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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
ypres
11 novembre 2010

Une fratrie au régiment du Blanc - Les 4 frères Souchaud (1)

En ce 11 novembre, ayons une pensée pour les quelques 3.343.000 Allemands et Français tombés entre 1914 et 1918.

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Je profite de ce jour particulier pour aborder sur le parcours d'une famille qui eu ses 4 enfants au sein des régiments blancois. La famille Souchaud, d'Adriers, envoya trois fils au sein du 268e et un autre au 68e.

Je reviendrais tout d'abord sur Denis (l'ainé), puis ensuite sur le parcours des trois autres frères.

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 Denis SOUCHAUD est natif d’Adriers, dans la Vienne (86). Il est le fils de Louis et de Marie MICHARDIERE, qui le mit au monde à la ferme familiale de Baguérand, le 27 mai 1880.
De la classe 1900, il a le numéro 55 du tirage dans son canton « Isles jourdain », et est déclaré «Bon pour le service armée». Cependant son père étant décédé en 1894 et étant l’ainé, il est dispensé de deux ans ( service militaire de 3 ans), iIncorporé à compter du 14 novembre 1901 en tant que soldat de 2ème classe au 68e régiment d’infanterie du Blanc, il est envoyé dans la disponibilité le 20 septembre 1902.

 Sa fiche matricule le décrit comme ayant cheveux et sourcils bruns, yeux gris, front ordinaire, nez large, bouche moyenne, menton rond, visage ovale. Sa taille est de 1m69.
En 1903, il se marie avec VIGNIER Louise qui en a, alors, 16. En 1905, nait leur premier enfant Ernest, trois autres garçons naitront dans les années qui suivront.
Toute la famille, même la mère, les frères et les sœurs de Denis vécurent ensuite à Baguérand, aux Adriers.
Le 1er octobre 1904, il passe dans la réserve et accomplira ensuite 2 périodes d’exercices (1907 et 1910) toujours au sein du 68è régiment d’infanterie du Blanc.

 

Mobilisable, il rejoint le corps le 31 aout. En septembre 1914, il passe dans l’armée territoriale ( père de 4 enfants) dans le 66e régiment d’infanterie territorial, cependant dû à son âge (34 ans), il est envoyé dans la réserve de l’armée active ( 268e régiment d’infanterie) comme beaucoup de jeunes soldats de l’armée territoriale.
Le 1er novembre 1914, il part pour le front et rejoint le 268e régiment d’infanterie, en Belgique, dans les Flandres plus exactement.
Fin avril, le 268e RI est intervenu dans le secteur Steenstraat, Het-Sas, Lizerne où il essaye de contenir les unités allemandes suite à la première attaque aux gaz du 22 avril 1915.

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Denis et ses camarades du 268e

Alors que le front c'est quelque peu stablisé, le régiment part en secteur au Pont des Péniches, au nord d'Ypres. Le 4, le régiment est placé en réserve au pont des Péniches, le long du canal de l'Yser.

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Le JM0 du 268e RI indique:
Dans la nuit, le 5e Bon rejoint le 6e Bon au Pont des Péniches pour relever le 77e sur ses positions de réserves de 2ème ligne – rive Est du canal. Ces différents mouvements s’exécutent sans incident. Dans la journée, le 6e Bon avait subi un bombardement lui causant quelques pertes.

Denis Souchaud fait parti des victimes d’un bombardement allemand qui a frappé le 6ème bataillon du 268e régiment, avec le soldat Alexis Pagnard

Alors qu’il venait de survivre à un long hiver, était sorti indemne des attaques de 27 au 29 avril 1915, dans le secteur de Steenstraat, il succomba des suites des blessures liées au bombardement.
Ce même jour, la 304e brigade dont faisait parti le 268e RI, recevait les félicitations du général Curé, chef du 9e corps d'Armée pour le comportement des troupes qui quittaient enfin le secteur, malheureusement trop tard pour Denis Souchaud.

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Ce même jour fatidique, voyait aussi le retour au combat, dans le même secteur, de Baptiste, le jeune frère de Denis, lui au 68ème RI. Ceci fera l'objet d'un autre post à venir.

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Merci à Kévin Souchaud pour m'avoir ouvert les archives familiales
Sources:
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

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18 juin 2010

18 juin, des nouvelles de l'Est

En juin 1916, le 290ème RI est envoyé en Champagne afin de se refaire des pertes subies à la cote 304, début mai.
Le secteur est assez tranquille, non loin du camp Berthellot, vers le Bois 107, non loin de la route de St Hilaire à St Souplet.

En ce 18 juin 1916, les soldats du 290e RI font une bien étrange découverte. On en retrouve trace dans le JMO de l'unité.

RI290JMO_19160618

Un panneau portant l'inscription suivante:
Oesterreichische Niederlage
2700 Offiziere
17000 Mann
Gefangen
est placé devant la ligne 1

La nouvelle de l'offensive Brussilov, sur le front de l'est est arrivée jusqu'aux premières lignes françaises

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Ce type d'événement, suffisamment exceptionnel pour justifier sa présence dans le JMO, dénote du mauvais état du moral des fantassins allemands.
Pour preuve, quelques jours plus tard, le colonel Eggenspieler reportait dans son journal, des tentatives allemandes fraternisations (dont nous avions déjà parler en 2006)

Sources:
Journal de Marche du 290eRI -
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Illustration de l'amicale des anciens de la 17e DI (libre adaptation)

28 août 2009

J'y suis allé, je m'y suis recueilli

Les congés sont terminés, la rentrée se rapproche. Bientôt, je donnerai l'explication concernant la carte du "M.... à Guillaume". En attendant, je m'empresse de mettre en ligne , le résultat de mes congés.
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Cet été, j'ai profité d'un festival de musique à Waregem (Belgique) pour passer du côté de Zonnebeke-Broodseinde. Je ne pouvais échapper à un petit détour au passage à niveau qui concerne tant Lucien Bessonneau.
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Moment intense, je ne cache pas que j'étais troublé. Garé à Tyne Cot, les 500 mètres à faire à pied furent éprouvant.

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Vue du passage à niveau depuis Tyne Cot

 

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L'impression bizarre qu'une quète de 5 ans de recherche aboutissait enfin, qu'il serait difficile d'aller plus loin dans les recherches.
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Vue du passage à niveau depuis les lignes françaises.
Le chemin correspond à l'ancienne ligne de chemin de fer

 

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Ce site fut l'objet d'une âpre bataille en octobre 1917. Il s'agit là de la tristement célèbre "Road to Passchendaele"

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Merci à Mireille d'avoir pris un peu de temps sur le celui du festival pour m'accompagner à Zonnebeke.
Merci à Annie pour son répérage sur les lieux, qui m'a évité de me fourvoyer dans le secteur.

20 novembre 2008

Un abri créneau

Il y a longtemps que je n'avais pas publié de photos issues des Albums du 290e
Dans les tranchées de Flandres, en cet hiver 14-15, le soldat se doit d'organiser des défenses accessoires et aussi de s'organiser des lieux de vie.

Un des pious du 290e s'est donc creusé un abri (sous la couverture) et y a rajouté un créneau de tir juste au dessus.
Heureusement, pour l'instant, le sol est sec.


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21 novembre 2007

La visite de l'artilleur

De temps à autre, sur la ligne de front de Zonnebecke, l'officier artilleur du 33e RAC vient rendre visite à ses collègues du 290ème RI.

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Officier du 33e RAC (au centre) au poste de commandement de compagnie du 290e

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15 juillet 2007

En ligne sur le saillant de Polderhoek

Alors que le 290e RI occupe le bois du Polygone (Polygonweld), les lignes françaises forment parfois un saillant en direction des lignes ennemies. Il en est ainsi au devant du château de Polderhoek.

A noter les tenues des fantassins qui sont faites de bric et de broc.

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11 juin 2007

La boue des Flandres

Le 12 novembre 1914, voici comment le colonel Eggenspieler décrivait les conditions de vie dans le secteur d'Ypres. La pluie, la boue ...

"Pour comble de malchance, la pluie se mit à tomber abondamment. Elle envahit tout, les tranchées, les boyaux et la campagne. Impossible pour les hommes de se coucher. Ils restèrent debout dans l'eau et dans la boue jour et nuit. L'état sanitaire du régiment ne tarda pas à se ressentir de cette situation. Les hommes avaient les pieds macérés par l'eau froide. Ils étaient enrhumés et perclus de douleurs. Les médecins étaient sur les dents".

Voici une des visions que l'on pouvait alors avoir des tranchées du secteur de Zonnebeke (Belgique)

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Sources: Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry - Le 290e RI

3 avril 2007

Le caporal et le fourrier

Parfois, une simple photo nous permet de mieux apréhender la lassitude et la morne existence du poilu dans sa tranchée.
L'agent de liaison et le fourrier tiennent la pause, mais le regard est ailleurs. Peut-être vers le foyer en Berry.

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13 février 2007

Deux ruses de guerre

En novembre 1914, nous sommes dans les Flandres, en avant d’Ypres qui brûle. Nous baignons dans une mer de boue. Des îlots de terre molle fondent sous la pluie, comme des morceaux de glace au chocolat dans du café crème. Des brumes basses s’effilochent au ciel. Il y a la fièvre typhoïde et la pneumonie et les pieds gelés, les obus qui hurlent au passage comme le vent d’hiver sous les portes…

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Un jour Robinet, l’agent de liaison, apporte au capitaine un paquet de papiers ficelés. Des affiches ! Des affiches rouges en langue boche, avec d’énormes caractères comme pour une adjudication aux enchères publiques.
Car le général a dit : « Il faut que nous soyons actifs. Je veux des prisonniers ! »

Et voici quel est le stratagème :
1) Rouler les affiches ;
2) Les attacher par une ficelle à quelque projectile : pierre, brique, morceau de bois… ;
3) Lancer le tout chez les boches dont la tranchée est à moins de dix mètres.
4) Attendre

Attendre quoi ? Attendre qui ?
Attendre les boches, parbleu !
Il parait qu’ils vont sortir de leurs trous et venir nous voir sans esprit de retour, dès qu’ils auront lu l’astucieux placard que voici :


« Braves Allemands ! Rendez-vous !
« Nous ne vous ferons aucun mal !
« Vous savez qu’il existe une mer, berceau du monde latin, qui caresse de ses flots bleus des terres françaises.
« Beaucoup de vos riches kompatriotes s’étaient déjà fixés avant cette détestable guerre dans ces contrées bénies.
« Braves Allemands ! Rendez-vous !
« La kôte d’Azur tout entière vous appartiendra, avec son klimat, ennemi du kafard, et ses majestueux hôtels pleins de konfort .»

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Donc, le jour même, on tente la manœuvre.
Hélas, ni la kôte d’Azur, ni le klimat, ni le konfort n’opèrent sur les âmes rudes de ces barbares le moindre travail de persuasion. C’est un fiasco complet !
Autrefois, j’avais une grand’mère qui me promenait au Luxembourg. Elle m’avait appris que pour prendre les petits moineaux, il suffit de leur poser un grain de sel sur le bout de la queue§
Mais le général est furieux. Dans sa profonde cagnat, il tourne sur lui-même comme un ours en cage.
Qu’on me bombarde à tour de bras, s’écrie-t-il ces sales boches qui ne veulent pas de la Kote d’Azur !
Et il donne des ordres à l’artillerie.

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Nous devions être relevés le soir. Comme punition, nous resterons en ligne.
C’est dur !

Le lendemain, le commandant fait sa tournée en secteur. Il avance un gourdin à la main, les jambes emmaillotées dans des sacs à terre, de l’eau jusqu’à mi-corps. Flic ! Flac ! Floc !
Son agent de liaison, le fidèle Robinet, le précède.
Brave commandant ! Si paternel avec son gros dos rond de placide notaire de province, il fait peine à voir quand il rampe à quatre pattes, barbotant dans la vase …
« Mon commandant ! »
« Qu’est ce qu’il y a, Robinet ? »
« Une caisse, mon commandant »
Le commandant s’arrête… C’est une boite à moitié recouverte par l’eau et dont le couvercle, en bois, porte des inscriptions allemandes. Quelqu’épave laissée par l’ennemi lors des premiers combats.

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Et voilà le commandant qui se prend le menton … Qui tire une bouffée de sa pipe…
« Tu feras porter cela à mon PC, Robinet. N’oublie pas. »
Le commandant vient nous rendre visite. Il parle au capitaine à voix basse :
« Pourquoi ne pas dire que cette caisse… Vous comprenez ? … Des volontaires se glissent … C’est le seul moyen de sortir du pétrin où nous sommes … Nous serons relevés immédiatement … »

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Et voilà comment la caisse fut portée en grande pompe à la Division.
Un compte-rendu l’accompagnait expliquant qu’à la faveur de la nuit, d’audacieux patrouilleurs avaient rampé jusqu’à la tranchée allemande, qu’ils avaient aperçu dans les broussailles une boite de forme oblongue dont ils avaient eu le bonheur de pouvoir s’emparer malgré la violence de la fusillade.
Un croquis des lieux était annexé, donnant en pointillé, l’itinéraire suivi par les héros.

Le soir même, nous étions relevés et nous gagnions Vlamertinghe.
Quatre jours à nous chauffer dans les « herbergs » à boire de la bière et du genièvre, à fumer ce tabac belge, mince comme les cheveux blonds et qui pend tout autour de la pipe comme des glycines descendent d’une suspension !
« Vous savez, dit le commandant, le général demande les noms … »
« Les noms ? »
« Oui, ceux des patrouilleurs ; il veut leur coller la médaille militaire … »
« Diable ! Nous n’avions pas pensé … »
Tout finit par s‘arranger.
On trouva trois sujets forts méritants, aussi braves que peu doués d’esprit critique et on leur expliqua que le général était très content d’eux et qu’il les décorait.

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Sources: Amicale des Anciens Combattants - n°1 - Avril 1922

 

 

 

7 février 2007

Dans la froidure de cet hiver oublié

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Alors que rien n'avait été prévu pour une guerre aussi longue, les fantassins du 290e affrontent ce premier hiver avec les moyens du bord.

Ah! La douce mais fragile chaleur du brasero.

 

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