Etude autour des défunts issus des régiments du Blanc et d'Issoudun
Le Blanc (Portion centrale 3ème bataillon), caserne Chanzy
Issoudun (Portion Principale Etat-Major et 2 bataillons, ), caserne Chateaurenault
Afin de mettre une partie de mes recherches à disposition de tous, vous trouverez derrière ce lien la Liste des Morts pour la France du 68ème R.I.
Suite au dépouillement, on obtient 3432 soldats, sous-officiers ou officiers morts pour la France. A cette liste, il est possible de rajouter une centaine de cas, déterminés suite à recherches, de "Non morts pour la France". Je n'ai pas inclus volontairement les soldats non-Morts pour la France, la liste est disponible, mais consultable à la demande.En effectuant un comparatif par années des pertes, on constate la dé-régionalisation des recrutements.
En 1914, les soldats provenant des départements de la Vienne, d'Indre, d'Indre et Loire et des Deux-Sèvres représentent près de 88% des pertes.
En 1918, le taux n'est plus que de 41%. Le régiment a vu des renforts provenir de tout le territoire, notamment des territoires occupés (Nord et Pas de Calais), entre autres.
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Après le régiment d’active, le 68e RI, intéressons nous maintenant au régiment de réserve:
Le 268e RI est mis en place au Blanc dès le 3ème jour de la mobilisation, soit le 4 août 1914. Son effectif est alors de 32 officiers, 2202 hommes.
Le lieutenant-colonel Pichat est alors le commandant du régiment, et ce jusqu’à sa blessure le 9 septembre à Euvy (51), en pleine bataille de la Marne.
Le recrutement du 268e RI est principalement composé de soldats réservistes provenant du département de la Vienne (86) et de l’ouest du département de l’Indre (36) et du sud de l’Indre et Loire (37).
Alors que l’effectif de départ est donc de 2234 hommes, le 268e RI, jusqu’à sa dissolution en juin 1918, eut à subir une perte de 1380 soldats, sous-officiers et officiers.
Au fil des années, nous constatons la disparition du recrutement régional. Alors qu’en 1914, les soldats des 3 départements représentent 92% des pertes, en 1917, ils ne sont plus que 39%.
En 1915, le recrutement est principalement effectué sur tout le territoire de la région militaire. En 1916, le recrutement est orienté vers les départements de l’Ouest.
A signaler dès 1915, une forte participation des soldats originaires des Landes dans les pertes du régiment. En 1917, il y eu autant de pertes landaises que de pertes provenant de l’Indre ou la Vienne, au sein du 268e RI.
Dans cette « étude », l’année 1918 n’a pas été retenue car le régiment fut maintenu en position de réserve plusieurs mois avant d’être dissous au mois de juin.
Cependant, cette carte est à comparer directement avec celle de 1914. Dans les deux cas, la carte couvre une période d’environ 6 mois et le contraste est flagrant.
Les armées ont su devenir « économes » de leurs soldats, les pertes sont presque 20 fois moindre.
Nota: Afin de réaliser des cartes cohérentes, le pourcentage retenu est la proportion de natifs d'un département vis à vis des pertes totales du régiment pour une année précise.
Il existe une version plus détaillée et plus complète de det article dans l'ouvrage "La France devant la conscription - Géographie d'une institution républicaine 1914-1922" aux Editions Economica