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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
4 novembre 2005

Caractères différents de la troupe.

Il y avait dans le secteur de Bully-Grenay, d'abord les hommes du régiment qui étaient soi-disant des réservistes, il y avait des territoriaux et de jeunes coloniaux. Ces trois catégories de troupe avaient des tempéraments très différents.
Nous avions à un moment donné à notre droite des territoriaux autres que ceux du 141
e (RIT)
. Ils occupaient la tranchée de Calonne, au Sud de la voie ferrée de Lens. J'allais fréquemment les voir. Ils avaient un secteur tenu d'une façon remarquable. Ils soignaient scrupuleusement tous les détails d'entretien de leur tranchée, au point-que même par temps de pluie il eût été impossible de s'y salir. Tous les fonds de tranchée et de boyaux étaient garnis de caillebotis en très bon état. L'eau de pluie s'écoulait dans des puisards.
Au régiment, quoique les hommes fussent en grand nombre âgés, ils étaient en moyenne tout de même plus jeunes que ceux du régiment territorial à notre droite. Ils étaient déjà moins attachés à leur besogne d'entretien strict du secteur. Par contre ils étaient beaucoup plus pénétrés que les territoriaux de leur mission de combattant. Ils surveillaient d'une façon très attentive tout ce que faisaient les Allemands, Le matin quand j'interrogeais les guetteurs sur le résultat de leurs observations j'étais étonné de tous les détails qu'ils me signalaient et qu'ils avaient remarqués. Ce sont eux qui m'ont fait connaître les pièces cachées dans les remises et dont on ouvrait brusquement les portes. En somme ils étaient des gardiens vigilants et ils remuaient encore volontiers la pelle et la pioche pour se mettre à l'abri.
Les jeunes coloniaux, eux, avaient un certain dédain pour les outils de terrassement. Le jour, ils s'abritaient tant bien que mal dans des excavations creusées sous le parapet. Ils laissaient passer les orages avec stoïcisme. Par contre, le soir ils sortaient de leurs tanières et se chamaillaient avec les Allemands à coups de grenades une partie de la nuit. Les coloniaux n'étaient pas des veilleurs de tout repos. Aussi, un soir ont-ils trouvé les Allemands installés dans une de leurs tranchées, au Nord du Double-Crassier. Ils n'ont plus jamais pu les en sortir, pas plus que les zouaves qu'on avait appelés à la rescousse. En même temps que la tranchée on devait reprendre le fameux boyau KK' qui y conduisait. A chaque instant le commandant de Corps d'armée demandait par téléphone : « Eh bien ! ce boyau KK où en est-il ? Je veux qu'on l'attaque. » On l'a bien attaqué, mais on ne l'a pas repris.

Sources: Eggenspieler - Un régiment de réserve en Berry - Le 290e RI

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