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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
31 août 2013

Quelques portaits du 290e RI

Comme nous l'avions vu il y a quelques temps déjà, le lieutenant Sohier de la C.H.R. du 290e R.I. tient à jour son journal personnel. E. Sohier est l'officier qui a en charge les équipes téléphoniques du régiment.

AlbRoger_RI290_LtnSohier
Lieutenant E. Sohier - Zonnebeke 1915

De temps en temps, il se laisse aller à décrire ses collègues qui sont autout de lui. En cette fin aout 1914, le 290e RI est, avec le 268e, dans le secteur du Rambétant non loin de Nancy, alors qu'une bonne partie du 9e CA est en retraite en Belgique.

Depuis que je suis au Rambétant j'ai plus de contact avec tous les agents de liaison. Les cyclistes, bons petits gars qui marchent avec d'autant plus de zèle qu'il fait plus mauvais (j'entends mauvais au sens de dangereux), un Chaine, par exemple, petit commerçant dont l'esprit fuit fréquemment vers sa famille et ses affaires, mais qui s'est trouvé l'âme d'un vaillant, d'un ardent, même, souvent. Les hussards éclaireurs de terrain, cavaliers avec tous les défauts des cavaliers, mais courageux, débrouillards, rouspéteurs, quoique sachant harder sous la fantaisiste impulsion de leur margis, Potet, intelligent, ayant le sens inné de la direction, sixième sens dont j'ai pu apprécier la nature extraordinaire, buveur, coureur, fanfaron mais brave, avec simplicité, au moment où sa bravoure est le plus remarquable. Il y a là Galisson, peu bruyant, un peu entêté, mais tenace avec toutes les caractéristiques du paysan breton.

J'ai aussi plus de contact avec la garde du drapeau, bande de coloniaux peu estimables, que le colonel Hirtzmann apprécie parce qu'ils sont coloniaux. De Tarlé les juge à leur juste valeur, mais il ne lui est pas désagréable de les commander. Nous aurons à en reparler - jamais en bien.

Les sapeurs, flemmards, costauds, arrivant sous une vigoureuse impulsion, bien secoués par de Tarlé, qui sait mettre la main à la pâte, à faire du travail consciencieux.

RI290_DeTarleJeanJean de Tarlé (1879-1970)

Il y a aussi deux personnages : Blin, l'ordonnance du colonel, dévoué et bon bougre, mais le parfait ordonnance de colonel. Et le cuisinier. Celui-là je ne me souviens plus de son nom. Il fait de la bonne cuisine, et sait se débrouiller quand il est en place. Mais disparait dès qu'il faut se débrouiller réellement, de sorte qu'aux heures un peu difficiles nous risquons toujours de claquer du bec. Avec cela, il est froussard intensément, et fainéant comme une couleuvre.

On lui pardonne quand on voit apparaître une quiche dorée, une tarte onctueuse aux mirabelles, ou qu'il a su trouver à acheter ou faire dénicher par la garde du drapeau (cela nous le saurons surtout plus tard) une vieille bouteille de kirsch ou de mirabelle.

Sources: E. SOHIER - 1914/1915 livre auto édité

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