle de l'après-midi avait été prescrite par le Général Dubois. Il devait la passer lui-même. Il en fut empêché au dernier moment, et c'est le Colonel Briant qui le remplaça. La revue eut lieu comme d'habitude sur la pelouse du Château. Outre le 290e, il y avait des unités du 114e et du 125e. Un défilé en colonne par quatre clôtura la revue. Les vieux du 290e défilèrent aussi crânement, et avec autant de brio que les bataillons actifs. Je n'eus plus aucun regret de commander un régiment de réserve ».

Sources: Eggenspieler "Un régiment de réserve en Berry - Le 290eRI" Bourdier 1932

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