L'arbre de condé (2)

Le 9 novembre dernier, je me posais la question quand à savoir si l'arbre de Condé dont parlait le colonel Eggenspieler était toujours là.

Un visiteur régulier du blog m'a contacté depuis l'Artois afin de m'indiquer qu'il n'y a plus d'arbre à cet endroit, mais que la borne y est toujours.

En effet, l'arbre de Condé sera déraciné par l'ouragan du 12 Mars 1876 et remplacé par un tilleul. Ce tilleul sera abattu en 1915 par les soldats français car il constituait un point de repère. De même la stèle de marbre sera remplacée par une autre en acier, servant d'observatoire,sur les flancs du monument sont gravés les vers de Boileau:

C'est ici, grand Condé, qu'en ce combat célèbre
où ton bras fit tremblé le Rhin, l'Escaut et l'Ebre
lorsqu'aux plaines de Lens, nos bataillons poussés
furent presque à tes yeux ouverts et renversés
la valeur arrêtant les troupes fugitives
rallia d'un regard leurs cohortes craintives
répandit dans leurs rangs, ton esprit belliqueux
et força la victoire à te suivre avec eux

Merci à Joachim Philippe pour sa participation et son aide.

Comments

[Caron Denis]

Bonjour

Je vous assure que l'arbre est toujours à sa place... (je suis de Grenay)

"1914. La première guerre mondiale éclate, Allemands, Anglais et Français s'affrontent ; bientôt un front s'installe dans le secteur de Grenay tenu par des unités anglaises. Le 13 octobre, Henri Decoupigny , 18 ans, sera tué près de l’Arbre et sera la première victime civile de Grenay.
Comme au XVIIe siècle, l'emplacement dit L'arbre de Condé est un poste d'observation excellent car les lignes Allemandes sont proches. Bientôt, les Allemands s'en rendent compte et ils ouvrent le feu des qu'un soldat ose s'approcher du monument, le tilleul se abattu en 1915 par les français, pour éviter qu’il ne soit un repère pour les ennemis. Cette situation amène les Français à le remplacer en 1915, par une épaisse tôle d’acier circulaire, en tout semblable d’aspect ; le dôme est formé d’une coupole tournante creuse et percée de meurtrières avec cran de mire, permettant à un homme de s'y glisser et d'observer l'ennemi tout à loisir a laquelle on accédait par un sous-terrain. C’est le détachement du 3ème Génie d’Arras (d’après M. Choquet, ingénieur des mines de Lens) commandé par le Lieutenant Laisné, ancien élève de l’école d’Horticulture de Versailles, qui, au cours de longues nuits, fut chargé de la substitution. Et lorsque le jour se leva sur la plaine de Lens, les Allemands ne remarquent rien. Pour eux, le paysage n'a pas changé ! L’ancien monument fut enterré sur place .En réalité, on creusa tout contre un grand trou dans lequel la stèle fut basculée et où sans doute elle est restée. L’ancien monument marquée par quelques reliefs de la mitraille sera remis en place et complété pendant l’hiver 1953-54 vérifier la date)et c’est à cette époque qu’un jeune peuplier fut replanté, l’ensemble constitue une table d’orientation.)"
Denis Caron; L'arbre des Héros 2009