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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
23 mars 2015

Eugène AUBARD Un territorial dans la Grande Guerre (1917)

Le journal d'un pépère
du 65ème Régiment d'Infanterie Territoriale
Année 1917

Janvier

Le 29
Départ à 17 heures par Villers–Franqueux, Bouillon où nous couchons dans une cave. Température très froide neige et routes couvertes de verglas.

Le 30
Départ pour Coulommes la Montagne par Merci, Chenaux, Chalons sur Vesle, Muizon, vrigny. Arrivée à 10 heures. Pain et vin, gelées, couchons dans un grenier

Le 31
Neige et froid. Nous montons en camions et nous allons cantonner à Perles par Jonchery et Fismes. Nous couchons encore dans un grenier ouvert à tous les vents et continuation du froid

 

Février 1917
Le thermomètre se tient entre 10 et 18 en dessous de zéro. Nous allons travailler entre Bazoches et Courcelles à 7 kilomètres à une ligne de 0m60 : Nous allumons des feux pour dégeler le pain et le vin quand nous en avons, sans cela impossible de manger. La neige fond un peu au soleil.

Le 13
Je reste de garde, je suis relevé le 13 à 11 heures, toujours très froid.

Le 16
Départ pour le 4eme tour de permission par Fismes, et retour à Perles le 27

 

Mars 1917

Jusqu’au 30
Travaux soit à Bazoches ou vers Longueval, bombardés quelques fois

Le 31
Départ pour Epitrey par Bazoches, Braines et Couvrelles, encore des obus en route.
Mois très froid, neige, pas une fleur

 

Avril 1917

1er et 2
repos, je suis versé à la 7eme compagnie.

Le 4
Marche par Serches, Jury. Pluie et neige

Du 5 au 15
Repos en alerte et continuation de l’hiver, neiges, gelées.

Le 15
Nous quittons Epritey à 23 heures et nous partons pour la grande offensive (6)

Le 16
Le matin nous arrivons un peu en avant de Braisne. Notre division est en réserve et comme la première attaque sur Chavannes échoue nous couchons deux jours dans une carrière vers Brenelle

Le 19
Départ à 4 heures par Cyr la commune et St Mard. Nous allons jusqu’à Soupir et ensuite nous revenons à Chavonne pour la réparation de la route vers Vailly qui est complètement détruite par le bombardement. Les effets sont terribles le terrain est tout bouleversé et les maisons rasées. Pour la première fois, je vois un champ de bataille. Les morts sont restés sur place, on continue à ramasser les blessés. Beaucoup de prisonniers. Le soir nous recevons l’ordre de retourner, nous avions tout emporté et très fatigués. Le mauvais temps continue et les chemins impraticables

Le 23
Départ pour Bourg et Comin par Vieil Arcy, nous couchons dans une péniche. Travail à la réparation des routes, la lutte continue sur le Chemin des Dames, très violente . Bombardés surtout la nuit. Nous y restons jusqu’au 11 mai

 

Mai 1917

Le 12
Départ à 4h du matin, nous allons coucher à Ciry Salsogne par Braisnes. Très chaud, arrivée à 11 heures

Le 13
Départ à 5h30, nous passons par Missy sur Aisne, Sainte marguerite, Bucy le long, Crouy et nous faisons la halte à Leuly. Toujours très chaud. Pays dévastés, arbres fruitiers sciés ou entaillés. Départ de Leury à 19h, arrivée à Crécy au Mont vers 24h

Le 14 mai
Nous couchons à la belle étoile dans un petit bois et nous y passons la journée. Départ pour les tranchées en avant d’Anizy à la nuit, arrivée à 24 heures. Nous prenons dans un bois par une nuit sombre, pas de tranchées ni d’abris, nous prenons aux avant- postes sur une petite route. Sitôt la relève deux blessés au poste voisin. Le lendemain pluie. Nous y restons jusqu’au 31 et pas heureux, mauvaise nourriture et insuffisante, service très dur, de garde toutes les nuits, souvent bombardés. Durant notre séjour la compagnie compte six blessés et quatre prisonniers.

Le 31
Relève à 22 heures et nous venons au repos vers Crecy au Mont. Nous logeons toujours sous la tente mais comme le temps est très chaud nous n’en souffrons pas .

Eugene Aubard en 1917
Eugène Aubard en 1917
A noter la présence de trois chevrons d'ancienneté (2 ans) sur la manche gauche.

Juin 1917

Le premier,
Repos, nous y restons jusqu’au 10 et nous allons travailler en première ligne toutes les nuits, trajet 12 à 14 km.

Le 10
Au soir nous retournons aux tranchées vers Quincy-Bas aux avant-postes jusqu’au 17

Les 17 et 18
Au travail et patrouille

Le 19
A la visite et je suis envoyé au repos au Paradis près de Crécy. J’y reste jusqu’à la relève qui a lieu le 23

Le 24
Nous montons en autos à 3 heures, arrivée à Fontenoy par Loeuilly, Vaurope, Cuffies, Pommiers, Osly à cinq heures.

Le 25
Repos

Le 26 et le 27
Au travail à Osly pour sortir les décombres des maisons qui peuvent se réparer

Le 28
Départ pour le 5eme tour de permission. Je prends le train en gare d’Ambleny Fontenoy à 9 heures par Compiègne, Creil et Survilliers où nous changeons de train

 

Juillet 1917

le 8
retour du 5eme tour de perm par Voisy, Pantin, Ory la Ville, Compiègne. Arrivée à Fontenoy à 19 heures

le 9
départ pour Osly ou je travaille pendant deux jours à la réfection des maisons détruites

le 12
départ pour Leury par Tommiers-Cuffies, Vauxropt arrivée à 23 heures

le 13
au travail à 7 heures au pavage d’une piste en bois pour camions et au déchargement des munitions.

Le 18
Au tir au fusil mitrailleur à Osly

Le 22
Départ à 20h pour les tranchées, nous faisons une partie du chemin en autos, arrivée à 24 heures très chaud faut patauger dans la boue, en arrivant  je prends la faction au fusil mitrailleur

Les 23 et 24
Forte chaleur

Le 25
Fort orage

Le 26
Temps couvert, assez calme et malgré que je suis revenu au même endroit le service est moins dur et la nourriture meilleure, j’y reste jusqu’au 2 août. A partir du 28 jusqu’au cinq pluie tous les jours

 

Août 1917

Du 2 au 6
Un peu en arrière et je fais des travaux

Le 6
Au soir je reviens à un nouveau poste sur la route d’Anizy

Le 7
Bombardement, un fusil mitrailleur de cassé par un obus qui n’éclate pas

Les 8, 9 et 10
Toujours quelques obus sans accidents

Le 11 août
Des grenades

Le 13
Relevés à 24 heures au pont de la Glorie nous montons en autos et descendons à Fontenoy

Le 16
Départ  à 4 heures par Roches, Autreche, Morsains, Andignicourt et nous couchons à Blerancourdelle. Pays ruiné

Le 17
Départ à 4 heures par  Le Fresne, Camelin, Cuts, Brétigny et nous couchons à Mondescourt. Tous les villages que nous traversons ont été épargnés les champs bien cultivés et les arbres chargés de fruits comme j’ai vu rarement.

Le 18
Départ à 5h et demie. Les arbres sont encore épargnés mais les villages détruits , notamment Bethancourt dont toutes les maisons sont sautées ou brûlées et nous couchons à Cung le Gay. Le pays a un peu moins souffert, nous y restions deux jours.

Le 20
Départ à 1 heure par Villequier au Mont arrivée à Rouez à 3 heures

Le 21
Déchargement

 

Septembre 1917

 ………  retour de la 6eme permission

 le 3
départ de Mers à 9 heures, je prends le train de 14 heures à Chateauroux

le 4
à 1 heure arrivée à Ory la Ville, changement de train, arrivée à Albicourt à 6 heures et à Villequier au Mont à 7 heures et demie
ma compagnie est toujours à Rouez et occupée aux mêmes travaux.

Le 8
Je suis évacué à l’ambulance de Villequier et de là dirigée en autos sur l’hôpital de Noyon

Le 9
Départ pour le centre de prothèse dentaire de St Just, changement de train à Creil et arrivée à St Just à 16 heures

Le 10
A 7 heures au travail, confection des lits

Le 13
Le dentiste prend les empreintes pour mon appareil

d13sept17rectoe13sept17verso
Une CPA envoyée à son fils Camille le 13 septembre 1917

13 septembre 1917 17 heures
Mon cher Camille
Comment allez-vous? C'est terriblement long d'être si longtemps sans
avoir de vos nouvelles. Ton doigt est il guéri et la Bichette est elle raisonnable.
Je viens de manger le plâtre et la cire. J'ai bien trouver le temps long. J'en
suis débarrasser pourvu que je puisses me servir de mon appareil. Ce soir,
est arriver un autre camarade du 65, il couches dans la même baraque. Celui-ci
est de Seine et Oise. Je suis toujours en bonne santé, mais j'ai envie de
consulter le médecin au sujet de mon oeil à présent que l'empreinte est prise.
C'est tout ce que j'ai à te dire. Bon courage pour les pommes de terre et les vendanges.
Ton papa qui t'embrasse bien fort
Eugène

Le 23
Je reçois mon appareil

 

Octobre 1917

Le 5
Je suis dirigé sur Le Bourget au dépôt des isolés.

Le 6
Je repars à 18 heures pour Creil au dépôt des isolés encore et j’y reste la journée du dimanche 7

Le 7
Le soir à 6 heures départ par la pluie . Bien trempé en route  pour Flavy le Martel dans le train de ravitaillement par Montdidier, Ham, Vesle . Je passe la nuit dans le wagon.

Le 8
A 7 heures je monte dans une voiture de ravitaillement, je me rends à Villequier et de là à Tergnier.

Le 9
Je vais au travail la nuit charger des cailloux ou des briques. Pays détruit complètement ainsi que les pays voisins
Fragniers, Quécy, Vouel, etc.…
Nous ne sommes pas éloignés des lignes mais c’est tranquille, quelques obus la nuit et c’est tout.

Le 15
Quelques marmites tombent au moment du repas du soir, pas loin mais sans causer d’accidents
Jusqu’au 21 même travail

Le 21
Les soir départ pour Rouez où je reste jusqu’au 23 novembre.

 

Novembre 1917

Le 23
A une heure et demie départ pour Remigny où nous arrivons vers cinq heures et demie

Les 24 et 25
Repos. Tempêtes, pluies, mal logés, pays complètement ruiné, les arbres sont tous coupés et les maisons sautées. Pendant deux nuits nous allons travailler vers Moy aux boyaux

Le 28
Au soir départ pour Tergnier

Les 30 et 1er décembre
Au travail sur les routes de Farnier, Quessy, Liez. Nous comblons les trous d’obus car les routes ont été bombardées pendant 24 heures.

 

Décembre 1917

Le 1er
A notre arrivée au travail nous recevons l’ordre de nous préparer pour partir aux tranchées à 7 heures. Nous arrivons à Travecy vers 10 heures salués par quelques obus sans accidents. Nous prenons aux avant postes en avant du village sur les bords de l’Oise non loin de La Fère. Tous les jours le pays est bombardé. Temps froid.
La 1ere faction se prend du soir à 4 heures et demie jusqu’au matin à 1 heure et la 2eme de une heure jusqu’au jour

Le 16
Départ pour la 7eme perm, je suis averti à 18 heures. Je quitte Travecy à 19h après des tours et détours ne connaissant pas les routes. La neige commence à tomber à Farniers et en arrivant à Abécourt la couche est déjà épaisse . Je passe par Tergnier, Viry, Chauny et Ognes.

Le 17
Départ d’Abécourt à 2 heures, arrivée à Chateauroux le soir à cinq heures avec du retard, la correspondance de La Châtre est partie, je couche à Argenton et j’arrive le 18 à 11 heures. Neiges et froid pendant ma permission

Le 29
Je repars à 6 heures du soir par un temps très froid

Le 30
A 7 heures du soir arrivée à Abécourt, coucher à Villequier

Le 31
Une tournée à Rouez chercher les sacs et je rejoins ma compagnie à dix km de là au fort de Liezt. Je passe par Faillouêl, Frière, Mennessis et Liezt.

 

L'année 1918

 

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