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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
29 juillet 2005

Les renforts

Renforts et nominations.
Pendant notre séjour à Wylder nous avons reçu des renforts s'élevant au total à environ 400 sous-officiers, caporaux et soldats.
Le Commandant de la Bastide et le Capitaine Prudhomme sont revenus au régiment pendant cette période. Moi-même, je suis revenu le 21 juin. Comme jeunes sous-lieutenants il est arrivé deux artilleurs (de Montardy et Humeau) qui ont fait d'excellents mitrailleurs.
Dans la même période les sergents Davaillaud et Bouchard ont été nommés sous-lieutenants. Le premier a pris les fonctions d'officier adjoint au Chef de corps pour lesquelles il était très qualifié. Il était un archiviste remarquable. De plus, pour les questions d'administration et de ravitaillement en matériel, il déployait une grande initiative. Il a été pour moi, jusqu'à la fin, un collaborateur précieux.
Le Sous-Lieutenant Bouchard, tout en continuant ses fonctions non officielles d’aumônier, prit celles de porte-drapeau. Il avait ainsi les loisirs nécessaires pour continuer à circuler dans les tranchées, pour exhorter et secourir les hommes dans les moments critiques. Je l'emmenais souvent avec moi dans mes visites au secteur. Quand il traînaillait derrière moi dans les tranchées. Je savais ce qu'il faisait. Il échangeait un mot avec les soldats, leur distribuait du tabac et des cigarettes. Il était très aimé de tout le monde. J'oubliais de dire qu'il remplissait également les fonctions de chef de popote".


Sources: Colonel Eggenspieler "Un régiment de réserve en Berry - Le 290e RI"

Concernant le sous-lieutenant Bouchard, on se reportera sur le fascicule "Les régiments de réserve du Berry - Les 16 et 17e DI au feu" De philippe Sauvagnac éditée par l"association Romain Guignard en 2004

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28 juillet 2005

Séjour à Wylder - repos jusqu'au 15 août

Depuis la mi-juin, le 290e RI est au repos, le colonel Eggenspieler en profite pour reconstituer les troupes.

"L'E.M. du régiment, la C.H.R., la C.M., et le 5e bataillon étaient logés à Wylder; le 6e Bataillon à Pont-de-Wylder et dans les fermes avoisinantes.
Nous allions enfin pouvoir jouir du long repos qu'on nous avait laissé entrevoir depuis le commencement du mois d'avril. Si nous avons été trop longtemps à la peine, nous allions cette fois être trop longtemps, au repos, du 28 mai au 16 août. Cette longue immobilité finissait par paraître suspecte à notre nouveau divisionnaire. Il se demandait si le commandement ne nous considérait pas comme des combattants de moindre valeur.
En attendant nous avons profité de notre long repos pour perfectionner l'instruction des cadres et de la troupe, et améliorer nos conditions de séjour.
Cantonnements.
Nous disposions de très bons locaux. On les mit dans le plus grand état de propreté. On les arrangea coquettement en bordant la paille de couchage, en disposant des chevalets pour les armes et en rangeant les paquetages le long des murs. Les hommes reprenaient ainsi des habitudes d'ordre et de discipline. Il y avait un accord parfait entre la troupe et les habitants. Quand le régiment est reparti pour de bon, il a dû y avoir plus d'un déchirement de cœur.
Mon P.C. était installé dans la maison d'un boucher sur la place qui entourait l'église. Les propriétaires étaient de très braves gens qui faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour nous être agréables. Ils avaient une fille unique qui était une fort jolie femme dont le mari était mobilisé. La mère du mari s'inquiétait beaucoup de la longueur de la guerre. Chaque fois qu'elle me voyait, elle me demandait si elle allait encore durer longtemps. Si elle avait su qu'à ce moment elle n'en avait pas encore passé la moitié, elle eut été désespérée.
Une particularité qui m'a frappé dans ce pays c'est que tous les habitants parlaient flamand entre eux. A les entendre on ne se serait pas plus cru en France chez eux qu'en Alsace. Je dois dire à leur louange que tout en s'exprimant en flamand ils n'ont jamais eu l'idée de revendiquer l'autonomie pour leur province. J'espère que ce résidu de germanisme disparaîtra aussi un jour en Alsace".

Sources: Colonel Eggenspieler "Un régiment de réserve en Berry - Le 290e RI"

13 juillet 2005

Les embusqués

Petit retour en arrière, en juin 1915, lorsque Maurice Laurentin, officier au 268e RI pourfendait les embusqués. Pendant ce temps, le député Dalbiez préparait son projet de loi modifiant les conditions de mobilisations, surtout ayant pour but de traquer le dit embusqué.

La loi Dalbiez

27 juin 1915

"Dalbiez et autres députés, ne soyez pas trop durs pour l’embusqué honteux qui rase les murs et, tout piteux, se fait montrer d’un doigt moqueur par les commères !

Il y a bien d’autres masques à lever : l’embusqué brillant, galonné, décoré et bien payé des états-majors, qui tombe toutes les femmes et envoie deux mille hommes à la mort dans un terrain qu’il n’a même pas approché et qu’il ne connaît que par la carte, est autrement intolérable. Les embusqués de l’intendance et des services, tous ces épiciers inutilement vêtus de glorieux uniformes militaires, sont autrement encombrants et nuisibles.

Ils pullulent dans les zones de l’arrière, inutiles, insolents, pourris, vêtus de la gloire des autres ; ils pullulent à ce point que, tandis qu’il ne reste plus trois officiers de carrière par régiment, il y a, au moindre état-major de division, cinq, dix et même quinze de ces arrivistes arrivés, tous brevetés, qui ne verront jamais le feu et, après la guerre, feront les nouveaux règlements ! "

Sources : Carnets d’un fantassin de 1914 - Maurice Laurentin - Editions Arthaud 1965

4 juillet 2005

En attendant les vacances

Depuis quelques temps, mes interventions ce sont espacées. Mes activités annexes me prennent du temps. Je viens de finir deux excellents ouvrages que je recommande à tous:

"Vie des martyrs et autres récits des temps de Guerre" de Georges Duhamel editions Omnibus 2005
"Le paysan des Poilus" de Jean Luc Pamart éditions des Equateurs 2004

Le premier ouvrage écrit d'une superbe plume, nous conte la période de guerre d'un médecin dans les hopitaux militaires. Je n'en retiendrais qu'une seule phrase:

"Je n'ai certes pas vu ce qu'on appelle la guerre, mais l'envers, et l'enfer de la guerre. C'est un voyage assez réussi dans l'horreur, au pays de la mort".

Le second ouvrage aborde la relation d'un agriculteur (Jean Luc Pamart) avec sa terre, celle où se déroula une partie des combats de ce long conflit. Le récit est plaisant et lestement conté par celui qui est aussi le fondateur de l'association Soissonnais 14-18.
On y retrouve le récit d'un Passionné.

Toujours dans mes dépouillements, ma liste des "Morts pour la France" des unités du département avance petit à petit. Pour les quatres unités, 4750 noms ont été ainsi retrouvés. N'hésitez pas à consulter la liste disponible dans la colonne de droite.

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