Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
31 octobre 2006

Changement au sommet de la pyramide

"Le 31 nous avons quitté le Camp 15 pour aller cantonner à Morlancourt et à Villers".

Morlancourt_RueAlbert
Morlancourt - La rue d'Albert


  Morlancourt_RueVilleSurAncre
Morlancourt - La rue de Ville sur Ancre

"Dans ces cantonnements nous avons reçu la visite de notre nouveau Commandant de Corps d’Armée, le Général Niessel. Il n'était pas un inconnu pour moi. Nous étions camarades de promotion et de garnison. Comme Commandant de Corps d'Armée nous allions avoir un chef alerte et remuant qui allait faire contraste avec ses prédécesseurs. Le Général Pentel qui n'avait encore dirigé aucune opération a disparu du Corps d'Armée sans qu'on ait su pourquoi. Ce limogeage intempestif jurait un peu avec les félicitations que le Général avait reçues en Champagne. Cet incident a produit un mauvais effet".

GeneralNiessel

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI, Régiment de réserve du Berry

Publicité
Publicité
25 octobre 2006

A l'arrière

"Le 9 octobre nous commençons notre mouvement d'approche. Nous sommes d'abord transportés au Camp 10 au Sud de Corbie, entre Fouilloy et Hamcelet. Nous sommes encore convenablement installés. Les hommes sont employés à des travaux de nettoyage et d'amélioration du Camp. Dans la campagne environnante, il y a un grouillement intense de militaires de toutes armes, à pied et à cheval. Tous ces gaillards exerçaient le sport interdit de la chasse. Mais comme ils l'exerçaient sans employer d'armes à feu, personne ne leur disait rien. La campagne était remplie de lièvres. Ceux qui étaient à cheval les forçaient, et les piétons les ramassaient. Si j'avais laissé faire mon anglo-arabe il aurait bien piqué aussi son galop de chasse.
Le 20 octobre, nouveau bond en avant. Nous sommes transportés au Camp 15 près de la ferme de Bronfay. La route que nous suivons en auto est entièrement couverte de convois automobiles. Au fur et à mesure que nous avançons la route devient de plus en plus mauvaise. Elle se défonce sous l'action des lourds camions et de la pluie. Tout le long de la route des équipes de territoriaux travaillent à combler les trous sous les roues mêmes des camions. On sent qu'il y a également une organisation dans ce secteur. Malgré les difficultés qu'ils éprouvent les longs convois s'écoulent sans arrêt vers leur destination. Pour les troupes à pied et à cheval il y a des pistes à droite et à gauche de la route. d'un côté pour les cavaliers, de l'autre pour les piétons.
Je crois que c'est dans le Camp 15 que nous avions une belle vue sur Albert. Nous étions à 5 ou 6 kilomètres au Sud de la ville. On voyait très bien la Vierge de l'Eglise accrochée horizontalement au sommet de la tour, après avoir reçu un coup de canon".

CathedraleAlbert
Albert - La Cathédrale

"Nous avions à côté de nous un Camp anglais, dans lequel il y avait des tanks énormes. Nous allions les voir et nous faisions ainsi connaissance avec les Officiers qui venaient nous voir à leur tour dans notre camp. Ils aimaient à venir écouter notre musique. Ce qui les frappait le plus c'était le vacarme que faisait notre clique".

FanfareMilitaire
Une fanfare militaire

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290eRI, un régiment de réserve du Berry

21 octobre 2006

En route pour la Somme

"Le 1er octobre, nous nous rendons à la gare de Mailly, où nous nous embarquons".

MaillyCamp_GareDebarquement
Les troupes en gare de Mailly

"Le 2, nous sommes à Saveuse et à Ferrières à l'Ouest d'Amiens. Nous avons de bons cantonnements et nous avons le temps de faire un tour dans la ville d’Amiens. J'y ai trouvé les rues commerçantes très animées. La cathédrale, principal monument de la ville, est en majeure partie masquée par d'épaisses couches de sacs à terre remplis de ciment ou de plâtre, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du bâtiment.
La ville était surtout fréquentée par l'armée anglaise, les commerçants et hôteliers en avaient profité pour hausser leurs prix. Le Lieutenant Maître, qui avait attaché son cheval à la grille d'un hôtel, s'est vu demander dix francs par un garçon pour cette faveur. Pour toute récompense, Maître a offert la pointe de sa botte à ce serviteur.
Un après-midi que je me suis hasardé à visiter la ville, un cycliste a aussitôt été envoyé à ma recherche. Il m'a trouvé à la cathédrale. Je devais rentrer d'urgence pour assister à une conférence faite par le Général Pentel aux Officiers du régiment. J'y arrivai encore à temps. Le Général nous a annoncé, ce dont nous nous doutions déjà, que nous allions opérer .à notre tour dans la Somme. Nous devions entrer en ligne entre le Transloy et Sailly-Saillisel et porter le front occupé jusque là, au delà de la route de Bapaume à Péronne".

Sources: Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry le 290e RI

18 octobre 2006

Une terre de résistance

J'aimerais revenir sur ce qui fut un des moments forts de mon été.
Après un agréable séjour dans le Cantal, ma petite famille et moi décidions de rentrer par le chemin des écoliers. Nous décidâmes donc de traverser la Corrèze, la Creuse et un petit bout de Haute-Vienne pour rejoindre le Bas-Berry.
Après quelques virages, côtes et descentes, nous arrîvames sur le Plateau de Millevaches.

Jusque là, pas grand lien avec le sujet du blog, me direz-vous!!

Patience. La Creuse est une superbe région dont les paysages "sauvages" trouvent leur quintescence sur le Plateau de Millevaches. La rudesse du climat et du paysage expliquent certainement la terre de résistance que fut le Limousin pendant les deux conflits mondiaux. Qui s'interresse à 14-18, ne peut passer en Limousin sans aller voir le monument de Gentioux et sans rendre visite à la sépulture de Félix Baudy.

Gentioux_MAM1

Le monument de Gentioux est un des rares monuments pacifistes de France, qui ne fît d'ailleurs jamais l'objet d'une inauguration officielle.
Pour plus de détails concernant le Monument de Gentioux, voir ICI

Gentioux_MAM

Concernant Félix Baudy et les fusillés de Flirey, voir le site Ceux du 63e

La tombe de Félix Baudy se trouve dans le cimetière communal de Royères de Vassivière. Félix Baudy est un des nombreux "fusillés pour l'exemple". Il fait parti des 4 fusillés de Flirey. Né en 1881, fusillé en 1915, il fut réhabilité en 1934.

Royere_BaudyFelix_RI063

14 octobre 2006

90e RI - Départ en train

La mobilisation ayant été déclarée des les premiers jours d'août, le 90e RI se met en branle-bas de combat et s'organise pour partir. Les exercices maintes fois répétés sont cette fois réalité.
Arrivé à la gare de Chateauroux, le régiment s'embarque donc vers la frontière.

Chateauroux_GareMarchandise1

Voici ce que rapporte le JMO sur ce voyage:

6 et 7 aout 1914:
le Rgt quitte Châteauroux en trois trains :

1er train : Etat-Major, 1er bataillon, 1ère section de mitrailleuses, Compagnie Hors rang
2ème train : 2ème bataillon, 2ème section de mitrailleuses
3ème train : 3ème bataillon, 3ème section de mitrailleuses

Le 1er train part le 6 août à 19h58 et arrive à Maron à 23h15 le 7 août.
Le 2ème train part le 6 août à 23h15 et arrive à Maron (Meurthe et Moselle) le 8 août à 3h50.
Le 3ème train part le 7 août à 1h58 et arrive à Maron le 8 août à 6h25.

Sources: JMO 90e RI - Service Historique de la Défense (SHD)

Publicité
Publicité
10 octobre 2006

Repos à Mailly

"Je crois que c'est au cours du même séjour au Camp de Mailly que la 17e D.I. a fait une manœuvre devant le Général Gouraud et quelques Généraux qui venaient d'opérer dans la Somme. Il y avait parmi ceux-ci le Général de Bazelaire et le Général Hirschauer, qui devait devenir notre Commandant de Corps d'Armée en 1918".

Gouraud_General  DeBazelaireGeorges_General  Hirschauer_General
Les généraux Gouraud, De Bazelaire et Hirschauer

"Le Général de Bazelaire, qui a commandé le 7e C.A. dans la Somme, nous a exposé en grandes lignes, comment il avait mené ses opérations. Il nous a montré un grand croquis en couleur sur lequel étaient portées les limites des bonds exécutés au cours de chaque attaque. Il nous a fait remarquer qu'au début l'amplitude des bonds était très faible. Cela tenait à ce que dans les premières attaques, on se heurtait aux organisations les plus solides de l'ennemi. L'amplitude des bonds suivants était beaucoup plus grande parce que, au cours de ces bonds, on progressait en terrain libre. Comme moyen d'action dans l'infanterie, le Général nous a vivement recommandé l'emploi de la grenade à fusil V.B., notamment pour la réduction des nids de résistance. Il nous a finalement souhaité de faire encore mieux que lui. On ne pouvait pas mieux nous annoncer qu'en sortant du Camp, nous allions également faire un tour dans la Somme.
Pendant notre séjour à Vaucogne, nous avons eu un « fait divers » que je crois intéressant de raconter. La localité était située au bord d'un joli petit affluent de droite de l'Aube. Il y avait dans un trou, près du Moulin, un brochet monstre, connu des habitants, et qui, paraît-il, faisait de grands ravages dans la rivière. Les habitants nous ont demandé de les débarrasser du vorace. Le sous-lieutenant Baudet, avec quelques pionniers, s'en est chargé. Ils ont descendu dans le trou un pétard au bout d'un fil de fer; à l'explosion, le monstre est venu à la surface. Je l'ai vu. A ce qu'on m'a dit, il pesait 18 livres. Malgré sa taille énorme, sa chair était excellente".

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI un régiment de réserve du Berry

7 octobre 2006

4 octobre 1914 - Etat des pertes du 90e RI

A la suite de la mobilisation, de la bataille des Frontières puis de la Marne, le 90e RI est exsangue.
Le JMO, en date du 4 octobre 1914, donne la répartition suivante:

"A ce jour l’état suivant a pu être dressé :

Hommes partis avec l’unité

Hommes présents

1ère Cie

257

132

2ème Cie

256

76

3ème Cie

257

119

4ème Cie

255

75

5ème Cie

254

146

6ème Cie

251

185

7ème Cie

256

91

8ème Cie

255

197

9ème Cie

254

91

10ème Cie

255

70

11ème Cie

253

125

12ème Cie

255

92

3054

1395

Avant de se rendre vers les Flandres, il important de noter que le 90e RI n'a plus que 45% de son effectif de départ, tout cela en 2 mois.
Les arrivées du dépot depuis août n'ont pas pu combler les pertes.

Sources: JMO 90e RI - Service Historique de la Défense (SHD)

4 octobre 2006

90e RI -La mobilisation (4)

A la mobilisation, voici la composition du:

3ème bataillon

Chef de bataillon : Cdt ALQUIER
Médecin Adj major de 2è classe : DIONNET

9ème compagnie

Lieutenant LANES
S-Lieutenant RAVENEL (St Cyr)
Lieutenant de réserve TERPEREAU

10ème compagnie

Capitaine CAUCHY
Lieutenant MODOT
Sous Lieutenant de réserve MAUDUIT

11ème compagnie

Capitaine LEPINE
Lieutenant DE VAREILLES SOMMIERES
Sous Lieutenant  : BODIN (St Maixent)
Sous Lieutenant de réserve ALLONCLE

12ème compagnie

Capitaine PROUST
Lieutenant COCART
Sous Lieutenant de réserve MONNIER

Récapitulatif de la composition du régiment

Officiers : 56
Ss officiers, caporaux et soldats : 3.341
Chevaux et mulets : 185
Voitures : 54
Effectifs CHR : 169
1er bataillon et 1ère section de mitrailleuses : 1.063
2ème bataillon et 2ème section de mitrailleuses : 1.053
3ème bataillon et 3ème section de mitrailleuses : 1.057

Sources: JMO 90e RI - Service Historique de la Défense (SHD)

Publicité
Publicité
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 623 750
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
Newsletter
34 abonnés
Publicité