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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
30 septembre 2009

Mobilisation à Châteauroux

Châteauroux. - La ville qui m'était toujours apparue morne et quasi déserte, est grouillante à mon arrivée. Plus de place dans les hôtels; les rues sont peuplées d'une foule un peu tourbillonnante jusque tard dans la nuit. Du mouvement, voire même de l'agitation, mais pas de bouillonnement véritable; c'est là ce que je constate. Est-ce l'anxiété du drame attendu qui coiffe les esprits? Certes, on prépare un douloureux départ. Mais à Paris aussi, et pourtant les vibrations des cœurs étaient souvent bien sonores là-bas. Non. Ici nous sommes dans le Berry, et le Berry impose son impassibilité fataliste dès que l'on y pénètre. Dès le premier soir le régiment de l'active s'embarque. Il quitte la caserne à la nuit tombée, musique en tête, drapeau déployé. A la lueur des phares d'acétylène il s'est préparé. Il défile superbement dans la ville éclairée. Les Berrichons sont remués presque jusqu'à l'enthousiasme, juste ce qu'il faut pour acclamer. Rien de trop, et le spectacle revêt une grandeur calme, émouvante. Puis ce sont les préparatifs du départ du régiment de réserve. Je suis affecté au service téléphonique. Il faut connaître les hommes, le matériel. Les hommes : braves gens sur qui on peut certainement compter. Le matériel : c'est avec cela qu'il faudra faire quelque chose ? Car je veux faire quelque chose, je m'imprègne de mon rôle, je pompe ma théorie. Dans la guerre moderne quel rôle merveilleux devra jouer le téléphone! Oui, c'est bien cela..., je vois, j'imagine les diverses situations possibles. Puis je regarde, morne, le matériel. Quatre vieux appareils et quelques bobines de fil verni, quasi rigide. Je reste rêveur, un peu découragé. On verra bien.
TelephoneCampagne1914
Sources: Lieutenant Sohier - 1914-1915 - Sans éditeur
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23 septembre 2009

Sohier versus Eggenspieler

En pleine lecture de l'ouvrage du lieutenant Sohier, je ne peux m'empêcher de penser à celui du colonel Eggenspieler. Sohier n'avait pas prévu de diffuser son journal. Le recueil indique un fin de rédaction à la date du 29 mars 1931. Or, l'ouvrage d'Eggenspieler est édité en 1932, par l'imprimeur Bourdier de Paris. Eggenspieler indique s'être servi des notes de Sohier pour rédiger le journal du 290e RI. Version Sohier: "Un commandant nous fait une conférence. « N'oubliez jamais que la meilleure défensive c'est l'offensive. En avant, toujours en avant, à la baïonnette. » On verra bien. On nous emmène au terrain de manœuvre de Châteauroux. Une zone pierreuse sans rien pour se défiler. On simule une attaque. Le régiment est déployé. Vite, j'établis la liaison avec des réserves imaginaires. Je rends compte au colonel. Quelles réserves ? Où sont-elles ? Là-bas, je suppose, et je vais établir la liaison avec les troupes en ligne. Le colonel sourit, ironique. Je suis un peu vexé. On verra bien. Le régiment s'élance à l'assaut. « Ils ne courent guère, dit le colonel. » Mais un berrichon a-t-il jamais couru ? Sous la mitraille on verra bien. Il ne courra pas mais il arrivera". Version Eggenspieler: "On pensa également à la partie tactique. Un Commandant fit une conférence aux officiers. Elle se résuma en ceci : « La meilleure défensive, c'est l'offensive. En avant ! Toujours en avant ! A la baïonnette ! » C'était très simple. La théorie faite aux officiers eut sa consécration sur le terrain de manœuvre. Ce terrain était une zone pierreuse sans le moindre pli pour se défiler. Le thème comportait l'exécution d'une attaque. Le régiment est déployé. Vite le Lieutenant téléphoniste établit la liaison du régiment avec des réserves hypothétiques, puis il rendit compte au Colonel, qui sourit d'un air ironique. Le Lieutenant fut quelque peu vexé, mais il continua à avoir confiance. Le régiment, mettant les principes de la conférence en pratique, le lança à l'assaut. « Ils ne courent guère », dit le Colonel. « Mais un Berrichon a-t-il jamais couru », se demanda le Lieutenant Sohier". On appréciera la note optimiste de Sohier: "Il ne courra pas mais il arrivera". Il avait alors su y déceler le trait principal du paysan berrichon. Ceci ne trouva pas crédit aux yeux du colonel.
18 septembre 2009

Non à la décharge de La Butte des Zouaves

Une décharge à l'emplacement d'un site historique. Ensuite, ne venez pas me parler du Devoir de Mémoire
cp_recto_ok
voir ici: http://tracy-le-mont.org/tracy-environnement/actualites/index.html
12 septembre 2009

Un nouveau témoin clé.

Il est parfois des colis qui arrivent qui génère des moments intenses. Mercredi, j'ai reçu un colis envoyé par un ami. Il s'agit de la copie d'un ouvrage qui fut certainement édité à compte d'auteur, et qui, en tout cas, n'est pas référencé à la Bibliothèque Nationale de France. Certes, il ne s'agit pas du prix Goncourt. Mais pour les fanas du 290e RI, il s'agit ni plus ni moins que de l'ouvrage qui précède celui du colonel Eggenspieler. Eggenspieler arrive au régiment en 1915, il témoigne donc du parcours régimentaire jusqu'à la dissolution en 1918. Pour la période précédant son arrivée, il écrit: Comme je n’ai pris le commandement du régiment qu’en janvier 1915, tout ce qui concerne les cinq mois de 1914 a été rédigé à l’aide du Journal de marche et d’un récit très alerte et très vivant qu’a bien voulu faire le lieutenant Sohier. Ce que je ne savais pas, c'était que le récit très alerte et très vivant avait donné naissance à un ouvrage:
1914-1915 E. Sohier
La transcription numérique vient d'être terminée, reste donc la mise en forme. La diffusion de passages pourra donc être programmée sur le blog pour les prochains mois. La période couverte correspond en de nombreux points avec les photos issues des albums photos en ma possession.
Grand, grand merci à Denis Delavois pour sa trouvaille
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