Une fratrie au régiment du Blanc - Les 4 frères Souchaud (1)
En ce 11 novembre, ayons une pensée pour les quelques 3.343.000 Allemands et Français tombés entre 1914 et 1918.
Je profite de ce jour particulier pour aborder sur le parcours d'une famille qui eu ses 4 enfants au sein des régiments blancois. La famille Souchaud, d'Adriers, envoya trois fils au sein du 268e et un autre au 68e.
Je reviendrais tout d'abord sur Denis (l'ainé), puis ensuite sur le parcours des trois autres frères.
Denis SOUCHAUD est natif d’Adriers, dans la Vienne (86). Il est le fils de Louis et de Marie MICHARDIERE, qui le mit au monde à la ferme familiale de Baguérand, le 27 mai 1880.
De la classe 1900, il a le numéro 55 du tirage dans son canton « Isles jourdain », et est déclaré «Bon pour le service armée». Cependant son père étant décédé en 1894 et étant l’ainé, il est dispensé de deux ans ( service militaire de 3 ans), iIncorporé à compter du 14 novembre 1901 en tant que soldat de 2ème classe au 68e régiment d’infanterie du Blanc, il est envoyé dans la disponibilité le 20 septembre 1902.
Sa fiche matricule le décrit comme ayant cheveux et sourcils bruns, yeux gris, front ordinaire, nez large, bouche moyenne, menton rond, visage ovale. Sa taille est de 1m69.
En 1903, il se marie avec VIGNIER Louise qui en a, alors, 16. En 1905, nait leur premier enfant Ernest, trois autres garçons naitront dans les années qui suivront.
Toute la famille, même la mère, les frères et les sœurs de Denis vécurent ensuite à Baguérand, aux Adriers.
Le 1er octobre 1904, il passe dans la réserve et accomplira ensuite 2 périodes d’exercices (1907 et 1910) toujours au sein du 68è régiment d’infanterie du Blanc.
Mobilisable, il rejoint le corps le 31 aout. En septembre 1914, il passe dans l’armée territoriale ( père de 4 enfants) dans le 66e régiment d’infanterie territorial, cependant dû à son âge (34 ans), il est envoyé dans la réserve de l’armée active ( 268e régiment d’infanterie) comme beaucoup de jeunes soldats de l’armée territoriale.
Le 1er novembre 1914, il part pour le front et rejoint le 268e régiment d’infanterie, en Belgique, dans les Flandres plus exactement.
Fin avril, le 268e RI est intervenu dans le secteur Steenstraat, Het-Sas, Lizerne où il essaye de contenir les unités allemandes suite à la première attaque aux gaz du 22 avril 1915.
Denis et ses camarades du 268e
Alors que le front c'est quelque peu stablisé, le régiment part en secteur au Pont des Péniches, au nord d'Ypres. Le 4, le régiment est placé en réserve au pont des Péniches, le long du canal de l'Yser.
Le JM0 du 268e RI indique:
Dans la nuit, le 5e Bon rejoint le 6e Bon au Pont des Péniches pour relever le 77e sur ses positions de réserves de 2ème ligne – rive Est du canal. Ces différents mouvements s’exécutent sans incident. Dans la journée, le 6e Bon avait subi un bombardement lui causant quelques pertes.
Denis Souchaud fait parti des victimes d’un bombardement allemand qui a frappé le 6ème bataillon du 268e régiment, avec le soldat Alexis Pagnard
Alors qu’il venait de survivre à un long hiver, était sorti indemne des attaques de 27 au 29 avril 1915, dans le secteur de Steenstraat, il succomba des suites des blessures liées au bombardement.
Ce même jour, la 304e brigade dont faisait parti le 268e RI, recevait les félicitations du général Curé, chef du 9e corps d'Armée pour le comportement des troupes qui quittaient enfin le secteur, malheureusement trop tard pour Denis Souchaud.
Ce même jour fatidique, voyait aussi le retour au combat, dans le même secteur, de Baptiste, le jeune frère de Denis, lui au 68ème RI. Ceci fera l'objet d'un autre post à venir.
Merci à Kévin Souchaud pour m'avoir ouvert les archives familiales
Sources: http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/