4 février 2010
Les croquis du Capitaine Laurentin
Au travers de ce blog, j'essaye de retrouver toutes sortes de traces concernant les combattants des régiments indriens. Parmi les plus touchants se trouvent les témoignages de combattant.
Maintenant que les soldats ont disparus, il ne nous reste que des photos, des lettres et des livres. Parmi ces livres, un me tient particulièrement à cœur. Il s'agit du témoignage de Maurice Laurentin.
Maurice Laurentin (1885 - 1959) était un architecte originaire de Cholet (Maine et Loire). On lui doit notamment la construction de l'église du Sacré-Coeur de Cholet. Il est le père de Mgr René Laurentin (1917) et de Menie Grégoire (1919).
La période du conflit est couverte par deux ouvrages: Le sang de France (1919 Editions Bloud) et La victoire des Morts (1920 Editions Bloud et Gay).
Une analyse de l'ouvrage "Le sang de France" est visible dans l'ouvrage "Témoins" de Jean Norton Cru (1929). Celui-ci souligne la présence d'un "beau châpitre", celui concernant les attaques de septembre 1915 (Voir ci-dessous).
Le parcours militaire de Maurice Laurentin le voit partir comme sous lieutenant au 77e Régiment d'Infanterie, il monte au front au bout de deux mois de dépôt. En mars 1915, le lieutenant colonel Mariani prenant le commandement du 268e RI, Laurentin le suit alors au sein du régiment du Blanc, il y retrouve alors bon nombre de réservistes poitevins et berrichons.
De part son poste d'adjoint au chef de corps, il a en charge une partie de la gestion du régiment. Ayant le goût des choses pour le dessin, la photographie et l'écriture, Maurice Laurentin devient alors le rédacteur du très documenté Journal de Marche du régiment.
N'hésitez pas à consulter ce JMO sur le site Mémoires des hommes Vous y découvrirez de nombreuses photos des soldats et des cadres du 268e RI (Dont Maurice Laurentin lui-même).
Maintenant que les soldats ont disparus, il ne nous reste que des photos, des lettres et des livres. Parmi ces livres, un me tient particulièrement à cœur. Il s'agit du témoignage de Maurice Laurentin.
Maurice Laurentin (1885 - 1959) était un architecte originaire de Cholet (Maine et Loire). On lui doit notamment la construction de l'église du Sacré-Coeur de Cholet. Il est le père de Mgr René Laurentin (1917) et de Menie Grégoire (1919).
La période du conflit est couverte par deux ouvrages: Le sang de France (1919 Editions Bloud) et La victoire des Morts (1920 Editions Bloud et Gay).
Une analyse de l'ouvrage "Le sang de France" est visible dans l'ouvrage "Témoins" de Jean Norton Cru (1929). Celui-ci souligne la présence d'un "beau châpitre", celui concernant les attaques de septembre 1915 (Voir ci-dessous).
Le parcours militaire de Maurice Laurentin le voit partir comme sous lieutenant au 77e Régiment d'Infanterie, il monte au front au bout de deux mois de dépôt. En mars 1915, le lieutenant colonel Mariani prenant le commandement du 268e RI, Laurentin le suit alors au sein du régiment du Blanc, il y retrouve alors bon nombre de réservistes poitevins et berrichons.
De part son poste d'adjoint au chef de corps, il a en charge une partie de la gestion du régiment. Ayant le goût des choses pour le dessin, la photographie et l'écriture, Maurice Laurentin devient alors le rédacteur du très documenté Journal de Marche du régiment.
N'hésitez pas à consulter ce JMO sur le site Mémoires des hommes Vous y découvrirez de nombreuses photos des soldats et des cadres du 268e RI (Dont Maurice Laurentin lui-même).
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Sources JMO Mémoires des Hommes
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En parallèle à ses obligations militaires, Maurice Laurentin tient à jour son journal personnel. Son goût du dessin le conduit à réaliser de nombreuses cartes du champ de bataille, mais surtout à croquer quelques scènes des moments vécus au front.
D'autres de ses dessins sont visibles dans les ouvrages de témoignage précités, mais surtout dans l'édition de 1965 (Editions Arthaud) qui contient pas moins de 32 croquis.
Un de ces croquis m'a marqué, on en retrouve deux versions différentes. 1 version à l'encre dans le JMO et 1 au crayon dans le témoignage.
La mise en parallèle du JMO et du témoignage est très intéressante.
Voici le croquis du JMO:
D'autres de ses dessins sont visibles dans les ouvrages de témoignage précités, mais surtout dans l'édition de 1965 (Editions Arthaud) qui contient pas moins de 32 croquis.
Un de ces croquis m'a marqué, on en retrouve deux versions différentes. 1 version à l'encre dans le JMO et 1 au crayon dans le témoignage.
La mise en parallèle du JMO et du témoignage est très intéressante.
Voici le croquis du JMO:
Blairville, la corne du bois, le 25 septembre 1915
Voici la version "Témoignage"
QG, le ....
Malgré tout mon désir de récompenser les braves, il ne me parait pas possible d'accorder un aussi grand nombre de citations.
Voici comment Maurice Laurentin reporte le résultat de cette triste journée:
"On ne savait pas encore derrière nous que tout était perdu. Pendant que nous pleurions le désastre, un officier de hussards apparut au poste du colonel, au garde-à-vous, ganté et impeccable, venu jusqu'à nous sans se salir, et souriant sous les obus; beau cavalier qui vient pour la fête: "Mon colonel, dit-il, je viens de la part de mon colonel vous demander s'il faut charger."
Le colonel Mariani leva le bras vers le champ de bataille:
"Mes soldats!" dit-il.
Le hussard se haussa, regarda et vit. Son sourire s'effaça. Il salua, pris soudain du religieux silence qui saisit tout homme dans l'asile des morts".
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Entre les 2 versions, nous n'avons pas le même homme. Les sentiments du témoignage disparaissent dans le JMO.
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A noter un autre croquis se trouvant dans le livre de 1965 et qui se passe de commentaires.
"On ne savait pas encore derrière nous que tout était perdu. Pendant que nous pleurions le désastre, un officier de hussards apparut au poste du colonel, au garde-à-vous, ganté et impeccable, venu jusqu'à nous sans se salir, et souriant sous les obus; beau cavalier qui vient pour la fête: "Mon colonel, dit-il, je viens de la part de mon colonel vous demander s'il faut charger."
Le colonel Mariani leva le bras vers le champ de bataille:
"Mes soldats!" dit-il.
Le hussard se haussa, regarda et vit. Son sourire s'effaça. Il salua, pris soudain du religieux silence qui saisit tout homme dans l'asile des morts".
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Entre les 2 versions, nous n'avons pas le même homme. Les sentiments du témoignage disparaissent dans le JMO.
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A noter un autre croquis se trouvant dans le livre de 1965 et qui se passe de commentaires.
QG, le ....
Porté comme disparu, ne peut à mon avis être proposé à la Légion d'Honneur.
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