25 mai 1915 - attaque des Cornailles
Voici ce que le nouveau capitaine Carpentier rapporta de la prise des Cornailles:
25 mai. Le commandant Royné vient me voir
-Tout est prêt, me dit il? - Oui!
- Vous êtes sûr de vos hommes? Sur!
Bien je vous interdis de sortir le premier de la tranchée".
Je reste abasourdi.
-Pourquoi, mon commandant?
-Nos pertes en officiers sont énormes depuis trois semaines! Il faut absolument nous ménager pour durer!
-C'est très joli, mais au moment de l'attaque tous les hommes auront les yeux sur moi, et s'ils voient que je ne sors pas et qu'ils ne sortent pas"?
Le commandant est parti. Attendons, on verra bien.
A midi, je parcours une dernière fois ma tranchée.
Les échelles de franchissement sont préparées.
Tout le monde est à son poste.
On n’emporte pas le sac, mais seulement la toile de tente en sautoir, avec deux jours de vivres.
Les hommes assujettissent leurs baïonnettes, disposent leurs masques à gaz.
Midi 10. C’est l’heure. La section de gauche doit partir la première. Et cependant personne ne sort. Que se passe t il ?... Soudain, un homme parait debout sur le parapet. C’est le caporal Birk. Son drapeau de signaleur épinglé dans le dos, il court vers la tranchée suivi de toute la section. Il arrive à son but et est tué sur le parapet".
L’objectif sera atteint a midi 20. Toute la partie est des Cornailles est aux mains du 90e RI
Sources: Général Marcel Carpentier "Un cyrard au feu" Berger Levrault 1964