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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
28 février 2005

Un dragon au sein de l'infanterie

La guerre de position a mise au "chômage" la fière cavalerie française et leur montures. Finies les cavalcades au travers des lignes ennemies. L'immobilisme règne, l'attente de la percée est vaine. Les dragons sont devenus des "Dragons à pied". Le commandement se décide a favoriser le passage des cavaliers vers l'infanterie, leur offrant ainsi des promotions de grade.

Depuis le début du conflit, Christian Mallet était affecté au 22e Dragons. Son passage au sein de l'infanterie lui permet de sortir du rang. Il est affecté sur le front de Flandres au sein du 9e corps d'Armée :

        "Vlamertinghe, 22 février 1915. - J'ai été nommé sous-lieutenant le 3 février. Le 22e Dragons était à Volckerinkove. C'est M. de V... qui m'a annoncé ma nomination, et quelques heures après j'étais expédié avec les nouveaux promus : F..., M... et P..., sur le quartier général de la 5e division, et de là à Poperinghe au quartier général du 9e corps.

          Malgré la résolution prise de mon plein gré, j'ai quitté le 22e en proie à un chagrin insurmontable. C'est une page de tournée, quelque chose de fini qui ne reviendra plus. J'ai passé devant mes hommes, tous ces camarades à côté de qui j'ai marché, j'ai dormi, je me suis battu pendant six mois; je leur ai serré à tous la main, et je suis parti à cheval par un beau soleil, sans tourner la tête.

          Affecté au 90e de ligne, du 4 au 22, j'ai suivi un peloton d'instruction à Vlamertinghe, avec des Saint-Cyriens nouvellement promus. Quinze jours de vie monotone et tranquille. Le peloton s'est dissous le 21. Le 22 au matin, j'ai rejoint le 90e de ligne et le soir nous partions pour les tranchées".

Sources: "Etapes et combats - souvenirs d'un cavalier devenu fantassin" Christian Mallet Librairie PLON 1916

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25 février 2005

Un tourangeau futur général à Chateauroux

Le 1er août 1914, dans la cours de l'Ecole de Saint Cyr, la promotion « La Croix du Drapeau » apprend la mobilisation à 17 heures, au son du clairon. Les élèves sont nommés sous lieutenant et reçoivent leurs affectations et ce malgré leur arrivée depuis seulement une année.

Pour le jeune Marcel Carpentier, ce sera le 90e de Châteauroux, où il arrive dès le 2 août au soir.

Le lendemain, les préparatifs se font pour le départ :

« Je me présente à mon commandant de compagnie, le lieutenant Dodinot.

La compagnie, la 1ère, est cantonnée dans une ancienne chapelle. A chaque instant arrivent les réservistes ; ils ont l'air heureux de se retrouver et évoquent des souvenirs de chambrée.

On les habille de neuf, on les équipe. Je touche moi-même une capote. Je fais mettre des galons de sous-lieutenant à mon képi de Saint-Cyrien. Mes premiers galons : ce n'est pas rien. Mon lieutenant me prête un sabre, ce qui me fait un plaisir extrême. Un officier sans sabre, ce n'était pas un officier. Et je revois encore la meule où nous avons affûté nos sabres. Si j'avais su combien peu il devait me servir ! Nous sommes reçus à bras ouverts par les officiers du régiment à qui nous rappelons leurs années d'école ».

Plusieurs fois blessé légèrement, Il est promu capitaine en moins d'un an. Il est très gravement atteint le 16 juin 1915 à Neuville-Saint-Vaast. Il reprend bientôt du service dans l'aviation jusqu'à la fin du conflit. Son dernier poste fut celui de commandant des forces terrestres alliées de Centre-Europe en 1956. Le général d'armée Marcel Carpentier, grand-croix de la Légion d'honneur, est décédé à Mettray (Indre-et-Loire) le 14 septembre 1977.

Sources : « Un cyrard au feu » Marcel Carpentier Editions Berger Levrault 1964


15 février 2005

Hommage du biffin du 90e à l'artiflot du 20e

S'il arrivait souvent que le fantassin maudissait l'artilleur et ses tirs trop courts, parfois l'hommage était sincère et mérité, voici ce qu'en raporte l'officier d'infanterie Carpentier:

29 janvier

"Je vais déjeuner aux batteries, invité par les artilleurs du 20e régiment. J'apprends que notre ami – l'ami des fantassins – le lieutenant Bachy a été blessé, légèrement Dieu merci, par une balle. C'est qu'ils ne se ménagent pas, nos artilleurs. Ils font tout pour nous aider, par la précision de leur tir et la rapidité de leur intervention, quand nous faisons appel à eux, mais aussi par mille attentions … victuailles, tabac … et surtout par la chaleur de leur présence. Tous les jours nous les voyons arriver, dans nos tranchées, au contact immédiat de l'ennemi, déroulant leurs lignes téléphoniques. Le secteur est-il nerveux, des indices d'attaque se manifestent-ils, l'artilleur passe la nuit avec nous. Le 4 décembre (1914), le capitaine Peytes de Montcabrier a été tué d'une balle en plein cœur en montant en première ligne. Aujourd'hui, c'est Bachy, qui déjà antérieurement, a eu sa capote déchirée par un obus. Tous les fantassins adorent Bachy. Non seulement c'est un excellent tireur ; il pose ses obus comme à la main sur les tranchées ennemies, mais il est bon, compréhensif de nos difficultés et de nos petites misères. Il me souvient qu'un jour cet automne, comme nous devions attaquer, j'ai entendu un de mes hommes dire : « On peut y aller, c'est Bachy qui tire »."

Soirée des hommages: saluons l'inestimable couvre-chef du 74e et allons sur un blog qui vaut une visite ;-)

Sources : « Un cyrard au feu » Marcel Carpentier Editions Berger Levrault 1964

14 février 2005

Képi modèle 1884

Aujourd'hui, oublions les combats de 1915, je me permet un léger apparté
Merci à Joel qui m'a permis de me rapprocher du 9e CA et du 68e RI en particulier

RI068_Kepi_5

http://perso.wanadoo.fr/liddes.genealogie/1884.htm

13 février 2005

Retour à la réalité

25 janvier 1915

"Depuis le petit jour un marmitage effroyable nous faisait prévoir une attaque, que des prisonniers nous avaient annoncée comme imminente.

Elle s'est surtout produite sur le 68e à notre gauche, au carrefour de Broodseinde et a abouti à un fiasco complet".

Concernant cette attaque, on se reportera vers les messages des 25 au  28 janvier

"Dès les premiers coups de canon, j'avais couru à ma tranchée. Devant nous les Allemands tiraient comme des enragés, mais n'ont eu aucune velléité de sortir. Un homme vient d'être tué à mes côtés, pendant que je lui causais, d'une balle dans la tête. J'ai été éclaboussé de sa cervelle.
Quand je suis rentré à mon poste, j'ai trouvé mon petit Parisien, caché sous la paille et demandant sa maman à grands cris. L'alerte de ce matin lui a suffi. Dès la nuit tombante je le fais reconduire à l'arrière".

Sources : « Un cyrard au feu » Marcel Carpentier Editions Berger Levrault 1964

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12 février 2005

Une visite incongrue

Voici une anecdote trouvée dans le journal du sous-lieutenant Carpentier:

22 janvier 1915

"Je relève une compagnie du 125e dans les bois du Polygone.

C'est un vrai paysage Vosgien. Notre tranchée est creusée au milieu des sapins.

Mon poste est à 80 mètres en arrière de la première ligne, dans une cabane en bois. Devant la porte coule un ruisseau traversé par un petit pont. D'anciennes tranchées anglaises sont à proximité. Des vestiges d'équipements et un petit cimetière montrent qu'on s'y est battu.

Nous jouissons d'une période de froid sec, fort et agréable. Toute la journée on se promène dans les bois, en sabots et en peau de mouton.

Aujourd'hui les cuisiniers m'ont amené une recrue.

C'est un petit parisien de treize ans, qui a voulu jouer au soldat et a suivi un régiment de hussards. Les hussards étant au repos, il s'est joint à des artilleurs ; mais la distance des pièces ne le satisfaisait pas et il est venu avec les cuisiniers du régiment. Et le voilà. Il a une figure intelligente et l'air tout à fait crâne sous son bonnet de police.

Moi, j'en suis bien embarrassé.

Toute la journée, il court d'un bout de la tranchée à l'autre insouciant du danger … (les Allemands sont à 100 m.) … montant sur les banquettes, tirant des centaines de balles. Quelques-unes lui sifflent à l'oreille ; cela n'a pas l'air de l'impressionner beaucoup".

Sources : « Un cyrard au feu » Marcel Carpentier Editions Berger Levrault 1964

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