Le général Carpentier
Avec cette blessure, le capitaine Carpentier quitte l'infanterie, terminant ainsi son "Cyrard au feu".
Voici donc le "CV" de celui qui deviendra ensuite Général d'Armée et Grand Croix de la Légion d'honneur
Né en 1895, saint-cyrien de la promotion « Croix du Drapeau », Marcel Carpentier est nommé sous-lieutenant en août 1914, après une seule année passée à l'école.
Il participe comme chef de section au 90e RI aux batailles des frontières et de la Marne. Plusieurs fois blessé légèrement, il est très gravement atteint le 16 juin 1915 à Neuville-Saint-Vaast. Il est promu capitaine moins d'un an après avoir été nommé sous-lieutenant. on désespère de le sauver, mais sa robuste constitution lui permet non seulement de survivre mais de reprendre bientôt du service dans l'aviation.
A la fin de la guerre il est titulaire de cinq citations, mais il aura subi dix blessures. Renvoyé à Saint-Cyr pour faire la deuxième armée, il est désigné comme instructeur : c'est là qu'il prépare licence en Droit et concours d'entrée à l'Ecole de guerre où il est admis en 1923 (45e promotion, 1923-1925).
En 1930 il est au Brésil, à la mission militaire française, où il reste jusqu'en 1935 ayant, entre temps, été promu commandant en 1933 après dix-huit années de capitaine. Le Brésil se souvient de lui, puisqu'il reçoit en 1974 le bâton de maréchal honoraire de l'armée brésilienne.
Dès son retour en France, il est affecté au Levant où il prend le commandement d'un bataillon de tirailleurs marocains, puis devient en 1937 chef du cabinet militaire et chef du 3e bureau du général Weygand. Nommé lieutenant-colonel en juin 1940, il rejoint, en février 1941, le général Weygand où de nouveau il est chef du 3e bureau, fonction qu'il conserve jusqu'en mai 1942 auprès du général juin.
Nommé colonel en juillet 1942, alors qu'il commande au Maroc, le 7e régiment de tirailleurs marocains, il est écarté des opérations au moment du débarquement allié en Afrique du Nord. Mais il retrouve son commandement pour emmener son régiment en Tunisie où, après la période difficile de janvier 1943, il a la profonde satisfaction de participer à la victoire finale en s'emparant du massif du Zaghouan.
Il reçoit les étoiles en juillet 1943, devient le chef d'état-major du corps expéditionnaire français en Italie. On sait combien a été efficace cette collaboration de deux hommes qui se complétaient admirablement : général juin - général Carpentier. On sait aussi en quelle estime le général juin tenait son chef d'état-major. Estime partagée par le général de Gaulle qui le désignera pour remplir les mêmes fonctions auprès du général de Lattre, commandant des forces françaises devant débarquer en France.
Après le succès de Toulon et Marseille, le général Carpentier, nommé divisionnaire, prend le commandement de la 2e division d'infanterie marocaine ; avec elle, il va faire preuve de savoir et montrer ses qualités de chef dynamique, ferme mais humain. Sachant admirablement faire agir infanterie et blindés mis à sa disposition, il perce à Héricourt le front allemand eu novembre 1944, faisant tomber Belfort. Plus tard, en mars 1945, il témoignera des mêmes qualités manœuvrières, au cours du franchissement du Rhin et de l'exploitation en Allemagne.
Général de corps d'armée six ans après avoir été promu lieutenant-colonel, il est en 1946 commandant supérieur des troupes françaises au Maroc. Le gouvernement fait appel à lui, après que d'autres ont refusé ce périlleux honneur, pour le commandement en chef des forces françaises en Extrême-Orient. Homme de devoir, le général Carpentier répond à l'appel, sachant bien les difficultés qu'il va rencontrer maintenant que l'armée communiste chinoise est aux frontières nord de l'Indochine. On ne manquera pas de lui imputer la responsabilité de revers dont les causes sont ailleurs. Cela sera d'ailleurs apprécié différemment par le haut commandement, puisque, après avoir été désigné, en février 1951, comme chef d'état-major adjoint des forces alliées en Europe, auprès d'Eisenhower, puis inspecteur de l'infanterie, il prend le commandement des forces terrestres alliées de Centre-Europe. Il est général d'armée.
Après cette carrière exemplaire où, devant les revers, il a toujours montré stoïcisme et sérénité d'âme, alors qu'il demeurait modeste dans le succès, le général Carpentier atteint la limite d'âge de son grade en mars 1956.
Le général d'armée Marcel Carpentier, grand-croix de la Légion d'honneur, est décédé à Mettray (Indre-et-Loire) le 14 septembre 1977.
Sources : CSEM - biographies des stagiaires de l'ESG
un portrait du Général Carpentier
sources: http://mapage.noos.fr/4edmm/