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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
ypres
24 août 2005

290e RI - Secteur de Steenstraat-Het-Sas (17 au 27 août 1915).

Pour couper notre longue période de repos le Général commandant la Division a demandé et obtenu que nous reprenions pendant une huitaine le contact de l'ennemi. Un ordre de la 152e D.I. nous a en conséquence prescrit de relever dans la soirée du 17 août les troupes de la 4e Brigade du Maroc, sur le front Steenstraat-Het-Sas, sur les bords du canal de l'Yser.

La portion de front que nous allions occuper relevait du Général Quiquandon, commandant la 45e D.I., celle qui avait fini par nettoyer le terrain de la rive gauche du canal.

Les compagnies qui prenaient la première ligne (17e, 18e, 21e, 22e et C.M. sans matériel) furent transportées en auto-camions jusqu'à Eikhock (3 kilomètres Est de Crombeke) où elles arrivèrent vers 15 heures.

Les autres unités (19e, 20e, 23e, 24e, C.H.R., T.C. et le matériel de la C.M.) firent la route à pied par West-Capelle, Rousbrugge, Crombeke, Westwleteren. Parties à 4 heures du matin, elles arrivèrent vers 10 heures.

En passant à Crombeke nous sommes passés devant une maison où il y avait un spahis de planton, en tenue flamboyante du temps de paix. C'était le planton du Général Quiquandon. Nous n'avons pas vu le Général, ni aucun Officier de son état-major. Cela n'empêche qu'il nous a fait dire que nous marchions mal en traversant sa résidence. Je ne cotais pas beaucoup ce genre d'observations, basées sur on ne sait quel témoignage. J'estimais que pour nous faire des reproches quelqu'un devait se montrer. En tout cas j'ai remarqué que le planton du Général nous a regardé passer en restant assis sur sa chaise. Nous valions cependant bien la peine qu'il se levât.

Nous avons bivouaqué à Eickhock jusque dans la soirée. Nous nous sommes éparpillés dans les vergers pour être à l'abri des vues des avions.

Le secteur.

A 18 h. 45 nous avons quitté nos emplacements de bivouac. A Oostvleteren nous avons pris la route de Westen, A l'embranchement du chemin de Nordhock; des guides nous attendaient pour nous conduire en ligne. Le secteur de la Brigade avait au moins 5 kilomètres d'étendue. La première ligne suivait partout la berge Ouest du canal de l'Yser. Il y avait deux sous-secteurs, un par régiment. Nous avions le sous-secteur Nord et le 268e le sous-secteur Sud. Les sous-secteurs étaient à leur tour divisés en segments de bataillon. Notre sous-secteur commençait à 800 mètres Nord de Steenstraat où nous étions en liaison avec des troupes belges. La limite Sud était à Het-Sas où commençait le 268e.Il y avait trois lignes de tranchées. La première suivait la rive Ouest du canal, la deuxième la route de Lizerne à Boesinghe, la troisième passait à travers champs à 200 mètres Ouest de la deuxième.

Nos bataillons étaient ainsi répartis dans les segments C et D:

Segment C (Sud). – 5e bataillon (Commandant de la Bastide).
Première ligne
: 17e, 18e, 2 sections de la C.M.B., 1 de la C.M.R.
Soutien
: 19e
Réserve
: 20e

 

Segment D (Nord). – 6e bataillon (Commandant de Lacombe).
Première ligne
: 22e, 21e, 2 sections de la C.M.R. Soutien : 23e
Réserve
: 24e

Troisième ligne du sous-secteur. :1 bataillon du 76e R.I.T.

Toutes les unités à relever faisaient partie du régiment mixte de zouaves et tirailleurs de la 4e Brigade du Maroc.
Le P.C. du régiment se trouvait dans une ferme à gauche
du chemin de Lizerne que j'avais suivi le 27 avril.
Dans le segment C il est question de 2 sections de la C.M.B., c'est-à-dire de la compagnie de mitrailleuses de brigade. Cette compagnie a été formée pendant notre séjour à Wylder, par prélèvements sur les compagnies de mitrailleuses des régiments.

Artillerie de tranchée.

Il y avait dans le secteur une nombreuse artillerie de tranchée, on verra plus loin pourquoi. Cette artillerie était servie en partie par des artilleurs et en partie par l'infanterie. Notre matériel était composé de mortiers Cellerier et Aasen. Celui, de l'artillerie comprenait des mortiers de 58 de tranchée. Chaque segment avait six Aasen et six Cellerier. Le Sous-Lieutenant Noirot était le Chef des équipes du régiment.

Aspect du terrain de combat de Lizerne.

C'était à la fois émotionnant et intéressant pour nous de revoir notre terrain de combat du mois d'avril et de pouvoir l'examiner dans tous ses détails, sans courir de grand risque. La tranchée de première ligne, qui se trouvait à présent dans la berge Ouest du canal, était la seule qui était réellement bien garnie de défenseurs. La première ligne allemande se trouvant dans la berge Est du canal, il n'y avait comme No man's Land entre les deux lignes que l'eau du canal. Le No man's Land n'était pas vaste, mais il eut été difficile de le franchir.

Tout le terrain entre le canal et la route de Lizerne à Boesinghe formait un grand tapis vert sillonné de nombreuses tranchées, où on n'apercevait plus personne. C'était le calme des cimetières. J'ai parcouru tout ce terrain, ainsi que les ruines de Zuydschoote et de Lizerne. C'est cette dernière localité surtout qui m'intéressait. Elle nous a joué, en avril, de sales tours avec ses mitrailleuses. La rue principale du village qui menait au pont de Steenstraat était très longue, elle était bien nettoyée. Les maisons à droite et à gauche ne formaient plus que des amas de décombres. Mais c'est dans ces amas qu'il est le plus facile de nicher des mitrailleuses et de les rendre invisibles. C'est ce que les Allemands ont fait. Des ruines de Lizerne, les mitrailleuses allemandes ont jusqu'à la fin balayé la plaine au Sud de la localité.

Une bonne tactique aurait consisté à commencer par enlever le village.

Dans le terrain gazonné, au Sud, j'ai retrouvé la tombe du Capitaine Marsily.

Dans le segment du 6e bataillon, situé au Nord de Lizerne, le terrain était plus bouleversé qu'au Sud. Il avait moins de profondeur et pouvait être plus facilement couvert par les obus. Les Allemands y tiraient constamment et surtout dans les parages du P.C. du bataillon. Les abris pour les hommes étaient à fleur de terre à cause de l'eau qui ruisselait partout dans ce terrain. Avec le Commandant de Lacombe, j'ai cherché à déterminer l'endroit où devait se trouver Steenstraat. Nous ne trouvions plus que des débris de bois, de tuiles et de briques profondément enfouis dans la terre.

La moisson.

Dans la campagne, autour de mon P.C., il y avait d'immenses et magnifiques champs de blé. Je me disais, quel dommage que tout ce beau blé soit perdu. Un soir que je me promenais aux abords de ma ferme, je vis arriver une longue file de fourragères, d'où descendaient des corvées militaires, qui se mirent incontinent à faucher le blé qui me donnait tant de souci. Je félicitais en moi-même chaudement celui qui avait eu l'idée de ne pas laisser perdre cette belle moisson.

Pendant plusieurs nuits les corvées revinrent au travail jusqu'à ce que tout fut enlevé.

La relève.

Nous fûmes relevés dans la nuit du 23 au 24 Août par des troupes de la 90e Brigade (Général Mordacq, 1er Tirailleurs, 1er et 3e bataillon d'Afrique). La relève était terminée le 24 à 1 heure du matin. Au fur et à mesure que les différentes unités étaient relevées, elles allaient se rassembler comme à l'arrivée à l'Est d'Eickhoek.

Rentrée à Wylder.

Nous nous mîmes en route à 4 heures du matin, et à 10 heures nous étions de retour à Wylder, où nous reprenions nos anciens locaux.

Le 27, il était formé au régiment un peloton de sapeurs-pionniers et bombardiers. Le sous-lieutenant Noirot en prit le premier le commandement. Le même jour, on nous a distribué les premiers casques métalliques. Nous fûmes également largement approvisionnés en tampons-masques contre les gaz.

Sources: Eggenspieler - Un régiment de réserve en Berry Le 290e RI

 

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5 août 2005

De l'instruction pendant le repos

a) Tirs. - Le Général Néraud qui commandait la brigade était un fanatique du tir. Il avait raison. Les théories qu'il émettait quand nous échangions nos idées sur ce chapitre étaient celles que j'avais entendu professer dans les Ecoles de Tir du Camp de Châlons. Cela nous mettait parfaitement d'accord comme doctrine.
Les après-midi quand il faisait chaud on installait les hommes à l'ombre dans les vergers qui entouraient les cantonnements et on se mettait à répéter tous les exercices préparatoires de tir tels qu'on les pratiquait dans les cours des casernes en temps de paix.

Ces exercices trouvaient pour le moment leur consécration dans les tirs réels qu'on allait exécuter dans les fossés des fortifications de la petite place de Bergues, qui se trouvait à une dizaine de kilomètres de nos cantonnements.
Les jours de tir on passait toute la journée dehors. On déjeunait sur l'herbe, sur les glacis des fortifications.
On nous avait confié une mitrailleuse allemande pour permettre à nos mitrailleurs de se familiariser avec le tir de cette arme.
Les équipes de grenadiers se sont rendus deux ou trois fois à de Wippe-Cabaret pour être initiés au lancement de grenades à main nouvelles.
b) Exercices de combat. - On ne pouvait pas faire d'exercices de combat dans les environs des cantonnements. Malgré qu'on fût en guerre la campagne était très bien cultivée. Les cultivateurs berrichons étaient émerveillés à la vue des magnifiques champs de blé qu'ils rencontraient à la sortie du village. Les connaisseurs comptaient les grains à l'épi; leur nombre était, paraît-il, bien supérieur aux leurs. Ces résultats étaient dus à l'emploi d'engrais chimiques.
Pour faire nos exercices en terrain varié nous allions dans les dunes de Zuydcote, à l'Est de Dunkerque. Il y avait là tout le long de la mer une bande de terrain sablonneux d'au moins 1200 mètres de profondeur à partir du rivage. Il y avait des parties de terrain plates et des parties nombreuses formées d'énormes dunes de sable couvertes d'une végétation rabougrie. Une nombreuse population de lapins grouillait dans la brousse à la grande joie de nos troupiers.

Quand nous allions aux dunes nous partions de Wylder de grand matin, cela représentait une marche de 22 kilomètres. On allait également aux dunes en partant de Bergues les jours de tir. On passait alors une nuit sur les glacis.
Le jour de l'arrivée, les cadres employaient l'après-midi à préparer l'exercice du lendemain. Les hommes qui avaient soi-disant travaux de propreté et d'installation de bivouac se livraient surtout à une chasse effrénée aux lapins. Je les laissais faire parce que leurs procédés de chasse étaient tout à fait inoffensifs. Comme armes ils n'employaient que la pelle et un bon gourdin. Au début, leurs chasses étaient très fructueuses. Mais au bout de peu de temps le lapin se raréfiait et finalement il n'y en eut plus du tout. Ces chasses m'ont suggéré l'idée que, pour nettoyer des terrains infestés de lapins, il n'y avait qu'à y envoyer un régiment d'infanterie avec la permission de se débrouiller avec les lapins.
Nos exercices de combat comportaient de petites manœuvres de bataillon et de régiment. On figurait sur le sol des secteurs avec un réseau de tranchées et de boyaux de communication. Ils étaient faciles à ébaucher dans le terrain sablonneux des dunes. Les manœuvres s'exécutaient d'après les thèmes donnés par la Brigade. Nous avions fréquemment des spectateurs de marque, français et étrangers. Une de nos manœuvres s'est déroulée devant le Général belge de Conninck. Il voulait voir comment nous employions les grenades au cours de nos attaques de tranchées. Dans l'attaque que nous simulions une ligne de grenadiers précédait celle formée par les tirailleurs. Les grenadiers avançaient par petits bonds rapides, lançaient leurs grenades, qui étaient réelles, puis se plaquaient à terre pour éviter les éclats qui s'en allaient dans toutes les directions. Plus
tard on n'aurait plus osé lancer de grenades chargées en terrain découvert. Notre manœuvre s'est passée sans le moindre accident. L'éclatement des grenades a produit une grande impression sur nos spectateurs.
Nous avons été complimentés pour l'entrain et le bon ordre avec lesquels les hommes avaient effectué la manœuvre.

290ri_duneszuydcoote2

Dans les dunes de Zuydcoote

c) Hygiène. - Non seulement nous observions la plus grande hygiène dans nos cantonnements mais nous la complétions encore par de fréquents bains de mer. L'après-midi qui suivait la manœuvre était régulièrement consacrée à la baignade. Nous disposions dans la région des dunes d'une plage de sable magnifique. Elle était du reste la suite de celle de Malo-les-Bains. Si les hommes éprouvaient le plus grand plaisir à se plonger dans l'eau de mer, ils étaient par contre obligés de se méfier des bêtes invisibles qui y circulaient. Ces bêtes étaient les méduses qui pullulaient dans l'eau, certains jours et à certaines heures. Elles se collaient aux hommes, dont la peau devenait ensuite rouge, leur donnaient de vives démangeaisons et quelquefois de la fièvre. Il n'y eut cependant pas d'accident sérieux.
d) Marches. - Les déplacements pour nous rendre aux dunes et à Bergues nous faisaient accomplir chaque semaine des marches d'environ 45 kilomètres. C'était un excellent régime d'entraînement à la marche. Aussi le régiment dévalait-il à bonne allure sur les routes. Nous ne le cédions en rien aux tirailleurs, zouaves et coloniaux qui faisaient division avec nous.


Sources: Colonel Eggenspieler "Un régiment de réserve en Berry - Le 290e RI"

1 août 2005

Le moral des troupes pendant le repos

a) Permissions. - Pour soigner le moral des soldats rien n'était supérieur aux permissions. Elles furent précisément instituées pendant notre séjour à Wylder, exactement le 10 juillet 1915. Le début du régime était modeste : 4 % seulement de l'effectif. Les chefs de corps durent faire des comptes rendus sur l'effet des permissions. Je pense que tous les rapports leur étaient favorables, n'eut ce été que pour la raison que tout le monde en profitait du haut en bas de l'échelle hiérarchique. On attendait avec impatience ceux qui rentraient. Ils apportaient des nouvelles du pays et des familles. Les nouvelles étaient toujours accompagnées d'une bonne bouteille à laquelle on cassait le cou le soir en formant le cercle et en chantant les vieux refrains du pays. Le lendemain on reprenait le collier avec une nouvelle ardeur en attendant que votre propre tour arrivât.

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b) Les fêtes. - Personnellement je ne concevais pas un régiment d'infanterie sans musique. Le cavalier regarde fièrement le piéton du haut de sa monture. Le canonnier se redresse devant ses pièces aux gueules menaçantes. Le fantassin lui, n'est rien, tant qu'il ne marche pas derrière une musique. Mais quand il s'amène derrière le fracas de ses cuivres et le roulement de ses tambours, c'est lui qui est roi. Il transporte la foule et pour le voir il fait courir une ville entière. Ceux qui avant la guerre ont fait leur service militaire dans une grande garnison ne se rappelleront pas sans émotion l'effet des retraites militaires. Dans l'Est, les Allemands venaient eux-mêmes voir ce spectacle, tant il était beau.
Les Officiers du régiment consultés au sujet de la constitution d'une musique partagèrent mon sentiment à cet égard.
Ils se mirent en campagne et en quelques jours nous avions tout ce qu'il fallait pour mettre la musique sur pied. Le tambour-major Moulin avait déjà formé une clique de premier ordre; le brancardier Bavouzet, plus tard sergent, se chargea de la musique. En très peu de temps elle fut au point. Nous avions une batterie de clarinettes qui aurait fait le bonheur de plus d'un chef de l'active.
Je me rappelle encore quelques numéros du répertoire Poète et Paysan, modulé agréablement par un saxophone; Le Ballet d'Isoline, exécuté admirablement par une des clarinettes. Nous avions des morceaux avec chant : Dis-moi quel est ton pays, chanté par Girolet, un homme au type gaulois, eut chaque fois un grand succès. Nos marches étaient les plus entraînantes du répertoire des musiques militaires. Bref, avec notre musique, nous étions un régiment d'infanterie complet. A notre retour des dunes nous traversions West-Cappel où se trouvait le Q.G. de la 152e D. I. Le Général Cherrier venait toujours nous voir défiler. Il nous complimentait chaque fois de notre belle allure.
Notre musique nous a permis d'organiser à Wylder des fêtes comme jamais les habitants n'en avaient vues.
Les fêtes les plus brillantes avaient été celles du 1.4 Juillet et du 15 Août. Toute la population, ainsi que les régiments des cantonnements voisins étaient invités et y venaient. Pour nos exhibitions on avait mis à notre disposition un grand pré. Nos fêtes comportaient en général une partie hippique et une partie burlesque. Pour la partie hippique on avait organisé tout autour du pré une piste avec obstacles. Nous avions au régiment de jeunes cavaliers, des artilleurs, des officiers sortant du train et aussi de simples fantassins qui s'y connaissaient en chevaux. Parmi nos chevaux de selle il y avait quelques vieux canassons qui franchissaient encore très convenablement la barre et la haie. Parmi nos sauteurs figurait au premier rang la jument de M. Patureau-Mirand qui avait été classée deuxième au raid Paris-Biarritz.
La partie comique de nos représentations était celle qui eût le plus de succès auprès du public. Il y avait des numéros qui étaient aussi réussis que ceux des grands music-halls. Parmi les artistes du régiment je citerai le Lieutenant Saintin (violon), le sous-lieutenant Salutrinsky (piano), les musiciens Pouzet (clarinette) et Rouby (airs berrichons), l'infirmier Cochet (histoires berrichonnes) et le téléphoniste Bonnard (scènes burlesques). Des artistes des régiments voisins nous prêtaient leurs concours; je me rappelle parmi eux les sous-lieutenants Guitel (artillerie) et Jouvenet (R.I.T.). Enfin, parmi la population nous fûmes aidés par Mlle Delaby, institutrice (comédie) et Mlle Versheure (jeune diseuse).
Si les cantonnements voisins venaient assister à nos fêtes nous nous rendions également à celles qu'ils organisaient. Il y avait tout près de nous, à Quaedypre, un régiment territorial breton qui avait un grand cachet d'originalité. Il était commandé par un Lieutenant-Colonel d'Infanterie coloniale en retraite. C'était un excellent camarade. Un jour il m'a fait l'honneur du défilé de son régiment. Il avait comme tête de colonne une espèce de nouba composée de binious. C'était très curieux à voir et à entendre. Le régiment avait très bonne allure. Il avait du reste fait le coup de feu sur le front de Flandre.

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c) Prises d'armes. - Les prises d'armes, les revues et les défilés ont une grande influence sur le moral du soldat, et on peut dire aussi sur ceux qui n'y assistent qu'en spectateurs. La vue de grandes masses d'hommes, quelles qu'elles soient éveille chez celui qui les voit des idées de puissance et de force. L'impression est encore bien plus forte, si les masses sont des hommes en armes bien rangés et ordonnés. Du reste le sentiment de force se communique à celui qui n'est qu'un petit élément de la masse. Tous ceux qui avant la guerre ont pris part à de grandes revues peuvent témoigner de l'effet qu'ils en ont ressenti. Les générations actuelles ne connaîtront plus ces grands spectacles patriotiques, c'est dommage.
Pendant notre séjour à Wylder nous avons sans en abuser fait des prises d'armes pour le seul compte du régiment. Nous avons aussi pris part à celles plus importantes qui furent prescrites par le commandement.

L'institution des Croix de Guerre nous a fourni la plupart des occasions de prendre les armes. Nous les avons prises cinq fois au cours de notre séjour à Wylder. Ce fut d'abord pour notre Commandant de Brigade, le Général Néraud, à qui fut décernée une des premières Croix. Le Général assista par la suite à toutes nos remises de Croix de Guerre pour marquer la grande considération qu'il avait pour cette récompense. Les officiers et surtout les soldats mettaient tout leur amour-propre à l'obtenir. Ceux qui se croyaient lésés ou oubliés savaient fort bien rappeler leurs mérites à leurs supérieurs. Malheureusement, comme pour toute espèce de récompenses, il y eut des abus. Certaines Croix avaient été décrochées à trop bon compte. Le commandement, quand il a vu qu'on était trop prodigue des Croix, descendait systématiquement toutes les propositions d'un ou deux échelons. D'autre part, les militaires qui avaient le privilège d'appartenir à un état-major ou à un Q.G. relevant directement d'un Officier général, se voyait d'emblée attribuer des citations correspondant à l'échelon de commandement du Général, c'est-à-dire qu'ils avaient pour le moins une citation de l'ordre de la Brigade.
Le 5 juillet, le 6e bataillon, avec drapeau et musique, s'est rendu à Rousbrugge pour prendre part à une cérémonie de remise de décorations anglaises par le Prince de Connaught. Le Commandant de la Bastide devait recevoir la belle décoration de l'Ordre des Compagnons de Saint-Michel et de Saint-Georges pour services rendus à l'Armée anglaise lors de la ruée allemande sur Ypres. Quand, au cours de la cérémonie, le tour du Commandant arriva pour recevoir son insigne, l'officier d’Etat-major qui les distribuait s'aperçut qu'il n'en restait plus. On juge de la déception du Commandant et de l'effet produit sur l'assistance. C'est un tour qu'on n'aurait pas dû jouer à un combattant, car je suis sûr que la décoration est restée accrochée quelque part en cours de route. Pour obtenir finalement sa décoration, le Commandant a été obligé d'adresser plusieurs réclamations à l'autorité supérieure.
Le 26 juillet les officiers et sous-officiers du régiment qui avaient servi au Maroc, et qui avaient droit à la Médaille commémorative de la campagne, ont été convoqués aux Cinq-Chemins, où ils ont été passés en revue par le Général Lyautey. Cette convocation intéressait surtout l'E.-M. de la Division et la Brigade du Maroc. Chez nous il n'y avait que le Docteur de Labonnefon qui fut convoqué.
Le 1er août, il y eût une grande cérémonie à Hondschoote. Le Président de la République (M. Poincaré) devait remettre un drapeau au régiment d'Infanterie coloniale du Maroc. Le Président était accompagné du Ministre de la Guerre (M. Mille
rand) et du Général Foch. Nous nous y sommes rendus avec le drapeau, la musique et le 5e bataillon. La cérémonie avait lieu sur le terrain d'aviation de Hondschoote. La 4e Brigade du Maroc était au complet ainsi que l'E.-M. de la D.I. Les troupes étaient disposées en carré sur les quatre faces du terrain. Le Président Poincaré avec le drapeau se tenait au centre face au régiment colonial. Il a prononcé une allocution puis il a remis le drapeau du régiment.

Sources: Colonel Eggenspieler "Un régiment de réserve en Berry - Le 290e RI"

18 mai 2005

304e brigade - prise des tranchées de Lizerne

De retour de manière précipité en Belgique, les 268e et 290e RI, formant la 304e brigade, prennent secteur au nord-est d'Ypres.
D'abord affectés à la 153e DI, ils passent ensuite en support de la brigade Cherrier (brigade coloniale).
Après une tentative échouée, le 27 avril en direction de Lizerne, les deux unités indriennes attaquent à nouveau:

"L'artillerie devait commencer sa préparation à 14
heures. L'infanterie devait déboucher à 15 heures. Pour faire une bonne préparation, l'artillerie avait placé un Officier observateur dans la tranchée de départ. Il était relié aux batteries par un fil téléphonique.
A 14 heures, les batteries se mirent à taper avec vigueur sur les tranchées allemandes, sur Lizerne, et sur le chemin de Lizerne à Steenstraat. Elles canonnèrent également une grande bâtisse qui dominait tout le terrain au delà de la route de Boesinghe, et qu'on appelait la Maison du Collège.
Les Allemands ne ripostent pas pendant notre préparation, c'est-à-dire qu'ils ne font pas de contre-préparation sur nos tranchées, c'est leur tactique. Ils se réservent pour le moment où l'attaque débouchera. Ils envoient toutefois des obus de gros calibre en arrière de Zuydschoote où ils soupçonnent qu'il peut y avoir des rassemblements de troupes.
Je me suis établi dans la tranchée où j'étais la veille au sud-ouest de Zuydschoote. Les territoriaux occupent toujours la tranchée et je prends place parmi eux. Nous sommes fortement secoués par les gros obus qui n'éclatent pas, ou qui éclatent trop profondément. J'avais avec moi le sous-lieutenant Devilliers et un téléphoniste.
A 15 heures justes, le tir de notre artillerie s'arrête. Il s'établit un silence impressionnant, pendant lequel les Officiers suivis de leurs hommes sautent sur la route. Ceux qui ont le derrière trop lourd sont poussés par les zouaves. Et en avant, les vagues se précipitent vers les tranchées allemandes. Toutes les compagnies se portent en avant, même celles du 5e bataillon. Le spectacle est si beau, qu'un certain nombre de territoriaux qui gardent les tranchées partent aussi. Un sous-officier d'artillerie de liaison est empoigné également. Il lâche son appareil téléphonique et se précipite en avant. Il n'a pas d'arme, il cognera sur les Allemands à coups de poing et de pieds.
Les deux premières lignes de tranchées allemandes sont enlevées d'un seul élan. A la troisième ligne le tir de représailles allemand se déclenche. Les fusils, les mitrailleuses, le canon, tout crache à la fois. Une véritable nappe de balles passe sur la tranchée où je me tiens. De temps à autre je risque un coup d’œil. Impossible de rien distinguer de l'attaque. Tout le terrain était couvert d'une épaisse couche de fumée et de poussière. C'est dans cette atmosphère que se passent alors les combats singuliers qui se produisent à la fin des attaques d'ensemble. En fin de compte, sur les trois lignes enlevées nous en avons conservé deux. Et si nous n'avons pas gardé la troisième, et si nous ne sommes pas allés d'emblée jusqu'au canal, cela tient à ce qu'au Sud de Lizerne nous avons été seuls à sortir de nos tranchées. Comme la veille aucune troupe n'avait débouché, ni à droite, ni à gauche. Du côté de Lizerne nous avons continué à être pris d'enfilade par des mitrailleuses qui étaient restées dans la partie Est du village. Comme nous étions également découverts sur notre flanc droit, les Allemands sont revenus occuper les tranchées qu'ils avaient abandonnées.
En fin de combat, les deux compagnies de tête occupaient la deuxième ligne allemande, les deux compagnies suivantes la première, et les deux compagnies du 5e bataillon la tranchée de départ, autrement dit, la tranchée de première ligne française. Toutes les compagnies travaillèrent activement à organiser le terrain conquis. La 24e notamment creusa une tranchée à droite pour parer à toute attaque de flanc dans cette direction. Les mitrailleuses qui arrivent à leur tour sont mises en position sur les deux flancs.
Nos prises au cours de l'attaque furent de 87 prisonniers dont 2 Officiers. Les Allemands avaient abandonné de nombreuses armes dont 2 mitrailleuses. Pas mal de prisonniers s'étaient échappés par les deux ailes et n'avaient pas été dénombrés au compte du régiment, qui avait cependant été le seul à attaquer.
Vers 19 h. 30, un ordre de la Brigade prescrivit de poursuivre sans interruption l'attaque, pour rejeter définitivement au delà du canal les Allemands qui paraissaient à bout. Si les Allemands étaient à bout nous ne l'étions pas moins. Sur 15 Officiers qui avaient pris part à l'attaque 9 étaient hors de combat. Le Lieutenant Fougère avait été tué, les Sous-Lieutenants Tournier, Moinault, Poirier, Matignon étaient blessés. Le Sous-Lieutenant Tournier avait une blessure particulièrement grave. Une balle venue de côté lui avait emporté le menton. Des maîtres-chirurgiens ont réussi à le guérir longtemps après la guerre. Les compagnies du 6e bataillon qui avaient bien encore perdu 200 hommes étaient hors d'état de recommencer une nouvelle attaque, et les deux compagnies du 5e n'étaient pas suffisantes pour pousser jusqu'au canal. Pour avancer encore, il eût fallu que nous eussions les flancs couverts. Il eût surtout fallu qu'à gauche on nous débarrassât des damnées mitrailleuses de Lizerne. L'ordre de la Brigade recommandait une infiltration par petites attaques à la baïonnette plutôt qu'une opération en masse. Evidemment le Commandement après la première attaque n'avait plus les moyens d'en monter une deuxième. Pour finir, il n'y eût pas plus d'actions de détail que d'ensemble. Cela se produira encore plus d'une fois dans ce secteur".
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Sources: Eggenspieler "Un régiment de réserve en Berry - Le 290eRI" Bourdier 1932

23 mars 2005

Saint Charles de Potyze

En cette fin mars 1915, le GQG a décidé du départ du 9e CA. Les hommes de troupes ne le savent pas, mais il leur reste encore peu de jour à tenir.

Lors de son long séjour en Flandres, le 9e CA a connu de nombreuses pertes. Le sang de France s'est écoulé dans les terres de Belgique.

Aux alentours d'Ypres, nombreux sont ceux qui y sont inhumés, mais aussi nombreux sont ceux qui disparurent à jamais dans cette terre de Flandres.

Le cimetière français Saint Charles de Potyze est le principal lieu de mémoire du secteur.

Découvrez ce lieu au travers d'une vidéo visible via un excellent site (en anglais) :

Saint Charles de Potyze

Sources vidéo : http://www.firstworldwar.com

Site à visiter absolument, au moins pour les illustrations, cartes, et autres documents…

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25 janvier 2005

68e RI - Combat de Broodseinde - 25 janvier 1915

"Le 25, à 5 h. 45, l'artillerie allemande ouvre brusquement le feu et exécute un tir, non pas sur la première ligne, mais sur les soutiens, la deuxième ligne et le village de Zonnebeke. Son action est limitée au secteur du 68e depuis la voie ferrée au nord jusqu'à la gauche du 90e au sud. Ce tir, exécuté avec des 105 fusants, donne l'impression qu'une attaque se prépare. Il dure environ vingt-cinq minutes.

La partie du secteur attaquée était tenue par le 3e bataillon du 68e, commandé par un chef plein d'entrain et d'énergie, le commandant Potron.

A 6 h. 15, les Allemands lancent seize bombes sur les tranchées du carrefour au moyen d'un minenwerfer placé en A, tandis qu'une vive fusillade éclate sur le front de la 10e compagnie.

Immédiatement après l'envoi de la dixième bombe, on entend les sifflets des téléphones allemands et d'autres coups de siflets répétés dans la ligne ennemie.

L'attaque se déclenche. Elle comprend deux actions simultanées : l'une, principale, sur le carrefour de Broodseinde; l'autre, secondaire, en avant de Bellevue.

Les deux compagnies de soutien du 68e sont immédiatement poussées en première ligne et remplacées par un bataillon du 125e appelé de l'arrière.

L'attaque principale a pour objectif le carrefour de Broodseinde. Elle se produit à 6 h. 25 suivant trois directions marquées sur le croquis.

      a) Sur la tranchée de la 9e compagnie que l'ennemi semble vouloir prendre à revers. Il débouche par le boyau F. Une compagnie réussit, grâce aux décombres figurés en C, à se glisser à proximité du poste d'écoute de l

 

a 9e compagnie et à le bousculer, mais elle est arrêtée net par le feu des fractions en arrière et se tapit dans les décombres C et la maison en ruines M.

      b) Par la route de Moorslede, suivant F'', une compagnie environ qui, ayant gagné l'abri de la haie H, se porte à l'attaque par des passages individuels créés dans cette haie. Cette compagnie est décimée par les feux et ne peut déboucher.

      c) Sur la 10e compagnie, suivant F''', où une compagnie ennemie se présente en ligne de tirailleurs suivis par des groupes compacts.

Cette attaque est dispersée par le feu; une partie des assaillants reflue dans ses tranchées, une fraction (deux sections environ) se détourne vers le carrefour et vient se jeter dans les maisons en ruines, C, M, où elle est bloquée par les feux de la 4e compagnie du 68e.

Pendant que se produisait l'attaque, les réserves allemandes venant du bois B s'étaient rassemblées à l'abri des saules et commençaient à déboucher dans la direction de la flèche F'. Mais elles sont aperçues par le capitaine de la 12e compagnie qui, ouvrant sur elles un feu d'écharpe de fusils et de mitrailleuses, paralyse complètement leur action. Elles sont prises en même temps de front par la 9e compagnie.

Vers 7 heures, le capitaine Andréi aperçoit un rassemblement (une compagnie en colonne) qui s'est formé dans le bois B. Grâce aux liaisons établies entre les troupes de la première ligne et l'artillerie, il peut le signaler immédiatement par téléphone à la 7e batterie qui le disperse instantanément.

A 9 heures, un nouveau rassemblement semble se former à l'abri des saules. L'artillerie le disperse également.

En même temps que se produisait l'attaque principale, une attaque secon

 

daire avait été déclenchée, à 6 h. 25, sur la 8e compagnie. Une compagnie allemande était sortie du boyau qui aboutit à la route près de Bellevue mais elle avait été clouée au sol par nos feux et avait fait instantanément d'importantes pertes (63 cadavres comptés sur le terrain)".

"Le reste de la journée fut calme.
Les fractions de la 9e compagnie, voisine du carrefour, surveillaient attentivement les Allemands qui s'étaient réfugiés dans les ruines C et M au nombre de 70 environ. Les isolés qui essayaient de s'en échapper pour regagner leurs lignes étaient immédiatement abattus, tandis que des pétards etaient constamment jetés sur ceux restés près des ruines. On sut, plus tard, que les Allemands se seraient volontiers rendus, mais qu'ils ne l'avaient pas fait par suite de l'énergie des deux sous-officiers qui étaient avec eux.
Toutefois, à 17 heures, quelques hommes, avec le lieutenant Bidet, se glissant à proximité de la maison, réussirent à jeter dans la cave un pétard qui, tuant plusieurs hommes, détermina tout le monde à mettre bas les armes.
On s'attendait à une nouvelle tentative dans la soirée, un sous-officier fait prisonnier ayant annoncé que l'attaque se renouvellerait à 18 heures.
A 19 heures, on apercut un rassemblement dans la direction du bois B. Un tir d'artillerie fut exécuté immédiatement sur ce bois. On entendit des cris terribles, suivis d'une vive fusillade non dirigée sur nous. Il est à croire qu'une panique a du se produire dans les rangs ennemis.
Ce rassemblement ne fut suivi d'aucune attaque.

L'attaque allemande avait été minutieusement organisée".

"On peut évaluer à une brigade l'effectif mis en ligne et l'attaque principale semble avoir été faite par un régiment disposé de la façon suivante : un bataillon à cheval sur la route de Moorslede; un bataillon en échelon en arrière à droite, dont une compagnie a fait une fausse attaque sur la 8e compagnie; un bataillon en soutien; un deuxième régiment étant en réserve en deuxième ligne.
Les régiments présents ou représentés étaient les 242e, 243e, 244e saxons et le 25e bataillon de chasseurs. 

Chaque attaque particulière était précédée d'un groupe de dix-huit à vingt volontaires. On voyait là, pour la première fois, l'utilisation des groupes d'assaut (stosstruppen).
Les hommes étaient sans capote, sans sac, munis de 300 cartouches, les cartouches de supplément étant portées dans les poches et dans des ceintures mises en bandoulière. Les musettes étaient bourrées de victuailles (pain de seigle d'excellente qualité, une tranche épaisse de jambon, du saucisson) et les bidons étaient pleins d'eau-de-vie.

Afin de faciliter le débouché de leurs tranchées, les Allemands avaient créé des passages dans leurs réseaux de fil de fer au moyen de ponts en planches (portes, volets, etc...) et chaque groupe d'attaque était précédé de porteurs de cisailles.
Les hommes des groupes de tête se tenaient par la main et l'on entendait crier : « Camarades, ne tirez pas, rendez-vous »".
"
L'ennemi laissa entre nos mains 44 prisonniers et abandonna sur le terrain 313 morts dont beaucoup étaient venus tomber jusque dans nos fils de fer. Quant au 68e, il n'avait perdu dans ce combat que 10 tués et 22 blessés.
L'échec allemand fut du à la fois à la parfaite liaison de l'artillerie et de l'infanterie et au sang-froid et à la belle discipline de combat du 68e. Ce vaillant régiment, reconstitué après les pertes terribles au cours de la bataille d'Ypres, montra ce jour-là qu'il n'avait rien perdu de son ancienne valeur".

Sources: Deux ans de commandement Général Dubois Tome 2 Editions Lavauzelle 1921


Si le JMO du 68e et l'ouvrage du Général Dubois donnent 10 tués et 22 blessés, à partir du site Mémoires des Hommes, il est possible de trouver une liste de 23 soldats et officiers tués à l'ennemi, à cette date du 25 janvier 1915:

BASTY Andre Louis Marie Joseph, BEAUDET Marcel Philibert Jean Baptiste, BERTON Alexis, BOISSONNOT Xiste Felix, CHABERNAUD Paul, CHEZEAU Roger Auguste, CIRE Maurice Marie Joseph, CLEMENT Jules Adelson, COSSE Jean, FAUDOU Marc, GAGNERON Georges, GAVALET Eugene, GIRON Georges, HERAULT Leon Armand Jules, JULIEN Joseph, LAFOND Adrien Auguste, LAROQUE Jules Charles, LIEGE Daniel, MARCELLIN Julien, MORIN Gabriel Louis, RENARD Victor Emile Octave, SAVARI Augustin, VANOVERBERGHE Alphonse Henri

Mise à jour de la liste des "tués à l'ennemi": Mars 2014

 

24 janvier 2005

Le front d'Ypres

Depuis la fin de la "Bataille d'Ypres" (23/10/1914-06/12/1914), le secteur occupé par la 17eDI est le même. Depuis début décembre, elle a été affectée à un secteur autour de la voie ferrée d'Ypres à Roulers, incluant le bois du Polygone, Broodseinde, Nieuwemolen. Ce secteur est stable, des attaques françaises répondent à des attaques allemandes ou inversement.
Toutes ces attaques sont d'envergure locale et restent limitées à des actions de régiments voir de brigades.
La soirée s'annonce étrangement calme, notamment aux alentours de Broodseinde. Le canon s'est tû, seul quelques coups de fusils viennent troubler le silence du front.

Ce 24 janvier 1914, le 2e classe Edouard Malot de Cluis est mort de suite de blessures à Zonnebeke.

Depuis 90 ans, il repose au cimetière militaire Saint-Charles de Potyze d'Ypres au milieu de 3500 sépultures.

30 décembre 2004

Le jour J

Bonsoir
Sonnez trompettes, résonnez tambours
Voici le jour de l'inauguration de mon blog

Permettez moi de vous présenter la "cause" de ma passion pour ce terrible événement que fût la première guerre mondiale.
Lucien Bessonneau, modeste maçon parisien originaire de l'Indre, comme bien d'autres, partit un jour ensoleillé de début août 1914. Et comme bien d'autres, il ne devait jamais revenir.
Etant le seul mort de la famille, dans ce sinistre conflit, il avait pour moi une aura de mystère, Aucun monument aux morts ne porte son nom. La tradition familiale le disait mort à Verdun, mais personne ne pouvait m'en dire plus. Seules quelques photos de son service à Tours au 66e RI et deux lettres malhabiles à mon arrière grand-mère constituaient la trace que j'avais de lui.
Depuis pas mal d'années je me faisais généalogiste, mais lassé de compiler des listes de noms, il y a quelques temps je décidai de connaître le fin mot de l'histoire. Une visite au CARAN me permit de connaître les infos tant recherchées.

Lucien Jean Baptiste Bessonneau était disparu corps et âme le 3 décembre 1914 au sein du 290e RI, dans la boue des Flandres, à Zonnebeke plus précisément.

L'envie d'en apprendre plus me poussa à dévorer de nombreux ouvrages et à découvrir un conflit que je croyais connaître. De fil en aiguille, je m'intéressais donc aux régiments d'infanterie du département de l'Indre.

Sa fiche sur "Mémoires des Hommes"

 

 

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