Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
29 août 2010

La 1ère Cie du 90e RI - Des Ardennes à la Marne (29/08/1914)

29 aout 1914 (25 Km):
A heures, nous repartons. La journée d'hier a été, dit_on, très mauvaise. La Division du Maroc aurait été coupée en deux, les zouaves et les tirailleurs hachés. Le 11e CA repoussé. Le 9e CA serait menacé d'encerclement. De fait, nous avons l'impression d'être serrés de près. Le canon tonne derrière nous, à gauche et à droite. Pas de pause, pas de halte. Les sacs volent dans les fossés. Beaucoup de trainards. Les hommes sont éreintés. Une épidémie de dysenterie achève de les abattre. Je marche en queue de ma section pour ne pas perdre un homme de vue. Les obus nous suivent tout au long de la route.
Nous passons auprès de bataillons de tirailleurs. Ils ont creusés des tranchées de chaque côté de la route pour protéger notre retraite. A 11h, mon bataillon reçoit l'ordre de couvrir celle de la Division. Ma compagnie doit occuper CORNY. Ma section (1ère) doit tenir le lisière à cheval sur le route de MACHEROMENIL, ayant la 2e section à droite, la 3e à gauche, la 4e en réserve.
A peine arrivai-je à CORNY avec ma section, que sur la route de MACHEROMENIL, je vois à 600 m. les Allemands arriver en colonne par quatre. Je porte ma section à la lisière du village, dans les prés et les maisons, et je fais ouvrir le feu.
Les Allemands se déploient en tirailleurs dans les champs et répondent à notre feu, sans pertes pour nous. Il n'en est pas de même pour eux. Couchés sur la pente descendante, ils nous offrent une cible magnifique, mais ne se replient pas. Soudain les premiers obus commencent à arriver dans CORNY. Je me maintiens un moment, puis sur la nouvelle que les autres sections se sont déjà repliées et, faute de pouvoir toucher mon capitaine, je me décide à en faire autant.
Nous traversons le village et gagnons NOVY à travers champs, emmenant nos blessés et poursuivis par les feux des Allemands qui, ayant rapidement traversé CORNY, nous tirent dessus.
A NOVY, personne. Sur la grande route de RETHEL, rien. Où aller? Je n'ai pas d'ordres. Je me décide pour AMAGNE-LUCQUY. Près de la gare, des artilleurs font sauter des caissons qu'ils ne peuvent emmener. Personne n'a vu le 90e? Je continue vers RETHEL avec les 12 hommes qui me restent. Nous nous traînons péniblement. Nous sommes éreintés et affamés. Enfin, à 20 h, j'arrive à RETHEL. Personne, les rues sont vides, les magasins fermés, les volets de fer baissés. On dirait une ville morte.
Je ne peux songer à aller plus loin et j'installe mes hommes dan sle quartier bas de la ville au Sud du premier pont.

19140829

Sources:
Général Carpentier 'Revue Militaire" du 25 février 1954 (n°228)

Site Géoportail IGN

Publicité
Publicité
Commentaires
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 624 001
Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
Newsletter
34 abonnés
Publicité