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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
6 septembre 2010

La 1ère Cie du 90e RI - Des Ardennes à la Marne (06/09/1914)

6 septembre 1914 (8 Km):
J'occupe avec ma compagnie, un petit bois de pins à 3 km au sud de BANNES, où je me maintiens toute la journée. On me communique l'ordre du jour de FOCH "Tenir coûte que coûte pendant trois jours". Les Allemands sont, parait-il, bousculés à notre gauche. Il ne faut pas qu'ils percent sur nous. Toute la nuit, nous creusons des tranchées face au Nord. Je cherche à me mettre en liaison avec la 11e Cie qui doit occuper BANNES. Il fait affreusement noir. A l'entrée du village, je trouve le cadavre d'un cycliste français dans un fossé. Le village parait inoccupé. Pas de distribution aujourd'hui. La soif nous fait cruellement souffrir.

 

19140906

Sources:
Général Carpentier 'Revue Militaire" du 25 février 1954 (n°228)

Site Géoportail IGN

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5 septembre 2010

La 1ère Cie du 90e RI - Des Ardennes à la Marne (05/09/1914)

5 septembre 1914 (25 Km):
Nous sommes repartis à la première heure et marchons toujours vers le Sud. Nous faisons grand'halte entre ECURYE-LE-REPOS et NORMEE, dans un ravin au bord de l'eau. Le colonel réunit les officiers et nous lit l'ordre du jour du général JOFFRE ordonnant la reprise de l'offensive le 6 au matin. La nouvelle se transmet comme une trainée de poudre. Tous, officiers et soldats sont enchantés. Nous allons enfin nous mesurer avec cet ennemi insaisissable devant qui nous reculons sans combattre depuis 12 jours. Les hommes sont ragaillardis. Nous nous sentons plus à l'aise. Nous qui préparions nos hommes à un abandon de PARIS, qui cherchions toutes les bonnes raisons possibles pour leur expliquer cette retraite interminable! C'est fini. Plus de cauchemar. La marche se poursuit allègrement. Nous avons tous la même pensée.Nous allons nous battre enfin! Rien ne saurait être aussi déprimant physiquement et surtout moralement que les sombres journées de retraite que nous venons de vivre. Nous arrivons à FERE-CHAMPENOISE. Le lieutenant BOUTON vient prendre le commandement de la compagnie.
Je vais rendre visite à de braves gens qui m'avaient hébergé 2 mois avant, quand j'étais Saint-Cyrien. Ils me disent leurs craintes. Beaucoup d'habitants sont partis. Faut-il les imiter? Je les en dissuade. Demain, nous reprenons l'offensive. Qu'ont-ils fait? Je l'ignore, mais les jours suivants on se battait dans les rues de la ville.

 

19140905

Sources:
Général Carpentier 'Revue Militaire" du 25 février 1954 (n°228)

Site Géoportail IGN

4 septembre 2010

La 1ère Cie du 90e RI - Des Ardennes à la Marne (04/09/1914)

4 septembre 1914 (37 Km):
Et nous repartons. Journée terrible. Toujours le chaleur et il faut marcher, car nous nous sentons serrés de près. Depuis ce matin, le canon tonne sans arrêt, et semble nous suivre  pas à pas. Pourvu que nous ne soyons pas coupés de la Marne. Pressons, pressons. Et les hommes courbent la tête et continuent, farouches serrant les dents, l'oeil mauvais, abrutis de fatigue. nous sommes retardés par un de ces interminables défilés qui nous ont fait cortège depuis la Belgique. Mais l'heure n'est pas aux attendrissements, et voilà les grandes fourragères garées dans un champ. Les pauvres gens font peine à voir. Vieillards, femmes, enfants nous regardent passer et nous injurient. Ils ne comprennent pas pourquoi, nous, soldats, il faut que nous échappions à l'étreinte plutôt qu'eux! Que leur dire? Nous baissons la tête. Nous voici à CONDE. Le canon se rapproche. Enfin, nous sommes passés. On apprend que l'on a désarmé tous les forts de REIMS. Pourquoi?
Nous passons à JALONS, CHAMPIGNEUL et arrivons à VOIPREUX où nous cantonnons.

 

19140904

Sources:
Général Carpentier 'Revue Militaire" du 25 février 1954 (n°228)

Site Géoportail IGN

3 septembre 2010

La 1ère Cie du 90e RI - Des Ardennes à la Marne (03/09/1914)

3 septembre 1914 (25 Km):
Alerte à 0 h, nous partons à 3 h.
Nous traversons NOGENT-L'ABBESSE-SILLERY et faisons grand'halte sur le bord de la route vers BEAUMONT-SUR-VESLE. Il fait une chaleur étouffante, il est 10 h. Soudain on entend le bruit d'un moteur. C'est un avion allemand qui survole SILLERY à quelques centaines de mètres et lâche 2 bombes. Il se dirige vers nous. Malgré les ordres, la fusillade éclate. Il est touché, cherche à atterrir, mais à dix mètres de haut il glisse sur une aile et vient s'écraser au sol. Des débris, nous retirons l'observateur, un lieutenant légèrement blessé. le pilote est tué. Nous repartons et venons cantonner à TREPAIL. Très peu entendu le canon aujourd'hui.

19140903

Sources:
Général Carpentier 'Revue Militaire" du 25 février 1954 (n°228)

Site Géoportail IGN

 

7 octobre 2006

4 octobre 1914 - Etat des pertes du 90e RI

A la suite de la mobilisation, de la bataille des Frontières puis de la Marne, le 90e RI est exsangue.
Le JMO, en date du 4 octobre 1914, donne la répartition suivante:

"A ce jour l’état suivant a pu être dressé :

Hommes partis avec l’unité

Hommes présents

1ère Cie

257

132

2ème Cie

256

76

3ème Cie

257

119

4ème Cie

255

75

5ème Cie

254

146

6ème Cie

251

185

7ème Cie

256

91

8ème Cie

255

197

9ème Cie

254

91

10ème Cie

255

70

11ème Cie

253

125

12ème Cie

255

92

3054

1395

Avant de se rendre vers les Flandres, il important de noter que le 90e RI n'a plus que 45% de son effectif de départ, tout cela en 2 mois.
Les arrivées du dépot depuis août n'ont pas pu combler les pertes.

Sources: JMO 90e RI - Service Historique de la Défense (SHD)

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17 mars 2006

Les sépultures marnoises du 9e CA (2)

Depuis le mois de septembre, une de mes nouvelles quêtes est de retrouver les cartes postales ayant pour thème les sépultures du 9e CA suite à la bataille de la Marne.
Après des loupés, des réussites, voici un gros arrivage:

tombesmarne_ferechampenoise1

Pour ceux qui ont l'oeil et un peu de mémoire, dans le lot obtenu, certains reconnaitrons la carte qui m'avait échappé de peu au mois de septembre.

5 février 2006

Les sépultures marnoises du 9e CA

Toujours à la recherche des anciennes cartes postales de la série "Bataille de la Marne", représentant les sépultures du 9e CA, voici ma dernière trouvaille:

ferechampenoise_tombesadjudantri090_11
Fère-Champenoise, Tombe route de Bannes: 1 Adjudant et 5 soldats du 90e RI

Cette carte représente, très certainement, la sépulture de l'adjudant François Marie BATTESTI de Novario (Corse) tombé le 08 septembre 1914 à Bannes (51) et actuellement inhumé à la nécropole de Fère Champenoise (51).

Sources: Sépultures de Guerre et Mémoires des Hommes

13 janvier 2005

Retour sur la poursuite

Depuis le 11 septembre, les Allemands refluent, la 17e Di les talonnent. Elle passe ainsi par Athis, Condé sur Marne, Billy. Dans le mouvement, la compagnie du sous lieutenant Carpentier poursuit son avancée.
"13 septembre - A 7 heures on vient me prévenir qu'une colonne d'infanterie suit à notre gauche sur une route parallèle au canal. C'est le régiment, Alors que je le croyais à ma droite, il était à ma gauche. Je le rejoins. On me supposait prisonnier avec toute ma compagnie. Que s'est il donc passé? La marche sur Livry avait été suspendue et le régiment s'était arrêté à Isse. Le colonel avait envoyé deux cyclistes me prévenir du contre-ordre, mais il faisait un temps si épouvantable qu'ils n'avaient pu me joindre. J'avais donc pénétré de plus de 10 km dans les lignes allemandes. Notre progression continue. Les petites Loges, Sept Saulx. On suit les Allemands à la trace. C'est une véritable chasse à courre. nous les suivons à  vingt minutes, très minutes près. La route est jalonnée de sacs et d'équipements. Dans Sept-Saulx, l'orgie s'est donnée libre cours. Les trottoirs, les ruisseaux sont jonchés de bouteilles, vides naturellement; les portes des maisons, des caves sont enfoncées. Dans les caves, les tonneaux sont éventrés. Le vin coule à flot dans les rues. Cela est bien tentant pour nos hommes et quelques scènes de pillage se produisent. J'ai vu des artilleurs remplir de bouteilles leurs caissons vides d'obus. C'est la guerre!"

« Un cyrard au feu » Marcel Carpentier Editions Berger Levrault 1964

12 janvier 2005

De la guerre de mouvement vers celle de position

En cette mi-septembre, la "guerre de mouvement" se terminait, allait commencer celle dite "de position".

Afin de clôre ce châpitre, rendons hommage à quelques braves tombés lors de la Bataille de la Marne entre les 5 et 14 septembre :

RI068

ANTIGNY Fernand Jules 09/09/1914, AUSSUDRE Adzir Jean 09/09/1914, BARRITEAU Louis Emile 06/09/1914, BELLEVILLE Alexandre Hilaire 09/09/1914, BOUTAUD Armand Anthine 10/09/1914, CAILLARD Emile Luc 07/09/1914, CHARCELLAY Jules 11/09/1914, INGREMEAU Albert Pierre 10/09/1914, MOREAU Ernest 11/09/1914, MOREAU Louis Jean 08/09/1914, PLOURDE Anatole Emilien 09/09/1914, POUPEAU René Clément 11/09/1914, POURNIN Marie Alfred 10/09/1914, THEUROT Raymond Aime Marcel 10/09/1914, TOUZALIN Gustave Jean 11/09/1914

RI090

ALLONCLE Camille Paul Roger 07/09/1914, ANTIGNY Félicien Ollivier 08/09/1914, ARLAUD Pierre Armand 08/09/1914, ARNOULT Armand Auguste 10/09/1914, AUGAT Julien Lucien 07/09/1914, AUGE Joseph 09/09/1914, AUGRAS Jean Clément 11/09/1914, AUMERLE Jean Constant 08/09/1914, AUVRAY Adrien Georges 08/09/1914, BALLAIRE Ernest Vincent 07/09/1914, BATTESTI Francois Marie 08/09/1914, BAUDRY Henri Leon 08/09/1914, BAUGET Jules Alphonse 08/09/1914, BERGEON Jules Joseph 08/09/1914, BERGER Gabriel Amédée 09/09/1914, BOUCHAUD Emile 08/09/1914, BRET Julien Alexandre Paul 08/09/1914, CHARLOTTON Louis 08/09/1914, de LABROUE de VAREILLES SOMMIERES Eugène Marie Claude Jean Francois 07/09/1914, DELAVEAUD Célestin 07/09/1914, DELHOMMAIS Arthur Henri Joseph 08/09/1914, DEMESSANT Lucien 08/09/1914, FOULATIER Louis 07/09/1914, GAUSSET Denis 09/09/1914, GIRAUDEAU Louis Eugene Leon 09/09/1914, GUERIN Charles 08/09/1914, IDIARTEGARAY Guillaume 08/09/1914, JOYEUX Louis Julien Auguste 08/09/1914, LALEUF Alphonse 07/09/1914, LECOMPTE Marie Fernand 08/09/1914, LUNEAU Jean 08/09/1914, MERLAUD Louis Clément 08/09/1914, MOREAU Alphonse 08/09/1914, MOREAU Maurice 08/09/1914, PAPUCHON Eugène 10/09/1914, PINAULT Emile 10/09/1914, PION Paul Clément 07/09/1914, PLISSON Henri Adrien 07/09/1914, POUPEAU André Ernest Joseph 07/09/1914, PROTEAU Jules 08/09/1914, RIAUTE Alfred Lucien 07/09/1914, ROUET Louis Jean Baptiste Alphonse 07/09/1914, TANCHOUX Silvain 08/09/1914, TARDY Louis 07/09/1914, YSAMBERT Gustave Eugène Ernest 08/09/1914, YVERNAULT Clément Auguste 08/09/1914, YVERNAULT Paul Auguste 07/09/1914

RI268

ADRAST Emile Jean Baptiste 08/09/1914, AUGROS Paul Augustin 09/09/1914, BARON Prudent Théophile Eugène 09/09/1914, BELLEVILLE Alexandre Hilaire 09/09/1914, COUAMET Georges Amédée Adolphe 12/09/1914, COUTURIER Joseph Félix 09/09/1914, CREPIN Alphonse Joseph 08/09/1914, CREPIN Désiré 09/09/1914, CREPIN Désiré 09/09/1914, DUPONT Paul, 09/09/1914, FESSARD Félix Valentin 09/09/1914, FONTENEAU Pierre 12/09/1914, FOURNIER Eugène Auguste 09/09/1914, FRANC Joseph 09/09/1914, MALLET Baptiste 12/09/1914, MARECHAL Henri Francois 08/09/1914, MAUDUIT Octave René Auguste 12/09/1914, MENECE Charles Auguste 07/09/1914, PINAULT Désiré Louis 09/09/1914, THIBAULT Paul Joseph 08/09/1914, THIMONIER René 07/09/1914, VANY Henri Eugène André 10/09/1914

RI290

AGOBERT Edouard Pierre 09/09/1914, AUROUET Etienne 10/09/1914, BARON Francois 09/09/1914, BAUR Armand Joseph Alcide 09/09/1914, BEBON Pierre 09/09/1914, BENARD Louis Charles Emile Maurice 09/09/1914, BRUNET Louis 09/09/1914, CARRION Pierre Léon 09/09/1914, DURIS Charles 09/09/1914, GRENOUILLOUX Francois 09/09/1914, MOREAU René Henri 08/09/1914, NAUDET Gerard 09/09/1914, PATRY Henri Sylvain 11/09/1914, PINAULT Charles Sylvain 09/09/1914, RECHAUSSAT Fernand Alexandre 09/09/1914

Cette liste est incomplète et ne demande qu'à être complétée. Merci de me faire parvenir vos remarques.

11 janvier 2005

La marche vers le Nord

12 septembre 1914

« Le régiment devait passer la Marne à Châlons. Comme il n'y avait qu'un pont, la durée du passage devait être très longue. En attendant son tour, le régiment fit la grande halte à Saint-Pierre-aux-Oies, au sud-ouest de Châlons. L'E.-M. s'installa à l'Ecole pour y faire son frichti. Tout y était sens dessus, sens dessous. Parmi les habitants, les uns disaient que c'étaient les Allemands qui avaient tout bouleversé, d'autres accusaient les Français.

Le régiment quitta Saint-Pierre à 13 heures. Il traversa Châlons et de là se dirigea sur Récy à 5 kilomètres Nord-Ouest de Châlons. Le régiment y arriva à 18 heures. Il trouva le cantonnement déjà bien garni. Il y avait les deux E.-M. Radiguet et Teyssières, un bataillon du 65e et tout le 93e.

Le Général craignit toujours d'être enlevé. Les recommandations pleuvaient. Tout le monde s'énerva. Si bien que, lorsqu'un de nos convois se présenta à l'entrée du cantonnement, il fut accueilli à coups de fusils ».

Sources: Eggenspieler "Un régiment de réserve en Berry - Le 290eRI" Bourdier 1932

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