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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
27 janvier 2019

Remettre un nom sur une plaque émaillée, Léon Pascaud son souvenir à Baraize.

Lors de mes pérégrinations autour du Pin et au travers du département, il ne m’est pas rare de m’arrêter aux portes d’un cimetière et de partir en quête des sépultures de la première guerre mondiale. Remettre une fleur en place, découvrir une plaque oubliée, prendre un cliché. Parfois, ladite plaque est tellement oubliée qu’il en est difficile de trouver le sens, l’origine et ce jusqu’à être dans l’impossibilité de retrouver le nom du défunt.
Ayant dépouillé les registres de retours de corps qui se firent à l’aube des années 1920, il est toujours étonnant de constater le décalage entre les traces encore existantes et la réalité administrative d’alors. Oui, le corps a été rendu à la famille, mais bien souvent, il ne reste aucune trace dans le cimetière communal. Non, la présence d'une plaque ne signifie pas que le corps est présent.
Revenons sur un cas qui m’a longtemps embarrassé car jusqu’alors resté sans solution, me contentant d’une rapide recherche restée infructueuse.

En juillet 2012, je traversais la Creuse et me rendait à Baraize, sur le coteau d’en face. Après quelques clichés du monument, je rentrais dans le cimetière. Après quelques déambulations, je découvrais plusieurs sépultures qui concernaient mes recherches. Il est important de préciser que nous étions alors dans une période pré Centenaire et que les prémices de cet évènement se faisaient à peine sentir.
Une sépulture m’intriguait car elle me laissait sans explications.

Dans un coin du cimetière, une sépulture d’un style contemporain années 30-40, potentiellement plus tardive. Sur cette sépulture, une plaque de métal attira mon regard. Posée sur le marbre, en appui sur la tête de la sépulture, cette plaque de métal donne l’impression bizarre d’avoir été mise là, à la va vite. En s’approchant, on découvre que si ladite plaque est bien un souvenir de 14/18, elle est particulièrement marquée, une grande partie de l’émail a disparu et cela rend l’identification impossible en l’état.

Baraize 021 Baraize 020

Prenant l’information comme telle, après la visite, retour au Pin afin d’analyser les clichés effectués.

En reprenant les clichés, la première recherche consiste à analyser les indices encore présents :

  • Deux lettres indiquent le début d’un nom ou d’un prénom. La présence d’une minuscule en deuxième lettre permet de s’orienter vers un prénom : Léon, Léopold, Léonard, Léonce, peut-être Léandre.
  • 1914 est indiqué, il s’agit nécessairement de l’année de décès
  • 28 ans, le défunt est donc né entre 1885 et 1887.

La première réaction est donc de regarder les clichés pris du monument aux mort afin de regarder les éventuels prénoms présents. Je précise éventuels car il n’est pas rare de rencontrer des listes nominatives sans prénom ou bien juste avec l’initiale de celui-ci, ce qui ne facilite pas les recoupements.

Heureusement, rien de cela à Baraize

Baraize 008 Baraize 007 Baraize 005

Tout de suite, un nom apparait Léon Pascaud, tué en 1914.

Le premier réflexe est donc de regarder dans le fichier du site ministériel « Mémoires des Hommes », en saisissant les données précédemment relevées.
Sa fiche MDH apparait alors et vient confirmer sa relation avec la commune de Baraize. Son acte de décès a été enregistré sur les registres de l’état-civil à la date du 24 juin 1915. A ce moment précis, la recherche s’arrêta là satisfait de pouvoir associer un nom avec cette plaque.

archives_I620081R_1
Sa fiche MDH cliquez sur l'image ci -dessus

 

Cette affaire en resta là jusqu’à cette semaine, où je redécouvrais cette photo et que je la mettais en ligne pour le blog Indre1418soldats.En complétant la fiche sur le blog, je me pris à me poser les questions suivantes: "Mais sa présence sur une sépulture des années 40 est-elle justifiée?" "Quels sont les liens avec la famille « BORDES-PINEAU » ?" On doit pouvoir aller un peu plus loin.

Avec le centenaire et les années passant, de nombreuses données sont maintenant accessibles aisément.Tout d’abord, il est nécessaire de rechercher la fiche matricule de Léon Joseph Lucien PASCAUD. Cela s'effectue à partir des données de la fiche Mémoires des Hommes. Voici  donc la fiche matricule de Léon PASCAUD qui est accessible sur le site des Archives départementales de l’Indre. Cette fiche matricule nous permet entre autres de connaitre son lieu de résidence en 1911. Après avoir résidé au Cerisier, il est déclaré chez M. PINEAU à Magot, commune de Baraize (Cette petite annotation a son importance pour la suite)

Capture3

 

Sur ce même site des Archives Départementales, il est aisé de trouver l’acte de naissance de Léon Joseph Lucien PASCAUD  , il se trouve bien sur l’état-civil de Saint Gilles pour l’année 1886. Cette information est complétée par le report en marge de son acte de mariage en marge de cet acte de naissance. Cela nous permet d’apprendre que le 21 octobre 1911, à Baraize, Léon PASCAUD épousa Delphine PINEAU. Le recoupement avec l’information de la fiche matricule, permet de savoir qu’il résidait donc chez ses beaux-parents, à Magot, en 1911.

 CaptureActeNaissance

 

Le lien manquant était enfin trouvé. La sépulture est celle d’un couple BORDES-PINEAU et usuellement PINEAU est le nom de l’épouse. Il semblerait donc bien probable que Delphine PINEAU, déclarée veuve moins de 5 ans après son mariage avec Léon (Voir date transcription acte de DC) refit sa vie avec le sieur BORDES, mais une plaque de métal émaillée, rappelle son premier mariage.

Cette confirmation du lien PASCAUD - PINEAU- BORDES me vint par l'intermédiaire de l'acte de naissance de Delphine PINEAU qui eut lieu le 2 novembre 1890 à Baraize, mais surtout par les mentions en marge de son acte de naissance.
D'abord mariée avec Léon Joseph Lucien PASCAUD le 21 octobre 1911, officiellement veuve à l'annonce officielle du décès le 24 juin 1915, elle se remaria avec Albert Eugène BORDES le 28 janvier 1922 à Eguzon (36)

Capture4

Cela vient conforter l’ultime indice écrit au-dessus des deux lettres du prénom et que l’on retrouve sur d’autres plaques du même type, toutes issues du même fournisseur

A LA mémoire de
MON EPoux regretté

Baraize 020_1

Une plaque du même style sur une autre sépulture On retrouve d'ailleurs le même texte à gauche.

Capture2

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10 janvier 2019

Raymond RIPOTEAU, le 12.000ème décédé du département.

Aujourd'hui, Raymond Ripoteau est le 12.000ème soldat du département de l'Indre décédé lors du conflit de la 1GM. Natif de Mouhet (Indre), il résidait à Crozant (Creuse).
J'ai donc une pensée pour lui en ce jour sur Indre1418soldats

Nom: RIPOTEAU
Prénom: Raymond Antheme Gaston Octave
Né le 18 février 1899 à Mouhet (36) - fils de Auguste et de DELAMARE Louise

Sa fiche matricule aux archives départementales de la Creuse

Soldat au 126ème RI, il décède le 10/01/1919 à l'hôpital n°91 de Cannes Ecluse (77) "Maladie contractée en service" (grippe infectieuse)             Une erreur de localisation du décès est constaté sur la fiche MDH, l'hôpital est situé à Cannes Ecluse en Seine et Marne et non à Cannes (Alpes Maritimes). En l'absence d'acte de décès, cela est confirmé par http://www.cannes-ecluse.fr/historique/hopital-militaire-14-18.html

Sa fiche sur le site Mémoires des Hommes.

De recrutement Guéret au moment de sa conscription, il figure sur le Monument de Crozant (23). Son acte de décès fut transmis le 11/01/1921 à la mairie de cette commune.

Son nom figure sur les plaques commémoratives de l'église de Crozant (23), sous le prénom d'Anthème.

Capture

6 janvier 2019

Un chef cuistot médiatique au 90e, Jules Maincave dans la "Revue de l'académie du Centre"

En Histoire, on est toujours soumis à la prochaine découverte, au document récemment trouvé qui invalidera l'argumentaire précédent.

Le 90e RI est souvent cité dans les milieux de la cuisine ou de la littérature culinaire par le fait qu'un célèbre chef exerça au sein de ce régiment, je veux parler de Jules Maincave.

4 - Maincave Les Annales 2 novembre 1913 rid 4

 

Un excellent article à paraitre de l'Académie du Centre qui revient sur Jules Maincavé (chef cuistot du 90e). Quelques ouvrages d'historiens estampillés Centenaire1418 vont être à revoir. Idem Thierry Marx, le médiatique chef cuisinier va pouvoir réviser ses fiches.
Nota JCh: Je garderai quand même la recette du gateau ANZAC donné dans le lien ci-dessous, tout gourmet appréciera la préparation culinaire et aura une pensée pour "Lolo" Joachim-Raphael Boronali.

https://www.europe1.fr/emissions/Cuisine-mode-d-emploi/Le-biscuit-de-Jules-Maincave-mode-d-emploi-par-Thierry-Marx-144874

Jules Maincave est aussi cité dans de doctes parutions historiennes, notamment par des spécialistes de la nourriture pendant le conflit voir par exemple http://happy-apicius.dijon.fr/manger-et-boire-entre-1914-et-1918-cr14-la-cuisine-de-tranchee-par-marie-llosa/

Je vous invite donc à découvrir la folle (non) histoire de Jules Maincave dans la revue 2018 de l'Académie du Centre, par Jean-Paul Morel. Vous y retrouverez aussi des articles de qualité traitant dautres thématiques et d'autres périodes. Je retiens cependant un article de Lucien Lacour sur les liens entre Ernest Nivet et Bernard Naudin, deux artistes directement concernés par la première guerre mondiale.

Je note aussi un article sur l'équipage du "Soufleur II" dont le chef de char fut Jean Moncorgé-Gabin qui séjourna avec la 2e DB dans l'Indre en 1945.

P1070513

Archives Départementales de l'Indre, 1 rue Jeanne d'Arc 36000 CHATEAUROUX
Tél : 02 54 27 30 42 - Fax : 02 54 27 85 60 - Email : academieducentre@gmail.com
Président : Jean-Pierre SURRAULT

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