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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
7 septembre 2010

La 1ère Cie du 90e RI - Des Ardennes à la Marne (07/09/1914)

7 septembre 1914 (8 Km):
Le bombardement commence dès le petit jour. Nous sommes pris complètement en enfilade. Nous faisons face à BANNES et les coups viennent de la direction de MORAINS-LE-PETIT. Impossible de bouger. Nous serions repérés. Il y a tant de boqueteaux que l'artillerie allemande tire au petit bonheur, sans aucun mal pour nous.
J'occupe une petite tranchée avec le lieutenant BOUTON, un sergent et 4 hommes.
Vers 16h le calme se rétablit un peu. J'en profite pour partir avec 2 hommes pour BANNES chercher des victuailles et de l'eau.
A peine étions-nous partis que le bombardement recommence de plus belle. Le 3e bataillon vient de recevoir l'ordre d'attaquer AULNIZIEUX, et la préparation d'artillerie commence. Des batteries de 75 en position derrière la route de BANNES au N.O. du village tirent sans interruption. C'est un vacarme infernal. Les détonations sèches du 75 déchirent nos oreilles. Les Allemands répondent. Nous arrivons à BANNES juste au moment où un obus allemand démolit le clocher. Le 3e bataillon est là. Il se porte en avant par la chaussée qui traverse les marais de SAINT-GOND entre BANNES et AULNIZIEUX. La garde prussienne qui tient le village oppose une résistance acharnée.
Par trois fois les compagnies se lèvent sous un feu d'enfer, se précipitent sur le village à la baïonnette. Elles en atteignent les lisières, et se battant à l'arme blanche, réussissent à y pénétrer. La nuit est venue, et dans le village en flammes la lutte se poursuit de rue en rue, de maison en maison. Le caporal CHOPINET se jette sur un officier prussien, et le transperce de sa baïonnette.  Mais les Allemands embusqués dans les maisons fusillent les nôtres à bout portant. Le commandant JETTE, chef d'Etat-Major de la 17e Division, qui avait rassemblé quelques sections est tué à leur tête en les emmenant pour la 3e fois à l'assaut. Le commandant ROYNE, commandant le bataillon, est blessé. La plupart des officiers sont tués ou blessés, et le village d'AULNIZIEUX reste aux mains de l'ennemi. Le lieutenant de VAREILLES-SOMMIERES, après avoir chargé 3 fois à la tête de la 11e Cie, reçoit l'ordre de regagner BANNES. A la lisière d'un bois, il est arrêté par le cri de "Halte!". Comprenant que ce sont des Allemands, il s'écrie: "A genou, mes enfants. feu à répétition, ce sont les Allemands" et s'écroule percé de balles.
Je rejoins ma compagnie. Pendant mon absence, un obus est tombé dans la tranchée que j'occupais, tuant 4 hommes et blessant grièvement le lieutenant BOUTON.
Je reprends le commandement de la compagnie.
Pas de distribution encore aujourd'hui.

19140907

 

Sources:
Général Carpentier 'Revue Militaire" du 25 février 1954 (n°228)

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