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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
3 décembre 2005

Il y 91 ans jour pour jour

Je suis toujours sur la piste de mon arrière grand-oncle Bessonneau Lucien, au sein du 290e RI, dans la journée du 03/12/1914 (ou la nuit du 03 au 04/12/1914).

lucienbessonneau_1909_ri066

Lucien Bessonneau au 66e RI en 1909

 

 

 

 

 

 

 

Actuellement, j'ai trois sources différentes sur ce qui se passa ces 3 et 4 décembre 1914:

 

 

1) Le général Dubois (chef du 9e CA) signale une attaque du 290e le 3 décembre dans la région de Nieuvemollen.

 

 

2) Bien sûr, la piste du colonel Eggenspieler, le chef de corps du 290e RI:
28 novembre au 2 décembre (1914).
Le 5e bataillon était en première ligne, le 6e en réserve. Au 5e bataillon, trois compagnies tenaient la tranchée de première ligne, dans l'ordre 20e, 19e et 18e. La 17e était en deuxième ligne. La première Section de Mitrailleuses flanquait la 19e à gauche. Le régiment était en liaison à droite avec le 114e, qui était devant Broodseinde, et avec le 268e à gauche. Le P.C. du régiment était près de la route de Zonnebeke à Langemark.
La voie ferrée de Zonnebek, qui constituait une excellente délimitation entre la droite du régiment et la gauche du 114e semblait, d'autre part, constituer un obstacle à la liaison des deux régiments. On décida, par conséquent, de faire passer la voie ferrée dans le secteur du régiment, en faisant passer la 17e en première ligne, au Sud de la voie ferrée, où elle prenait la place d'une compagnie du 114e. La 17e était remplacée dans sa tranchée de deuxième ligne par la 19e, qui elle-même était remplacée par une compagnie du 268e. Au manque de liaison entre deux régiments, on avait substitué un manque de liaison entre deux compagnies d'un même bataillon. La 17e allait de ce fait se trouver dans une position critique. Les Allemands, utilisant la sape et la grenade à main, cherchèrent aussitôt à encercler la compagnie. Ils s'insinuèrent sur son front par la droite, où ils n'étaient plus qu'à 10 m. et par la gauche, où ils cheminaient le long de la voie ferrée. Impossible de les atteindre avec le fusil; quant à la grenade, elle n'avait pas encore fait son apparition chez nous. Pas moyen non plus d'employer l'artillerie, les Allemands étaient trop près de nous. Pour parer au danger d'enveloppement, on donna à la compagnie une équipe de génie, comprenant un caporal et cinq hommes. C'était peu, pour lutter efficacement contre le travail de sape des Allemands. La 17e construisit des pare-balles pour échapper au tir d'enfilade, elle lança des fils de fer sur son front pour le consolider.
Le 1er décembre les 23e et 24e compagnies furent détachées au 68e, dans le secteur de droite. Le 68e avait remplacé le 114e. Les deux compagnies du 290e s'installèrent dans les tranchées de deuxième ligne à Zonnebek.
3 et 4 décembre
La situation de la 17e devint de plus en plus critique.
La Compagnie avait un petit poste dans une maison située en avant de la droite de son front. Les Allemands, qui s'étaient approchés en sape tout près de la maison, avaient profité de l'obscurité, le 3 au soir, pour sauter dans la maison. Ils ont réussi à enlever un homme, les autres avec le caporal ayant pu regagner la tranchée principale. Les Allemands envahirent la maison en nombre. Ils se mirent aussitôt à y percer des créneaux, d'où ils lançaient sans cesse des grenades sur les portions de tranchée à leur portée. Malgré deux contre-attaques exécutées par la 17e, une section de la Compagnie de réserve, une fraction du 68e, il fut impossible de déloger les Allemands de la maison
Cette situation dura jusqu'au 4 au matin. A partir de ce moment les Allemands se mirent à tirer d'enfilade sur la tranchée. Les hommes ne pouvaient plus regarder sans recevoir une balle dans la tête. Ce ne fut pas tout. Les Allemands employèrent la même tactique sur le flanc gauche de la compagnie. Là .aussi, ils s'étaient d'abord introduits dans une maison, puis de là, en suivant la voie ferrée, ils étaient arrivés tout près de la compagnie. L'acte décisif se produisit vers 8 heures du matin, sur le droite de la compagnie. A cet endroit, la liaison avec le 68e était assurée dans ce régiment par de jeunes soldats. Que s'était-il passé au juste, on n'a jamais pu le savoir. Ce qui était certain, c'est qu'en ce point les Allemands ont sauté dans la tranchée. La 17e prise de flanc à sa droite et à sa gauche, avait appuyé par un boyau sur la 20e, qui se trouvait au Nord de la voie ferrée. Le Commandant de la compagnie et les hommes qui étaient avec lui se sont maintenus dans le boyau jusqu'à la nuit.
Pendant que la 17e luttait ainsi avec acharnement contre l'encerclement, les troupes à sa gauche avaient été relevées. A partir de minuit, le 66e avait remplacé le 268e, et les compagnies du régiment établies au Nord de la voie ferrée. La 17e, les 23 et 24, à la disposition du 68e , étaient obligées d'attendre jusqu'au 4 au soir pour être relevées.
Les compagnies relevées s'en allèrent cantonner à Wlamertinghe. Elles étaient à peine arrivées, qu'elles durent se préparer pour la revue, que le Général Dubois devait passer à 13 h. 30, sur la pelouse du château du Duc d'Elverdinghe. Outre le 290e prenaient part à la revue le 268e et le 77e , également au repos à Wlamertinghe. Au cours de la revue, le Général Dubois remit un certain nombre de décorations, dont la Croix au Commandant Renard. La revue était impressionnante tant par elle-même que par le cadre où elle se déroulait. Le château, transformé en hôpital, était rempli de malades et de blessés. Tous ceux qui étaient capables de marcher se tenaient au balcon du château. Les hommes sortis de la tranchée le matin même, quoique harassés et mal décrottés, étaient splendides sous les armes. Ils passèrent en sections squelettiques, effets du feu et de la maladie, mais d'un pas fier et alerte, comme des gens qui savaient ce que valait la besogne qu'ils accomplissaient. Leur fierté était légitime, les derniers combats n'avaient pas coûté moins de 300 hommes au régiment.
Dans la nuit, le 114e releva les trois compagnies qui étaient restées en ligne et qui n'avaient pas pu être de la fête.

 

 

3) La dernière est celle d'un simple soldat puique je l'ai trouvée dans les "carnets de Léopold Retailleau du 77e RI":
Vendredi 4 décembre 1914: Journée assez mouvementée par le bombardement des Boches. Ils incendient trois ou quatre maisons dans Ypres. Nous apprenons que le 290e s'est fait esquinter dans une attaque à la baïonnette au clair de lune ... 

 

 

Ce qui me donne une idée du style d'attaque.

 

Bref, je recoupe, je positionne afin de comprendre ce moment de guerre.
La clé est, j'espère,dans l'est parisien, au SHD où il faudra que je vois à partir du JMO. Malheureusement, ce dernier n'a pas fait l'objet d'une numérisation, le déplacement est donc obligatoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources:
Eggenspieler - Un régiment de réserve en Berry
Général Dubois - Deux ans de commandement
Ernest Retailleau - Carnet d'un musicien brancardier du 77e RI

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