Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
9 juin 2006

Séjour en Champagne pour la division

"Le 27 mai, les Chefs de Corps de la Division furent conduits en reconnaissance par le Général Lasson, dans le secteur d'une Division qui tenait les lignes à l'Est d'Auberive, au Sud de Saint-Souplet et de Sainte-Marie à Py. Le hasard voulut que le Colonel qui nous faisait l'amphi sur l'occupation du secteur fut un de mes camarades de promotion et de régiment le lieutenant-colonel Girardon, du 67e R.I.
Le secteur que nous allions occuper faisait partie du terrain conquis par le Général de Castelnau au cours de son offensive du 25 septembre 1915.
L'ensemble du front de Champagne était de beaucoup le mieux organisé de tous ceux où nous sommes passés. Pour la circulation à découvert, il y avait d'excellentes routes. Pour la circulation défilée, il y avait des boyaux de toutes dimensions. Il y en avait dans lesquels on aurait pu passer à cheval. Ces boyaux venaient de très loin en arrière. Le nombre de mètres cubes de terre qu'on avait dû remuer dans ce secteur deva
it être formidable. Pour loger les troupes au repos, on avait construit de nombreux baraquements et d'abris. Pour le ravitaillement en eau, on avait installé de grands réservoirs à certains carrefours de route. On faisait également usage pour le ravitaillement en général de voies ferrées. Des voies étroites conduisaient en ligne jusqu'aux P.C. des Chefs de bataillon. A la Ferme des Wacques se trouvait une gare centrale, qui était dirigée par un officier du régiment, le sous-lieutenant Salvat, qu'on appelait de ce fait le Chef de gare des Wacques.

fermedeswacques

fermedeswacques2

Une fois que nous étions installés, j'ai cherché, comme en Artois, à me rendre compte comment l'offensive du 25 septembre avait pu se dérouler sur ce terrain. C'était facile, on pouvait circuler partout en plein jour.
Les tranchées de première ligne allemandes étaient encore en bon état. Notre tir de préparation les a recouvertes avec une grande précision comme en Artois. Notre tir suivait exactement le tracé de tous les ouvrages annexes du réseau défensif allemand. Cela laisse croire qu'on devait en avoir fait de très bonnes photographies. Notre tir de préparation a dû anéantir tous les défenseurs qui se trouvaient à découvert dans leur tranchée. Les Allemands y avaient bien fait un certain nombre d’abris profonds, c'étaient de véritables puits à descente presque verticale. Ceux qui y étaient n'ont pas dû pouvoir en sortir J’ai éclairé quelques-uns de ces puits avec ma lampe de poche. J’ai distingué des cadavres allemands au fond. Comme ils tournaient les semelles de leurs souliers vers moi, j'en ai conclu qu’ils y avaient été précipités de l'extérieur la tête en bas.
Immédiatement au-delà du réseau de tranchées de première ligne allemand, on ne distinguait plus rien sur le sol qui marquât notre progression.
Dans la zone boisée à 4 kilomètres au Nord-Est de Saint-Hilaire-le-Grand, je retrouvais de nouvelles traces de l'attaque. C'étaient des lignes successives de trous de tirailleurs. Dans chaque ligne, les trous étaient répartis par petits groupes. Dans chaque groupe, les trous étaient bien alignés. Les groupes de trous se remarquaient surtout dans les terrains découverts, compris entre deux bois. Sous bois il y en avait très peu. Plus on allait vers l'avant, plus les trous diminuaient en nombre, finalement il n'y en avait plus du tout. Notre offensive a, paraît-il, été beaucoup plus loin que l'endroit où nous avons établi notre première ligne. Ce détail m'a été donné par le Commandant Le Borner (5
e
bataillon), qui a pris part à l’offensive.
En fin d'attaque, notre première ligne a été établie à 2 ou 3 kilomètres au Sud de la petite vallée de la Py, affluent de droite de la Suippes.
La distance de nos tranchées à celles des Allemands était très variable. Là où la distance était relativement grande, on ne pouvait pas se voir d'une tranchée à l'autre, parce que chacune se trouvait en contrebas du sommet de la croupe. Là où la distance était faible, les deux réseaux étaient au contact, au point que nous dûmes fier nos chevaux de frise au sol, sans cela les Allemands nous les volaient".

Sources: Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry - Le 290e RI

Publicité
Publicité
Commentaires
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 623 417
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
Newsletter
34 abonnés
Publicité