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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
29 février 2008

A la disposition du GAE

"Le 2 février, nous nous mettions en route, sans avoir vu qui que ce soit de nos anciens supérieurs. La campagne avait toujours son aspect hivernal.
Les deux bataillons se dirigeaient sur Nancy, le 5e et l'E.-M. par Agincourt et Essey, le 6e par Custines et Champigneulles. Quels souvenirs pour moi en traversant la capitale de la Lorraine, que dans ma jeunesse j'ai eû l'occasion de parcourir tant de fois comme potache d'abord, comme sous-lieutenant au 26e et lieutenant au 69e ensuite. Pendant sept ans, j’ai usé mes souliers sur toutes les routes de la garnison. Les premiers soldats que j'ai commandés faisaient cinq et quatre ans de service. Il est vrai que pendant la dernière guerre il y en a qui ont fait sept, comme pendant les campagnes du Second Empire.
Les deux bataillons ont traversé la ville par des itinéraires différents. Le 5e bataillon et l’E.-M. sont entrés par la vieille Saint-Georges et sont ressortis par le faubourg Saint-Jean. Le 6e bataillon est entré par la porte moderne de Désiles. Il a longé le cours Léopold et est ressorti également par le Faubourg Saint-Jean. Les deux bataillons sont ainsi passés sur le pont de chemin de fer d'où on avait jeté des fleurs et des friandises aux soldats de 1914.
Au mois de février 1918 la physionomie de la ville était morne. Peu de monde dans les rues. Beaucoup de maisons fermées. Le magasin de mobilier artistique Majorelle était démoli du haut en bas. Dans le quartier de la Gare pas mal de maisons avaient reçu des bombes. L'E.-M. et le 6e bataillon se sont arrêtés à Villers-les-Nancy où ils ont cantonné. Le 5e bataillon a poussé jusqu'à Ludres et Messein sur la Moselle".

Nancy_Majorelle


"Le lendemain 3 février nous avons continué notre marche vers le Sud. Nous nous sommes arrêtés en fin de journée à Diarville et Marainville-sur-Madon, à 10 kilomètres au Nord de Mirecourt. En cours de route nous sommes passés à Flavigny, siège du Q.G. de la 8e Armée, puis à Tantonville, siège de la célèbre brasserie du même nom."

Tantonville_Tourtel

Sources: Colonel Eggenspieler - le 290e RI, un régiment de réserve du Berry

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24 février 2008

Le départ de la division, sans regrets

Le 2 février 1918 nous sommes sortis définitivement des liens de la 17e D.I. et du 9e C.A. C'était sans regrets, quoique personnellement j'eusse joui de la sympathie de la plupart des chefs qui ont commandé ces grandes unités. Mais dans cette guerre où la distribution des récompenses constituait un régime de foire d'empoigne, les sympathies ne pouvaient pas suffire, aussi le régiment en tant que corps constitué, n'a-t-il jamais rien obtenu. J'ai déjà indiqué quelques-unes des raisons qui nous ont fait traiter en parents pauvres. Mais la principale, résultait de l'organisation même du Corps d'Armée. Celui-ci comprenait organiquement ses deux Divisions, 17e et 18e. A la mobilisation on lui adjoignait deux de ses régiments de réserve, les 268e et 290e, qui y jouèrent un peu le rôle de troupes haut le pied. Quoique les régiments formassent Brigade à partir de 1915, ils n'ont jamais combattu comme telle. Bref, en 1918, on nous a laissé partir sans nous adresser le moindre ordre d'adieu. On aurait même dit qu'on était content de se débarrasser de nous. La 17e D.I. était enfin une Division normale avec son I.D.

En attendant notre première tâche allait consister à nous mettre en route pour les Vosges. Un premier bond devait nous porter aux environs de Mirecourt où nous devions passer un mois dans un centre d'instruction. Un deuxième bond devait nous porter à la « ligne bleue des Vosges » d'où les Berrichons pourraient contempler à leur tour le pays, éternelle pomme de discorde entre Français et Allemands.


Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI, un régiment de réserve du Berry

19 février 2008

René Guérin du Grandlaunay, un cavalier au 68e RI

Né au château du Granlaunay, commune d'Andard (49), le 16 octobre 1866, René Joseph Guérin du Grandlaunay grandi avec l'envie du métier des armes.
Instruit notamment au collège Saint Joseph de Poitiers, il prépara le concours d'entrée de Saint Cyr. Après son échec, il s'engagea au 25e Dragons. Suite un séjour à l'école de Saumur, il devint sous-lieutenant au 9e Dragons de Lunéville, puis au 13e Hussards.

RI068_GuerinGranlaunay_Portrait

Refusant de participer aux expulsions cléricales lors de la période de la séparation des biens de l'Eglise et de l'Etat, en 1905-1906, il donna sa démission.
En aout 1914, il obtient sa réintégration au sein du 7e Hussards.
Sur le front de Flandres, pour son action des 10 et 11 novembre, il obtint la citation suivante:

« A voulu pendant les deux nuits suivantes retourner lui-même jusqu'au lignes allemandes pour rechercher le corps d'un camarade tué, donnant ainsi le plus bel exemple de camaraderie et de mépris du danger »

Début 1915, sentant que le rôle passif de la cavalerie lui pèse de plus en plus, il demande à passer dans l'infanterie. Il obtient satisfaction et prend le commandement de la 12e compagnie du 68e RI, le 1er avril 1915.
Le 25 mai, devant Calonne, le capitaine Guérin du Granlaunay tombait en arrivant sur la troisième tranchée que ses soldats venaient de conquérir.

Voici ce qu'un soldat de son bataillon en disait:
« Je peux vous parler du capitaine de hussards qui a été tué. J'étais à côté de lui dans la tranchée allemande; il a été tué à 1 mètre de moi. C'était un homme trop brave, qui ne regardait à rien. Il nous criait: Allez les gars, tapez à droite, à gauche. Et, à ce moment un Allemand, qui était caché dans un boyau de la tranchée lui a tiré un coup de fusil par derrière. La balle a traversé la tête et le pauvre capitaine est tombé raide mort »

Pour ce fait, le capitaine Guérin du Granlaunay obtint la citaion suivante, à l'ordre de la 10e Armée:
« D'une bravoure, d'un courage et d'une énergie remarquables. Tombé glorieusement en entraînant sa compagnie, sous un tir de barrage écrasant, à l'assaut des tranchées ennemies »
Signé: d'Urbal.

Le capitaine Guérin du Granlaunay repose de nos jours parmi ses hommes au sein de la nécropole de La Targette de Neuville Saint Vaast.

SepTargette_RI068_GuerinGrandlaunay_Croix

Merci à Héric du Grandlaunay pour les informations concernant son grand-père
Merci à Alain Chaupin, mon photographe artésien
http://lorette.canalblog.com/

Sources: Livre d'or du collège Saint Joseph Poitiers

1 février 2008

Merci à vous

Aujourd'hui, un poitevin est devenu le 40000e visiteur de ce blog.
Merci à lui et surtout MERCI à vous TOUS.


Le 30 décembre 2004, lorsque j'ai ouvert ce blog, je n'aurais jamais imaginé que tout cela aurait pû interresser autant de personnes.

Après 265 messages postés, si vous souhaitez voir certains thèmes évolués, de nouveaux sujets être abordés, n'hésitez pas à me contacter.

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