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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI

1 février 2008

Merci à vous

Aujourd'hui, un poitevin est devenu le 40000e visiteur de ce blog.
Merci à lui et surtout MERCI à vous TOUS.


Le 30 décembre 2004, lorsque j'ai ouvert ce blog, je n'aurais jamais imaginé que tout cela aurait pû interresser autant de personnes.

Après 265 messages postés, si vous souhaitez voir certains thèmes évolués, de nouveaux sujets être abordés, n'hésitez pas à me contacter.

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29 janvier 2008

Marcel Gâne, un classe 1917 dans la tourmente (Réactualisé 2012)

Il m'arrive régulièrement de trouver des cartes photos des unités de l'Indre. Bien souvent, hormis le numéro d'unité, en l'absence de texte au verso, il est bien difficile de les faire « parler ».
Prenons l'exemple suivant, voici un groupe de soldats dont certains sont du 90e RI:

GroupeJC2

La plupart des soldats portent le treillis qui est constitué d'un bourgeron (modèle 1882) et d'un pantalon. Cette tenue est en toile de lin et est une tenue de corvées ou d'exercices de caserne.
La photo est donc prise lors d'un séjour en caserne. Certains soldats portent la tenue de campagne en couleur GFDB (gris de fer bleuté) de la période 1914.
L'officier au centre porte un manteau « bleu horizon », ce qui permet de situer la photo fin 1915- début 1916.

GroupeOfficiers

Pour avoir un tel mélange de tenue, vraisemblablement, nous sommes en présence d'un groupe à l'instruction à la caserne.
Malheureusement, nous ne pouvons aller beaucoup plus loin faute de données supplémentaires.

Heureusement, de temps en temps, on bénéficie d'un peu de chance.
Le mois dernier sur l'excellent site du Chtimiste, comme d'habitude, je vais voir une éventuelle mise en ligne de nouvelles photos pouvant m'interresser.
3 nouvelles photos du 90e RI ont été rajoutées par Didier.
L'une d'elles m'interpelle aussitôt.

GroupeGane2

J'ai déjà vu cette photo quelque part. Si les soldats sont différent, le thème et les officiers sont les mêmes. Je m'empresse donc d'envoyer un message à Didier le Chtimiste afin d'entrer en contact avec Pierre qui aura peut-être des informations sur sa carte et donc peut-être sur la mienne
Sources:
http://www.chtimiste.com/

Pierre Gâne a eu la gentillesse de répondre à ma sollicitation. La carte photo qu'il avait mis en ligne sur le site du Chtimiste est celle de son grand père Marcel Gâne qui fut au 90e RI.

La seule annotation visible est une date: 12.3.16
De toute évidence, Marcel Gâne avait fait une période d'instruction en mars 1916 au 90e RI.
Ce fait me fut confirmer ensuite lorsque Pierre m'appris que son grand père était de la classe 1917.
Or, cette classe a été appelée le 7 janvier 1916. Il est logique qu'elle se trouve encore à l'instruction environ deux mois plus tard.
Il y a donc de fortes chances que les deux photos représentent deux sections d'instruction du 90e RI, juste avant leur départ vers le front.

 

Histoire d'avoir un souvenir de leur passage à la caserne Bertrand.


GroupeGane3

 Marcel Auguste Gâne est né le 11 mai 1897 à Lavaleix-les-Mines (Creuse). Il est le fils de Jules-François et Marie Bonnaterre.Il figure dans le recrutement de Guéret, classe 1917 sous le numéro de matricule 830.
Il est alors "employé d'assurances".

Sa fiche matricule aux archives départementales de la Creuse

La classe 1917 est appellée le 7 janvier 1916. Marcel est incorporé le 10 janvier au sein du 90e RI et rejoint alors la caserne Bertrand de Châteauroux en tant que bleu de la classe 1917.
Après une période d'instruction, il est alors envoyé en ligne.
Il passera au 80e RI, le 4 juin 1918, pour ensuite terminé sa mobilisation au sein de la 20e Section de Secrétaires d'Etat-major qu'il rejoint en avril 1919.
Comme certaines jeunes classes, il repris du service en 1940. Le 19 février, il fut à la CHRD du dépôt 133 et mis en subsistance affecté au dépôt 133, détachement de Guéret.

Suite à sa démobilisation, il se déclare alors comme résidant à Saint-Mandé (94)

________________________________________

 

Rajout 2012:
Dernièrement, j'ai fait l'acquisition d'une carte reprenant la même thématique.

RI090_Classe17

Le texte au dos permet enfin de comprendre la thématique:

"Souvenirs d'une escouade de jeunes poilus de la Classe 17 du 90e R.I. de Châteauroux Indre que les Boches n'auront pas"

Signature illisible.

 Les hypothèses que Pierre Gâne et moi avions ébauché se rélèvent donc exactes, avec une confirmation 4 ans plus tard. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser que l'optimisme annoncé par le rédacteur de la dernière carte fut certainement contredit. Nous n'étions alors qu'en mars 1916 et de nombreux décès allaient encore endeuillés le régiment.

 On pourrait se demander si les 3 photos ont bien été prises en même temps, aucun élément écrit permet de l'affirmer. Cependant, une certaine continuité existe entre ces 3 clichés. On y trouve les mêmes officiers sur les trois photos et leurs tenues sont strictement identiques, au couvre-képi près.

 

Sources: Archives Privées Pierre Gâne
Merci à lui pour sa confiance, Merci à Didier pour son site

 

25 janvier 2008

Dufayel, le roi de la débrouille

En parlant du personnel administratif, il me paraît juste de dire un mot du soldat Forest, auquel on avait donné le sobriquet de « Dufayel », parce que chez lui on pouvait se procurer tout ce qu'on voulait. Je crois intéressant de rapporter quelques traits de son débrouillage.

Un jour à Ogéviller, nous étions quelques officiers qui causions à un Chef de bataillon du 268e, celui-ci était en admiration devant nos chaussures. Il disait qu'il lui était impossible de s'en procurer à son régiment. Vint à passer le soldat Forest, je lui demandai s'il n'avait pas une paire de chaussures pour le Commandant du 268e. Il lui demanda sa pointure, le temps d'aller et de revenir, et le Commandant avait une superbe paire de brodequins. Enhardi par ce premier succès, le Commandant se risqua à demander à Forest s'il ne pourrait pas lui procurer des pellicules photographiques. Forest lui demanda quel genre il désirait et le lendemain le Commandant avait ses pellicules.

Pour obtenir ce qu'il nous fallait, Forest n'hésita pas à aller solliciter les grands Chefs de l'administration. Il savait mieux qu'eux ce qu'il y avait dans leurs magasins. Un jour, il alla demander des chaussures à un Intendant. « Je n'en ai pas », lui répondit celui-ci. « Et si j'en trouve, me les donnerez-vous ? », demanda-t-il. Sur la réponse affirmative de l'intendant, Forest lui signala une baraque qui en contenait. fut autorisé à les emporter.


Au régiment nous étions toujours les premiers à être pourvus de tout ce qui arrivait dans les magasins du Génie et l'Intendance. Forest était un pourvoyeur de premier ordre.

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI, un régiment de réserve du Berry

Nul doute que Forest devait aussi fréquenter l'épicerie Morel d'Ogeviller (54)

Ogeviller_EpicerieMorel

20 janvier 2008

Merci Monsieur de Cazenave

Aujourd'hui, je suis triste.
Monsieur de Cazenave est parti.
Qu'il repose en paix

« La guerre ? Hay hay hay ! Un truc absurde, inutile ! A quoi ça sert de massacrer des gens ?
Rien ne peut le justifier, rien ! »

« Les médailles ? Certains de mes camarades n'ont même pas eu le droit à une croix de bois ! »
Louis de Cazenave
Le Monde, 10 novembre 2005.


v_6_ill_708587_05111027_poilus_x1p4_ori
Sources Photo: Le Monde

15 janvier 2008

Repos et grands changements

Le 10 janvier, le 5e bataillon est revenu au régiment. Il est venu cantonner à Bouxières, où il a occupé les locaux du 6e bataillon qui lui, s'est transporté à Montenoy, de l'autre côté du plateau de Faux.
Dans ce secteur, nous n'avons pas occupé de tranchées. Celles-ci, qui, d'une manière générale, suivaient le cours de la Seille, étaient tenues par le 112e R.I. (Antibes, en temps de paix), qui cantonnait à Bouxières en même temps que nous.
Pendant que les hommes exécutaient des travaux de défense en deuxième ligne, les cadres du régiment, et moi en particulier, nous faisions des reconnaissances sur notre front et dans les secteurs voisins.
Comme visite éloignée, j'ai eu à reconnaître le secteur de Flircy-Limey, sur la route de Commercy à Pont-à-Mousson. C'était un secteur à aspect désolé, sans la moindre verdure, partout je ne voyais que des amas de pierres.

Limey_Tranchee

A proximité de Bouxières, j'ai parcouru fréquemment l'éperon de la Rochette, qui formait la pointe Nord-Est du plateau de Faux. Elle cotait 406 mètres. On y avait une vue étendue sur la vallée de la Seille.
C'est à Bouxières que s'achevèrent les mesures de rajeunissement entreprises par le Général Gérard. Le Colonel de Montluisant fut remplacé par le Colonel Goureau, de deux ans plus jeune que moi. Le Général Lancrenon, qui fut nommé divisionnaire à T.D, n'en prit pas moins, lui aussi, le chemin de l'intérieur. Le Colonel Mariani, du 268e, fut remplacé par Lieutenant-Colonel Détanger, qui venait de l'E.-M. du général Gérard. Le Lieutenant-Colonel Détanger passa au bout de peu de temps au 90e, où il prit la place du Lieutenant Colonel Cambel qui, lui, passa au 268e.
Le Général Hirschauer quitta le corps d'armée pour prendre le Commandement d'une Armée. Il fut remplacé à la tête du corps d'armée par le Général Mangin.
Le Colonel Goureau était à peine arrivé que la 304e Brigade fut dissoute. La 17e D.I. fut alors formée à trois régiments sous le commandement du Général Gassouin avec le Colonel de Riencourt comme Commandant de l'I.D.

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI, un régiment de réserve du Berry

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10 janvier 2008

Retour au point de départ

Le 4 janvier, toujours par un froid intense, l'E.-M., la C.H.R., le 6e  bataillon se rendirent à Moyen dans la vallée de la Mortagne, où ils s'embarquèrent. Nous passâmes à Gerbéviller, détruit par les Allemands au début de la guerre. Du train on apercevait un certain nombre de constructions neuves à forme cubique, qui ne rappelaient en rien la physionomie du village d'avant-guerre. Nous sommes ensuite passés à Nancy. Vers 16 h. 30, le train s'est arrêté à Champigneulles, où nous avons débarqué. Nous nous sommes mis aussitôt en route pour gagner Bouxières-aux-Chênes par Lay-Saint-Christophe et Eulemont. Les routes couvertes de neige et de glace étaient très mauvaises dans ce pays accidenté, surtout pour nos équipages. Il faisait nuit noire quand nous sommes arrivés.
A Bouxières, nous nous trouvions entre les hauteurs fameuses du Grand-Mont d'Amance et du plateau de Faux. Nous nous trouvions cette fois à l'extrémité gauche du Grand Couronné de Nancy, dont le régiment a tenu la droite au Rambétant en août 1914. Qui est-ce qui y pensait encore ?

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI un régiment de réserve du Berry

4 janvier 2008

Souvenirs de la Popote du 4 janvier 1918

Notre cuistot

Notre cuistot est un brave homme
Et c’est de plus un bon garçon

Il était sale, il était comme
C’est triste à dire, un vrai cochon

Il avait toujours les mains noires
Et ses ongles étaient en deuil.
Ignorer savon et baignoire
Etait pour lui un titre d‘orgueil.
Tous les jours, il fallait lui dire :
« Beaufreton, lavez vous les mains … »
Il disait oui dans un sourire …
C’était kif-kif le lendemain.

Puis, c’était torchons ou serviettes,
Et souvent les deux à la fois,
Et nos verres et nos assiettes
Où se voyaient marqués ses doigts.
C’était de l’anthropométrie
Comme chez défunt Bertillon
Tous le objets portaient les stries
Des doigts du cuistot Beaufreton.

Il changea pourtant : dans l’eau claire
Il se nettoya chaque jour.
Le bain d’abord hebdomadaire
Devint quotidien … un amour,
Tout frais, tout mignon, blanc et rose
Tel fut : Beaufreton le cuistot,
Ce fut un besoin, cette chose
Fut indispensable bientôt.

Il lui fallut, coûte que coûte
Son grand bain de pieds quotidien.
Soit au repos, soit sur la route
En secteur … Il trouvait moyen
De se laver mains et figure
Chaque jour invariablement
Nous constations, je vous assure
Avec plaisir ce changement.

Un jour, j’entrai dans la cuisine
Et j’aperçus mon Beaufreton
Dans la pose que l’on imagine
Quand on évoque un Apollon
Tout nu, celui du Belvédère
Par exemple … Il lavait ses pieds
Savez-vous où ? Dans la soupière

Méfiez-vous de vos cuisiniers.

Armeilla (20e RAC)
Mai-juin 1922 – Bulletin de l’Association des Anciens Combattants de la 17e DI

DI017_Cuistot

21 décembre 2007

Bonnes fêtes

Ici, tout va tant bien que mal. Notre 4ème Noel approche. Ici, dans le secteur de La Chapelotte - Badonviller, nous sommes correctement installés dans nos gourbis.
Pourvu que ce Noel 1917, soit le dernier dans les tranchées. Cette année a été riche en évennements, que de camarades disparus.

A vous qui vivrez dans 90 ans, n'oubliez pas d'avoir une petite pensée pour nous.

RI068_Cadre

Passez de Bonnes Fêtes de fin d'année

13 décembre 2007

Une visite vite interrompue

Décidement, en ce mois de juillet 1917, le moral préoccupe le monde politique, peu après la visite du Ministre de la Guerre, une deuxième visite eu lieue. Celle-ci fût très vite encadrée par la hiérarchie militaire.
Voici ce qu'en rapporte le colonel Eggenspieler:

Un bel après-midi, pendant une période de repos à Beaurieux, je reçus la visite de deux membres du Parlement. Ces Messieurs ont décliné leur qualité et m'ont exposé fort courtoisement le but de leur visite. Ils désiraient être renseignés sur l'état moral de la troupe, sur les conditions matérielles de son existence en ligne et au repos. J'ai répondu le mieux que j'ai pu aux questions qu'ils m'ont posées. Pendant que je donnais mes renseignements, le Commandant de Corps d'Armée est arrivé, il a pris aussitôt la parole à ma place et il la prenait bien. Ces Messieurs du Parlement ne trouvèrent plus rien à dire. Finalement le Général les emmena visiter une formation sanitaire.

Sources: Colonel Eggenpieler - Un régiment de réserve du Berry

21 novembre 2007

La visite de l'artilleur

De temps à autre, sur la ligne de front de Zonnebecke, l'officier artilleur du 33e RAC vient rendre visite à ses collègues du 290ème RI.

RI290_Zonnebeke_PosteCommandementCompagnie

Officier du 33e RAC (au centre) au poste de commandement de compagnie du 290e

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