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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
31 mai 2016

Etude autour des défunts issus des régiments du Blanc et d'Issoudun

Cet article est une réactualisation de 2 articles parus en 2010
Intéressons nous tout d'abord aux pertes du 68ème RI qui est réparti sur deux garnisons:
Le Blanc (Portion centrale 3ème bataillon), caserne Chanzy
Le Blanc - La caserne Chanzy

  Issoudun (Portion Principale Etat-Major et 2 bataillons, ), caserne Chateaurenault

Issoudun - La caserne Chateaurenault
Le recrutement est principalement composé de Poitevins et de Berrichons provenant principalement de la Brenne (région ouest de l'Indre dont l'épicentre est la sous préfecture du Blanc).

Afin de mettre une partie de mes recherches à disposition de tous, vous trouverez derrière ce lien la  Liste des Morts pour la France du 68ème R.I.

Suite au dépouillement, on obtient 3432 soldats, sous-officiers ou officiers morts pour la France. A cette liste, il est possible de rajouter une centaine de cas, déterminés suite à recherches, de "Non morts pour la France". Je n'ai pas inclus volontairement les soldats non-Morts pour la France, la liste est disponible, mais consultable à la demande.

En effectuant un comparatif par années des pertes, on constate la dé-régionalisation des recrutements.
En 1914, les soldats provenant des départements de la Vienne, d'Indre, d'Indre et Loire et des Deux-Sèvres représentent près de 88% des pertes.
En 1918, le taux n'est plus que de 41%. Le régiment a vu des renforts provenir de tout le territoire, notamment des territoires occupés (Nord et Pas de Calais), entre autres.

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RI068_Matrice1914a1918_CarteFrance

 

 

Le pourcentage retenu est la proportion de natifs d'un département vis à vis des pertes totales du régiment pour une année précise.

Après le régiment d’active, le 68e RI, intéressons nous maintenant au régiment de réserve:

Le 268e RI est mis en place au Blanc dès le 3ème jour de la mobilisation, soit le 4 août 1914. Son effectif est alors de 32 officiers, 2202 hommes.
Le lieutenant-colonel Pichat est alors le commandant du régiment, et ce jusqu’à sa blessure le 9 septembre à Euvy (51), en pleine bataille de la Marne.
Le recrutement du 268e RI est principalement composé de soldats réservistes provenant du département de la Vienne (86) et de l’ouest du département de l’Indre (36) et du sud de l’Indre et Loire (37).
Alors que l’effectif de départ est donc de 2234 hommes, le 268e RI, jusqu’à sa dissolution en juin 1918, eut à subir une perte de 1380 soldats, sous-officiers et officiers.

 

RI268_Matrice1914a1918_CarteFrance

 

Au fil des années, nous constatons la disparition du recrutement régional. Alors qu’en 1914, les soldats des 3 départements représentent 92% des pertes, en 1917, ils ne sont plus que 39%.

En 1915, le recrutement est principalement effectué sur tout le territoire de la région militaire. En 1916, le recrutement est orienté vers les départements de l’Ouest.

A signaler dès 1915, une forte participation des soldats originaires des Landes dans les pertes du régiment. En 1917, il y eu autant de pertes landaises que de pertes provenant de l’Indre ou la Vienne, au sein du 268e RI.

Dans cette « étude », l’année 1918 n’a pas été retenue car le régiment fut maintenu en position de réserve plusieurs mois avant d’être dissous au mois de juin.

Cependant, cette carte est à comparer directement avec celle de 1914. Dans les deux cas, la carte couvre une période d’environ 6 mois et le contraste est flagrant.

Les armées ont su devenir « économes » de leurs soldats, les pertes sont presque 20 fois moindre.

Nota: Afin de réaliser des cartes cohérentes, le pourcentage retenu est la proportion de natifs d'un département vis à vis des pertes totales du régiment pour une année précise.

 

Sur le sujet du recrutement, je conseille notamment la lecture de l'excellent article "Du recrutement régional au recrutement national pendant la Grande Guerre" de Phillippe Boulanger. Cet article est consultable dans la "Revue Historique des Armées", n°3 - 1998.
Il existe une version plus détaillée et plus complète de det article dans l'ouvrage "La France devant la conscription - Géographie d'une institution républicaine  1914-1922" aux Editions Economica
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29 mai 2016

Prix d'Honneur "Indre1418" pour l'école Jean Racine de Châteauroux

En ces temps de commémorations, dans le cadre du Centenaire 14/18, il est des initiatives que j'aime découvrir et que l'enseignant que je suis, aime faire partager.

Je tenais à vous signaler le travail effectué en 2014 par les élèves de CLIS et de CE2 de l'école Jean Racine de Châteauroux dans le cadre du concours "les petits artistes de la Mémoire".Je ne l'ai découvert que ce week-end, alors avec du (beaucoup) retard, je décerne le Prix d'Honneur "Indre1418" aux élèves de Jean Racine et à leurs enseignants.

Retrouvez le résultat de leur travail sur le site de l'école, cliquez ICI     A lire absolument, sacré travail pour des élèves de cet age.

CaptureJC

Capture1 Capture2

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28 mai 2016

Il y a 100 ans, sur 304, les pénibles journées de mai 1916

En cette veille de commémoration du Centenaire de la bataille de Verdun, ma participation consistera surtout en une relecture du livre d'Albert Le Flohic qui se trouvait à la 10e Cie du 90e RI et qui fut fait prisonnier le 4 mai 1916 sur les pentes de la Cote 304.
Ainsi, je pense à eux tous, ceux qui y restèrent et ceux qui en revinrent:

  • Lundi 1er mai

C’est ce soir que nous remontons en ligne.
La gaîté a disparu. On se rappelle « la dernière fois ». Le dîner de départ est triste. Combien reviendrons-nous cette fois-ci de là-haut ? Voici ce que chacun pense… et cependant personne n’ose poser la question.
Lévy me donne sa photo. (…)
20 heures 30, départ du bataillon.
Je reste en arrière pour régler quelques détails. (…)
La corne du cimetière de Montzéville est très battue. L’aspect du terrain est horrifiant. Les obus s’écrasent parmi les tombes et les éclats métalliques et pierreux volent de tous côtés.
Pendant un quart d’heure, nous restons à plat ventre à la porte du cimetière, attendant une accalmie sous les rafales. L’odeur est insupportable. C’est un mélange de soufre, de teinture d’iode et de pestilence cadavérique. La passerelle est trop dangereuse ce soir, on ne l’utilisera pas.
Courbés en deux, nous gravissons la cote 304, et je rejoins enfin le commandant à l’entrée du poste. (…)
Les camarades que nous relevons se hâtent de nous laisser la place. Le marmitage ayant diminué, ils veulent profiter de l’accalmie.
Mais à peine sont-ils partis que cela recommence de plus belle.

  • Mardi 2 mai

Calme jusqu’à midi. Ça repose de ne plus entendre le fracas des éclatements.
Nous nous équipons car ces silences d’artillerie sont généralement de mauvais augure.
Vers midi, de nouveau, un bombardement extrêmement violent se déclenche encore une fois sur notre première ligne.
Il doit y avoir déjà de fortes pertes.
À la nuit, quelques agents de liaison arrivent des compagnies. Ils sont comme fous, ils ne peuvent à peine raconter ce qui s’est passé.
Le lieutenant Rouaix est blessé. Belloche et Alaphilippe sont tués. Chopinet est grièvement blessé.

  • Mercredi 3 mai

6 heures du matin. Le bombardement reprend. D’abord ce ne sont que quelques 280 sur les premières lignes. Puis vers 7h, le tir reprend de l’intensité. Décidemment le P.C du commandant est bien repéré. Les obus s’écrasent sur lui tout comme si on les posait à la main.
Les premières lignes sont pilonnées sans arrêt. Quel va être le bilan des pertes ce soir au bataillon ? Lentement la journée se passe. J’ai le cafard. Le commandant est soucieux. Je ne l’ai encore jamais vu dans cet état. À chaque instant il demande aux hommes qui sont juchés sur les derniers barreaux de l’échelle de le renseigner sur le tir de l’artillerie qui fait rage. Il redoute une attaque car il sait que ses compagnies qui sont squelettiques ont beaucoup souffert de la dernière période de tranchée.
La nuit vient. Quelques coureursde boyaux arrivent. Ils ont passé dans le feu de barrage et c’est tout haletants qu’ils transmettent leurs renseignements.
Nos pertes sont extrêmement importantes en tués et en blessés. Les hommes n’en peuvent plus et les plus cuirassés sont à leur tour démoralisés par ce feu d’enfer qui les hache sur place. Depuis plusieurs heures, nous n’avons plus de liaison avec le colonel.
Les téléphonistes, au prix de la vie de cinq d’entre eux, ont réinstallé une ligne qui fonctionne une demi-heure. Pourquoi, diable, le colonel n’envoie-t-il personne au P.C du commandant puisque ce dernier ne répond plus. Peut-être a-t-il, d’ailleurs, envoyé quelqu’un ? Peut-être les agents de liaison ont-ils été tués en route ? Des coureurs que nous envoyons d’ici sont partis les uns après les autres. Aucun n’est revenu… et le bombardement n’arrête pas. Nous sommes assourdis. Les nerfs de chacun sont tellement tendus à chaque instant des discussions, voire même des petites disputes, s’élèvent à propos de choses insignifiantes. Les grenades et les fusées qui se trouvaient à l’entrée du poste éclatent ou prennent feu. Une fumée intense, âcre, envahit l’abri. Nus sortons nos masques. Le père Royné qui n’aime pas exposer son monde inutilement donne cependant l’ordre à Savatin et à Dupuis d’aller aux nouvelles. Il leur donne l’ordre d’une voix ferme, sèche, bien qu’il envoie deux hommes à la mort : « Mes petits, il faut absolument aller voir ce qu’il se passe. Partez et bonne chance ! » Mes camarades nous serrent à tous la main et montent tranquillement. Le marmitage est terrifiant. Je dois avouer que je suis très impressionné par leur calme. Ils « savent » que là-haut le terrain est balayé par une rafale d’acier. Ils savent aussi qu’il n’y a pas le moindre boyau. Ils savent enfin qu’ils ne reviendront pas. Ils ne sont jamais revenus.
Savatin a été tué en mettant le pied hors du poste. Dupuis a été tué cent mètres plus loin.
Je prépare mon papier pour le colonel car le commandant Royné a décidé d’envoyer quand même Dodoche faire la liaison.

  • Jeudi 4 mai

3h30 du matin, le jour commence à poindre.
J’ai pu réunir les renseignements des quatre compagnies, non sans mal. Je passe mon casque à Dodoche car il a perdu le sien la nuit dernière. Il part, le commandant lui recommande, de son ton bourru, de ne pas revenir avant la nuit prochaine s’il réussit à atteindre le P.C du colonel.
Il l’embrasse et lui donne une bonne tape dans le dos. Entre temps, sous un feu effroyable, un téléphoniste survivant a posé une nouvelle ligne. Quand il rentre au poste, elle est déjà coupée. Deux agents de liaison réussissent à raccorder un tronçon de ligne et j’apprends que Dodoche, Rolland et « Grassouillet » sont à une centaine de mètres de nous, mais qu’ils ne peuvent absolument pas bouger. Nous admirons tout particulièrement le courage de Dodoche qui, ayant eu la chance d’arriver jusqu’au P.C du colonel, est quand même revenu malgré l’ordre du commandant. Il n’y coupe pas de se faire engueuler car Royné n’aime pas qu’on lui désobéisse… même pour le bon motif.
6h du matin. Voilà 24 heures que le bombardement dure. Le père Royné et Romary, commandant un bataillon du 68e, n’ont cessé toute la nuit de réclamer par coureurs du matériel. Mais les coureurs ont dû être tués en route. Du haut de l’échelle nous voyons une fumée s’élever sur le versant sud de la Côte 304. C’est Esnes qui est en feu. Nos malheureuses tranchées ou plutôt ce qu’il en subsiste ne doivent plus avoir de fil de fer. Quant aux abris écrasés, comment les relever puisqu’il n’y a pas le moindre morceau de bois.
Le commandant est encore plus soucieux que la veille. Le bombardement continue sans arrêt.
14h. Toujours pas d’accalmie, on dirait plutôt que le nombre des éclatements s’accroît encore.
Pourquoi notre artillerie ne répond elle pas ? Nous n’avons pas mangé depuis trente heures. Il y a longtemps qu’il n’y a plus une goutte d’eau à l’intérieur de la sape.
16h. Le commandant demande à Boiron qui est en haut de l’échelle s’il entend quelque chose.
Au milieu du vacarme assourdissant, il ne perçoit que quelques coups de feu isolés.
« Ils vont sûrement attaquer » crie Royné. « Que tout le monde s’équipe complètement et que chacun soit près ».
« Les voilà, les voilà ! » lance Boiron. « ils ont enlevé la première ligne et sont en train de dépasser le poste ». Le bombardement est toujours aussi violent. Mais les Allemands ont ménagé des couloirs à leurs troupes d’assaut. Personne ne s’affole, le calme le pus complet règne dans en ce moment dans l’abri. Lavigne, revolver au poing monte jusqu’à la sortie. Je me tiens derrière lui. Alors qu’il mettait le pied sur le dernier barreau de l’échelle une grenade arrive, Lavigne la reçoit en plein sur sa capote. Sans perdre une seconde et avant qu’elle n’éclate il la relance au dehors. Je redescends l’escalier car Royné appelle.
« Vont-ils forcer nos cagnas à coups de grenades ? »
« Qu’allons nous faire ? »
« Résister ? »
Nous n’avons pas dix fusils, nos officiers ont bien leurs revolvers…les téléphonistes aussi…mais pas de cartouches.
Attendons. Peut-être que toutes les compagnies ne seront pas anéanties et que nous allons pouvoir en rejoindre une. Sortir ? Comment ? Le bombardement est véritablement épouvantable. Les Allemands ont attaqué et attaquent encore sous leur propre barrage. Nous les voyons sauter sous leurs propres obus.
Soudain, on crie. C’est de l’Allemand... Au même instant, un des nôtres nous lance : « Ça y est nous sommes faits. » Tout est fini.
Je pense à prendre ma musette et foule au pied quelques papiers qui ont mal brûlé, car sur l’ordre du commandant, j’avais fait un brasier de tous mes papiers une demi-heure avant.
J’aperçois un casque, je le prends, mais il est trop petit. Là-haut, les Allemands nous pressent.
Avant de partir, je bois un grand coup à la bonbonne… car on ne sait jamais !
Le commandant Romary me demande ma carabine et mes chargeurs. Je les lui passe. Royné fait peine à voir. J’essaie de le remonter en lui faisant en lui faisant ressortir qu’il n’a rien à se reprocher et qu’il a fait tout ce qu’il a pu ; qu’avec une poignée d’hommes désarmés, on ne peut pas empêcher un régiment de passer. Quelqu’un crie : « le commandant Romary tire avec la carabine à Decaux ». « C’est idiot, il va nous faire bousiller tous ». Le père Royné répond :
« Fermez vos gueules, il fait son devoir ». C’est à moi, maintenant qu’il appartient de parlementer avec les Allemands. Cette fois ci, je suis en avant et Lavigne me suit. J’arrive au jour. Ils sont là. L’un d’eux assis sur la porte de l’abri nous fait signe de sortir. Du doigt, il nous indique le chemin. Comme par enchantement, le canon ne gronde plus. Le soleil nous éblouit.

Sources: Albert Le Flohic - Cinquante ans après

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Albert Le Flohic (1895-1974)
Photo datant de 1952

24 mai 2016

"La tête à Guillaume" Partir en guerre et personnifier l'ennemi.

L'intérêt des clichés de l'époque ne se limite pas à la photo en elle-même. Il est toujours intéressant de se reporter au texte de correspondance qui se trouve parfois au verso du cliché, même si ce texte n'est composé que de peu de mots.

Voici un cliché d'un groupe du 66e RIT:

RIT066_1914_DepartSoldats_recto

Les soldats sont tous du 66e RIT (numéros de cols blanc et d'un certain age). La présence d'un adolescent en bas à droite, nous laisse supposer que nous sommes encore au pays. Le 66e RIT fut mobilisé au Blanc (36).

Analysons la composition du groupe:

Les soldats sont tous du 66e RIT (numéros de cols blanc et d'un certain age). Tous les soldats présents sur ce cliché portent le manchon bleu clair qui recouvre leur képi. Cet effet est un modèle 1913 qui fut distribué à la mobilisation en 1914.

RIT066_Mobilisation_recto_0 RIT066_Mobilisation_recto_Caporaux

En regardant le nombre et la composition des grades on observe que nous avons là l'effectif d'une escouade + 1. L'effectif d'une escouade est théoriquement de 15 militaires commandés par un caporal.
Nous avons là 16 militaires. L'escouade est normalement commandée par un caporal et le sergent (Photo ci-dessus gauche) est normalement affecté au commandement d'une demi-section (2 escouades). On peut donc imaginer que l'escouade pose avec le sergent responsable de leur demi-section.
2 caporaux sont visibles sur le cliché par leurs doubles galons de drap garance/rouge (Photos ci-dessus droit)  mais l'un d'un est directement assis à côté du sergent, tandis que l'autre se roule une cigarette.

Deux autres uniformes ont des spécificités, il s'agit de deux tenues de "Tambour et Clairon", ils sont facilement reconnaissables au galon tricolore "Cul de dés" que l'on peut voir sur les cols ou les bas de manches.

RIT066_Mobilisation_recto_Musiciens

Intéressons maintenant au verso de la carte. La signature m'est illisible, cependant le texte est intéressant car décrivant l'état d'esprit de certains soldats mobilisés en cette veille de départ pour le front. Faut-il y voir juste un effet de fanfaronnade? Cela résume-t-il l'état d'esprit de nos combattants en ce début aout 1914?
Je ne saurais répondre.

RIT066_Mobilisation_verso

C(h)er camarade je
par demain chercher la
tête à Guillaume pour
t en apporter un petit morceau
pour en faire manger les chiens


 

Cette référence à Guillaume II est une constante, il faut personnifier l'ennemi. On retrouve de tels cas aussi concernant des clichés de 1915. Voici par exemple, un cliché pris par un groupe de selliers territoriaux du 9e escadron (peut-être le 9e escadron territorial du Train des Equipages?).

 

1 ETE009Territoriaux_GroupeSelliers1  1 ETE009Territoriaux_GroupeSelliers2

En réalité, cette photo est celle d'un groupe de territoriaux qui cherche certainement à passer le temps, ou du moins à oublier un peu le présent (de 1915) Effectivement, une ressemblance d'un membre du groupe avec l'empereur allemand entraîne une mise en scène de potache

A noter qu'il s'agit d'un groupe de selliers du 9e escadron territorial, ce type d'unités ne vit jamais le front et l'ennemi rencontré était soit blessé soit prisonnier.
PS: Si vous avez des informations sur le 9e Esc. Ter., je suis preneur.


 

Un autre cas intéressant, pris par Raymond Rollinat sur le quai de la gare à Argenton où un civil se prend à singer Guillaume II à partir d'un casque de prise rapporté par un soldat de passage.

DSCN9433

 

Sources: Collection de l'auteur et Cercle d'Histoire d'Argenton
 

13 mai 2016

J'ai simplement honte #Centenaire1418 [Réactualisé]

La nouvelle est tombée récemment, le 29 mai 2016, un grand concert gratuit sera donné à Verdun pour clore les commémorations du Centenaire de la Bataille de Verdun.
Je n'ai jamais compris le pourquoi du choix de cette date, si ce n'est de se souvenir de celui de 1966, mais là n'est pas le plus important. La présence d'un grand concert festif me gêne. Ce n'est ni le lieu ni la date, facheuse décision.

Que dire, si ce n'est la honte ressentie devant de telles décisions.
Un concert pour clore les commémorations du centenaire de la bataille de Verdun, le 29 mai 2016, là où tant de soldats ont fait le don de leur vie. Quelle incongruité et d'ailleurs quelque soit l'artiste.
Honte à la ville de Verdun, aux élus locaux et nationaux, aux organismes officiels qui ont validés plus ou moins directement ce choix.

Honte à ceux pour qui le refus de ce concert est assimilable à une approbation des idées d’extrême droite. C'est un amalgame uniquement valable pour ceux qui ne peuvent tenir leurs arguments.
La défense du souvenir de nos anciens n'est pas liée à une idéologie quelle qu’elle soit (a fortiori quand celle-ci propage la haine de l'autre)

Personnellement, à compter du 29 mai, je me retire de toute activité liée à ce centenaire (Je suis membre du comité départemental du centenaire de l'Indre). je continuerai donc ma route historienne de mon côté, cela ne changera pas la face de l'univers, mais j'aurai la conscience tranquille.


Réactualisation 13/05/2016 15h00:

Au lendemain de ce message, nous apprenons que le concert est finalement annulé. Ce qui était prévisible est finalement arrivé, un déferlement de haine s'est propagé sur le net. Je le déplore et bien évidemment condamne ces faits.
Du haut de leur tour, nos édiles n'ont pas su prévoir que la "fachosphère" n'attendait que cela pour déferler.

Nos anciens tombés à Verdun et ceux qui en revinrent, ne méritaient pas cela, eux qui donnèrent leur vie. Qu'ils viennent de France, de Navarre, du Sénagal ou du Maroc, ils auraient mérité meilleur souvenir que celui donné ces derniers jours, juste du respect et du recueillement.

 


 

 

StephanAgosto1

StephanAgosto2

StephanAgosto3

StephanAgosto4

Merci à Stephan pour les illustrations

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