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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
9 novembre 2023

11 novembre, l'Armistice mais aussi le Souvenir de 12.320 soldats indriens (Réactualisé 2023).

Pour les soldats pris dans la mitraille d'aout 1914 en Lorraine, dans les bombardements de 1916 à Verdun ou en Somme, dans le froid et la boue d'avril 1917 dans l'Aisne et la Marne, que ce mot Armistice fut attendu. Une pensée pour eux et un bilan mémoriel:


Alors qu'en 2020 Châteauroux Métropole et la SGBB ont inauguré un monument virtuel, je pense aux 3 soldats indriens décédés en ce 11 novembre 1918:

Pensées pour Albert BLANCHARD de Châteauroux, décédé en captivité au lazaret de Stade Hambourg (Allemagne)

Pensées pour Louis CORNET de Urciers décédé de ses blessures à Renaucourt (Aisne)

Pensées pour Jules GIRAULT de Lingé décédé de maladie à Billy-le-Grand (Marne)

Nous aurons aussi une pensée pour les quelques 680 soldats indriens (chiffre à minima) qui décéderont dans les mois suivant cet armistice.

Nous aurons aussi une pensée pour les 4 frères PETOIN d'Arthon qui détiennent le triste record départemental de la plus grosse fratie touchée par le conflit. 

CapturePETOIN


 

Argenton, 11 novembre1918. Comme à son habitude quotidienne et matinale,  Raymond Rollinat tient à jour son journal et écrit:

Capture2
Sources Carnets Rollinat Cercle Histoire Argenton

"Chacun en s'éveillant pense que la journée
qui commence marquera dans l'histoire
et verra peut-être la fin de l'effroyable guerre
Quel soulagement, si l'on apprend que l'Armistice est signé ..."

 

L'armistice fut officiellement signé à 11 heures

Pour découvrir la suite de cette journée, je conseille la lecture des carnets de Raymond Rollinat sur le site du cercle d'histoire d'Argenton


Au pays, à Argenton, l'annonce provoque le regroupement des familles au devant de la mairie, les chemisières ont quitté les usines, la journée sera chômée. Les anciens, les enfants les rejoignent et manifestent en ville.

Sur les clichés disponibles, que la population semble paisible, plus que de la joie, du soulagement. "Enfin, c'est terminé"

DSCN1374

DSCN1376


Ces 2 premiers clichés pris sur la place de la République viennent de faire l'objet d'une publication par le Cercle d'Histoire d'Argenton (Clichés Rollinat récemment acquis)

(Il est à noter que les clichés Rollinat nous montre une foule moins expansive que celle sur les clichés pour les fêtes de la Victoire le 24 juin 1919). On espère, on doute encore ...

 

Argenton_Quesnel_19181111_NB
Cliché Quesnel Argenton - le 11 novembre 1918 rue Gambetta - Collection de l'auteur

En ce 11 novembre, le photographe argentonnais Quesnel a juste à sortir de son magasin (à gauche) et a posé son appareil au milieu de la rue Gambetta. Les drapeaux ornent les balcons et fenêtres. La population manifeste sa joie à l'annonce de ce moment tant attendu. On notera que seuls, 2 hommes figurent au premier plan.

Pendant ce temps, au front, voici le témoignage du capitaine Laurentin qui se trouvait alors au 219e RI suite à la dissolution du 268e en juin 1918:

Le bataillon retourne à l’arrière, à Guignicourt, nous voici arrivés dans le village tout endormi. Un cycliste passe et affirme : « L’armistice est signé. »
Dieu, si c’était vrai !
7 h. 30. - « Armistice, armistice ! » Tout le monde le dit ; on se félicite, on s’interroge : « Qui te l’a dit. Un cycliste. – Un lieutenant de la lourde. – Un téléphoniste. » Le soldat n’en demande pas plus. Voici une troupe du 93 qui revient, boueuse et lasse, des premières lignes : « C’est fini, leur crie-t-on, c’est signé ! » Les figures s’illuminent de sourires épanouis : « Oh mon vieux ! »
C’est tout. Rien des bruyantes manifestations d’enthousiasme qui saluèrent la déclaration de guerre. Ils ne jettent point leurs armes pendantes. Ils ne quittent pas le rang ; seulement ils relèvent la tête, des têtes joyeuses de braves gens, incapables de désordres et d’excès, même au milieu de la victoire.
Ah ! Ma chère France !


 

L'armistice du 11 novembre ne constituait pas une réelle surprise mais bien plutôt un soulagement. L'Armistice n'était pas la fin de la guerre, mais bien celle des combats. Il était certes souhaité, mais il était devenu prévisible au vu des aléas de l'armée allemande suite à l'échec des offensives Ludendorf. En relisant la presse d'alors, voici par exemple ce qu'écrivait en première page, la presse indrienne (Le Blanc) une semaine avant la date tant attendue.
  

Capture1
BNF Gallica


11 novembre 1918, fête de la Saint-Martin

"L'armistice est conclut!"
- "Qui te l'a dit?"
- "Un major de cantonnement"
Le soldat hoche la tête; l'autorité ne lui parait pas suffisante pour une si grande chose; le dénouement d'un lustre de cataclysmes ne peut-être aussi simple. Quoi! à l'heure où nous pouvons écraser pour toujours un ennemi à notre merci, et bâtir la Paix à Berlin, nous irions lui accorder une trève? La capitaine annonce au contraire que, dès la pointe du jour, les Françias attaqueront pour de nouveaux succès.
"Armistice! Le sergent vaguemestre le crie à tous en pédalant!"
"Ah! mais alors, c'est peut-être vrai?"
L'esprit doute, mais le coeur s'émeut. Sans cesse accourent de nouveaux messagers: "C'est signé, je le tiens du cuisinier du général!"
Tel est près du troupier le crédit de cette bouche de la Renommée qu'il n'est plus besoin de confirmation: le bonheur est certain, l'enthousiasme éclate.
Et lorsque la nouvelle est publique, voici que l'officier de renseignement, essouflé, proclame l'avis officiel: Toute hostilité cesse à 11 heures. les fusils doivent maintenant se taire.
"Allez coureurs, portez la paix"
On songe à  des drapeaux qui vont couvrir de flammes tricolores les ruines, à des sourires qui illumineront des visages douloureux sous leurs crêpes de deuils, à la paix des héros qui expirèrent pour que lui ce jour.
"Soldats!" crie-t-on à des compagnies qui reviennent des premières lignes et qui ne savent pas encore leur félicité "la guerre est finie!" - Non! Vrai?" - "La victoire!"
Les visages s'illuminent de rires épanouis. Vainement le fantassin cherche le mot et le geste qui exprimerait son éllégresse. Elle est trop inattendue pour qu'il en mesure si vite la portée. Il tend la main à celui - chef ou camarade - qui annonce la fin de la misère et il lâche un soupir de soulagement.
Aucune des bruyantes manifestations qui saluèrent la déclaration de guerre ne retentit à son dernier matin. Ceux de l'arrière seront sans doute plus démonstratifs. Ici, plus de vin dans les caves.

Maurice Laurentin - La victoire des morts, récits de guerre d'un officier de troupe

Bloud et Gay, Editeurs 1920 

Maurice Laurentin fut officier au 268ème RI, passé au 219ème RI au moment de la dissolution du régiment du Blanc en juin 1918.

 

archives_SHDGR__GR_26_N_657__bis_28__0061__T
Sources SHD 26N657

 

SHDGR__GR_26_N_668__017__0020__T
Sources: SHD 26N668

 

DI017_19181113_CroixDeGuerreDrapeau_68eRICollection de l'auteur

 


 

Combien de soldats de l’Indre sont morts pendant le conflit 1914/1918? 

Pour répondre à une telle question, on pourrait se contenter des chiffres avancés par la presse de l’époque.

 Journal
Journal du Département de l’Indre – 7 novembre 1932 – collection AD36 R909_3

 Cependant, lors des différentes recherches entreprises, il n’a pas été possible de retrouver une source officielle indiquant le nombre de décès, mais surtout indiquant la procédure de calcul et les sources d’un tel chiffre.
Tout d’abord, avant de commencer un éventuel comptage, il est nécessaire de définir qu’est ce qu’un « Indrien » ?

 S’agit-il d’un natif ?

  • Mais s’il est resté juste un mois après sa naissance, est il encore du département?

 S’agit-il d’un résidant ?

  • Mais alors combien de temps faut-il résider pour être comptabilisé?

 A-t-il eu son acte de décès transcrit dans le département ?

  • Certains soldats morts dans des hôpitaux du département eurent leur acte de décès transcrit sur le lieu même, ainsi le tirailleur LAMA Bamba dont la transcription eut lieu à Argenton.

 Doit-on considérer le moment du recrutement militaire comme position de référence ?

  • Mais dans le cas de ces lieux de recrutement Châteauroux / Le Blanc, ce dernier lieu englobe aussi bien des cantons de l’Indre que des cantons d’Indre et Loire et de la Vienne.

A vrai dire, je ne sais clairement le définir, et la solution de facilité consiste à se limiter aux sources rapidement accessibles et ainsi de se contenter des natifs du département issus de la base de Mémoires des Hommes.

 J’ai cependant voulu aller un peu plus loin en m’appuyant sur les listes existantes, certes imparfaites, mais donnant déjà un bon angle de vue. Ceci permet de trouver d’autres cas de soldats.

 Reprenons maintenant, les différents fonds répertoriés et connus :

 

Les monuments aux morts (MAM) :

 Il s’agit là de la source la plus visible, puisque présente tous les jours dans toutes les communes de France.
Je me suis appuyé sur les données issues du site Mémorial Gen Web. Le département de l’Indre est entièrement relevé. Cela permet d’obtenir une liste de 11.775 noms sur les 248 communes du département. Ce comptage a des limites en l’absence d’écrits concernant l’élaboration des listes. Ce chiffre est aussi à prendre avec précaution, car c’est notamment celui-ci qui permettait de calibrer la subvention versée par l’Etat aux communes conformément à l’article 81 de la loi du 31 juillet 1920. Certaines communes semblèrent « abusées » de ce fait, car de nombreux noms gravés sont finalement restés sans réponse au regard du recoupement avec les autres sources
On ne peut que constater des incohérences (noms sur plusieurs monuments, noms inconnus, certaines familles refusèrent l’inscription de leur enfant sur le monument communal). Le chiffre issu des monuments a vraisemblablement inspiré le journaliste de 1932.

 Le Livre d’or départemental (LO) :

 Le texte de loi régissant ce Livre d’Or, étant plus strict dans son application (uniquement natif ou résident) que celui régissant la gravure des noms sur les monuments aux morts. Il est donc potentiellement une meilleure source que celui régissant le monument où le Maire était plus libre pour l’inscription (Certains non-Morts pour la France furent inscrits, mais dans la commune d’à côté).
La mise en ligne des Livres d'Or par le site des Archives Nationales permet de cibler 9.643 noms.

 Les fiches Mémoires des Hommes (MDH) :

 Sur le site ministériel, les critères de recherche sont multiples, mais le seul champ actuellement et valablement renseigné est celui du département de naissance.
Les fiches accessibles sont celles des soldats « Morts pour la France » (MPF), mais aussi celles provenant du  deuxième fichier dit des « Non mort pour la France » (NMPF).
Il faut cependant se méfier du laïus « NMPF » des dites fiches qui a été rajouté car ce 2ème fichier contient aussi des MPLF (Pour rappel, l’acte de décès est la seule pièce administrative ayant valeur juridique concernant la mention « Mort pour la France »).
Nous obtenons donc 10.944 cas différents (A la date du jour, de nombreuses fiches du site sont en doubles et une opération de nettoyage est d’ailleurs prévue par l’administration du site, le décompte présenté tient compte de ces doublons).

 Les fiches matricules (FM) :

 Le Centenaire 1914-1918 est passé et l'accès aux fiches matricules peut maintenant s'effectuer via le net. La base du classement étant le recrutement militaire (Châteauroux et Le Blanc), les fiches sont réparties sur plusieurs départements en ce qui concerne le recrutement du Blanc, il est actuellement impossible d’établir une étude fiable, car cela nécessiterait de compulser un très grand nombre de fiches matricules, une à une.
L'idée d'un sondage au 1/10e ou moins a été envisagé, mais faute de temps, l'étude n'a pas été entrepris. Seule une étude non diffusée sur la Classe 1911 de recrutement Châteauroux a été commencée et non publiée. 

 Sélection_012

 Si on considère le département de l'Indre, ce sont 60.024 (Châteauroux) et 42.563 (Le Blanc 36), soit 102.587 fiches matricules qu'il faut analyser.
La répartition géographique des bureaux de recrutement Chateauroux et le Blanc:

 

Capture10_BureauxRecrutement

 Le diplôme de Mort pour la France :

 Aux Archives départementales de l’Indre, en série R892, deux cahiers comptabilisent les remises de diplômes qui furent transmis aux communes pour être remis aux familles de soldats « Mort pour la France ». Cette liste s’arrête en 1924. Le compte est alors de 9.449 diplômes remis. Une fois compilées en tenant compte des doublons et des envois dans les autres départements suite à mauvaise orientation, nous obtenons 9.341 noms.
Il s’agit donc là du chiffre bas de notre estimation, certaines fiches n'ont qu'un lien ténu avec le département. On visualise, par exemple, des cas concernant des familles de réfugiés des territoires occupés qui reçurent les diplômes sur le lieu de leur hébergement, donc dans le département.

 Les listes de retour des corps :

 Dans les années 1920, il fut donné la possibilité aux familles de rapatrier au « Pays » le corps des défunts. Du fait que les frais engendrés étaient remboursés par l’Etat, la Préfecture de l’Indre tenait à jour une comptabilité de ces retours, cela permet de compléter les listes existantes. ces listes sont conservées aux Archives départementales de l'Indre sous la forme de 2 cahiers.
Au final, seuls 1.707 retours eurent lieu (du moins furent enregistrés). A la suite de quelques visites dans les cimetières départementaux, il apparait que d’autres eurent bien lieu (avant/après ?), mais ne furent pas enregistrés dans le cadre de cette opération administrative.

 ______________________________________

 De telles incertitudes ne permettent pas actuellement d’annoncer un chiffre précis. L’étude que j’avais entrepris depuis plusieurs années et que je vous présente ci-dessous est le fruit d’un recoupement entre ces 5 sources (Mémoires des Hommes, Mémorial-Gen-Web, Livre d’Or, Remise de diplômes de MPF et Retour des corps).
Cela consiste donc en un subtil recoupement entre toutes ces données, tout en définissant un cadre strict (Par exemple, une homonymie ne suffit pas pour rassembler 2 cas). Le travail étant terminé depuis quelques jours seulement, nous arrivons à quelques 13.908 cas différents, induisant, à coup sur que le nombre est inférieur.

 Petit à petit, recoupement par recoupement, la liste actuellement diffusée s'établit à 12.320 fiches. Parmi ces fiches, 6585 lieux de sépultures ou de Mémoire (Rappel du défunt et absence de corps) ont été recensés.

 La nouvelle phase d’évolution de ce fichier est donc de compléter avec le lien vers les fiches matricules mises en ligne par les Archives Départementales, de la généalogie ascendante ainsi que la recherche des actes de décès, car il est bon de rappeler que du point de vue de la loi française, la mention Mort Pour la France sur l’acte de décès est preuve de l’obtention de cette mention et que cela dans certains cas de compléter les manques du fichier "Mémoires des Hommes"

 Comme il ne m'appartient pas de définir qui est un Indrien (natif? résidant? ...), tous les cas repris dans le lien présenté ci-dessous concernent le département de l'Indre plus ou moins directement.
Par exemple vous trouverez les noms de soldats du Nord de la France, dont les familles hébergées dans l'Indre pendant le conflit reçurent le diplôme de MPF sur leur lieu d'hébergement (donc dans l'Indre). Je ne pouvais décemment les ignorer et ainsi les retirer de la base que j’essaye de constituer, ce d’autant que pour certains, ils figurent alors sur un MAM de l’Indre mais aussi dans leur département d’origine.
La saisie s'effectue au fil de l'eau et de temps disponibles.

 

Le monument virtuel des soldats indriens morts en 14/18
Cliquez ICI pour y accèder

 Essayons maintenant d’effectuer une rapide analyse dans la mesure de ce qui est possible grâce à ces données collectées :

 Les « Natifs de l’Indre » :
Volontairement, je prend comme référence la liste des natifs que l’on obtient à partir des différentes sources et ce malgré tout, en faisant fi des avertissements précédemment signalés.

 10.944 cas différents de natifs de l’Indre sont en base dont 10.591 figurent dans le fichier principal de Mémoires des Hommes et 339 figurent dans le fichier secondaire dit des « NMPF ». On notera cependant que 14 soldats ne figurent dans aucun fichier sur Mémoires des Hommes (0,13%).

 Si nous connaissons la date de naissance, nous ne connaissons la date de transcription de l’acte de décès que pour 9800 et seuls 7869 ont vu leur acte de décès transcrit dans le département de l’Indre.

 Toujours concernant les 10.944 « natifs de l’Indre », 90% soit 9.871 sont inscrits sur 1 monument aux morts (MAM) dont 8.851 sur un MAM implantés dans le département. On notera d’ailleurs que 676 sont inscrits sur au moins 2 monuments et parmi eux 11 sont présents sur 3 monuments différents.

 A partir de la liste des Natifs de l’Indre, observons le lieu de leur décès :

 Capture_DepartDeces

 

Sans grande surprise, il est à noter que les secteurs de combats les plus représentés sont : La Meuse, la Marne et la Belgique qui constituent le trio de tête.
A noter cependant que derrière la présence de la Meuse cache une réalité bien souvent oubliée. En effet, 35% des pertes en Meuse sont liées aux combats des années 1914 et 1915 et donc ne sont pas liées à la bataille de Verdun qui ne se déclencha qu’en février 1916. Ce sont les victimes des secteurs de Marbotte, Lachalade.

 De cette liste de pertes, il est possible d’observer leur chronologie :

 RepartitionAnnuellesNatifs

 

CaptureChronologie

 Les principales pertes concernent la période 1914, en effet, la retraite, la bataille de la Marne tout d’abord puis le début de l’hiver 1914 furent des périodes où les pertes furent nombreuses, tant pour les hommes mobilisés au sein du 9e corps qui combattirent dans la Marne puis dans le secteur d’Ypres que pour ceux du 8e corps qui combattirent en Woëvre et en Meurthe et Moselle.

 Les pics suivants correspondent principalement aux engagements liés aux grandes batailles (Champagne 1915, Verdun 1916, Somme 1916, Aisne 1917, …).

 Si dans le cadre de cette étude, nous étudions les soldats natifs de l’Indre et morts lors du conflit, par l’intermédiaire de la fiche MDH, il est possible de connaitre le bureau de recrutement. Cette donnée permet de connaitre la position géographique d’un soldat à l’âge de 20 ans.
Ceci est pertinent pour connaitre l’attache d’un soldat au moment du conflit, mais est à relativiser en fonction de l’âge du soldat. Plus le soldat est ancien, plus l’époque du recrutement s’éloigne et plus il a de chances d’avoir changé de résidence entre la conscription et la mobilisation de 1914.

 CaptureRecrutement

 88% des natifs de l’Indre étaient encore dans le département lors de leur conscription (63% Châteauroux et 25% Le Blanc). Les migrations s’effectuent naturellement vers les départements limitrophes (Cher, Creuse, Loir et Cher, Indre et Loire, Loir et Cher), mais surtout sur la grosse métropole que représente la région parisienne (Bureaux de la Seine, de Versailles).

 Maintenant regardons les lieux de transcription, qui sont donc les lieux de rattachement des soldats au moment de leur décès.

 Nota : Les fiches MDH ont une particularité. Nombreuses sont celles où figure la mention DC dans la zone de transcription (Cas 1), dans certaines il s’agit d’envoi mais la mention DC n’est pas indiquée (cas 2), les dates indiquées sont celles de l’envoi de la transcription à la mairie concernée et non la date de la transcription elle-même (Cas 3 et 4).

 CaptureFicheDC_1 CaptureFicheDC_2

 

CaptureFicheSansDC_1 CaptureFicheSansDC_2

 Sur les 10.944 natifs de l’Indre, 8.626 ont une transcription de l’acte de décès qui eue lieu dans le département et 2.107 eurent leur acte de décès transcris dans d’autres départements. Seuls pour 281 cas, le lieu de transcription est non renseigné.

 Capture_Transcription

 Sans grande surprise, Paris notamment et la région parisienne figurent en bonne place dans les destinations de résidence suite à des choix de migrations, une volonté de quitter le pays pour tenter sa chance. Les départements limitrophes (18, 23, 37, 41, 86) sont légitimement des départements que l’on trouve dans le haut de ce classement.

2023 le dépouillement continue, la comparaisaon se fait maintenant notamment avec les actes d'état -civil mis en ligne par les Archives Départementales de l'Indre. Cette comparaison permet bien sur de rajouter les liens familiaux du défunt, mais aussi une bonne part de sa parentèle, notamment si celui-ci était marié ou non, elle permet aussi de vérifier, de compléter éventuellement les données du ministère (ONAC-Mémoires des Hommes) concernant la présence de mentions "Mort pour la France" (MPF) jusqu'à prsent absente du recensement que sont les fiches Mémoires des Hommes. Ainsi, certaines fiches classées "Non MPF" s'avèrent être des fiches non statuées et il est possible de voir apparaitre la mention sur les actes d'Etat Civil. A la date du 9 novembre 2023, 23 fiches indriennes ont été rajoutées dans la base Mémoires des Hommes car "Morts pour la France".

Capture1


Concernant la situation conjugale des soldats indriens, 40% étaient des hommes mariés, cependant 27% des actes de décès consultés ne comportent pas de mention du mariage. Cela s'explique notamment que sur les actes des AD36, il s'agit bien souvent de transcription de décès rédigées par l'unité et que le maire s'est bien souvent contenté de reproduire le texte originel sans y apporter les mentions pourtant obligatoires (Mariage notamment).
Sans surprise, les célibataires concernent principalement les jeunes classes. celles-ci étaient affectées dans des unités d'active et sont donc concentrées sur le début du conflit. Pour rappel les 5 mois de 1914 représentent à eux seuls, 27% des pertes totales.

 

Capture

 

A toute cette statistique, je rajoute le travail (incomplet) que j'avais effectué en 2012 en recoupant les nombres de noms sur les monuments aux morts du département et les effectifs de population des communes du département recensés en 1911 (dernier recensement avec le conflit)

 CaptureMGW

 

Word Art (1)

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Commentaires
H
chapeau, chapeau, re-chapeau<br /> <br /> merci à vous et à nous, ils et elles se reconnaîtrons.....<br /> <br /> que dire en plus, les M.A.M DE LA CHATRE ET D EGUZON fêtent leurs 100 ans;
Répondre
H
chapeau chapeau et re-chapeau<br /> <br /> et merci à vous et à nous. ils, elles se reconnaîtrons.
Répondre
C
Bonsoir et merci pour leurs mémoire...<br /> <br /> C. Emilien
Répondre
A
Un superbe travail d'équipe !<br /> <br /> Amitiés,<br /> <br /> Denis
Répondre
H
chapeau Jerome
Répondre
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