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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
6 février 2012

Alexandre Lavalette (268e RI) Henri Clémenceau (9e train)

Les sites dédiés aux régiments indriens et à leurs soldats sont peu nombreux, alors je vous fais profiter de deux récentes trouvailles:

Tout d'abord commençons par le 268e RI. Afin de présenter son activité professionelle, un généalogiste détaille son activité au travers de la description du parcours d'un aieul, Alexandre Lavalette. Au fil des pages, nous suivons donc le parcours du forgeron de Millac (86) jusqu'à la Nécropole de Sarrebourg. On notera, au passage, la photo qui permet d'admirer une copie de képi 1884 du 268e

l_dscf2453http://arbredalexandre.free.fr/index1.html

 

L'autre découverte concerne une unité sur laquelle je possède malheureusement peu d'informations: le 9e Escadron du Train des Equipages.
Sur un site familial, on découvre Henri Clémenceau, fils de meunier de Saint Florent le Vieil (49), celui-ci est mobilisé au 9e ETE et meurt en 1916 de maladie, à Cholet (49)

ETE009_MPLF_ClemenceauHenriPierreJosephhttp://clemenceaudupetitmoulin.centerblog.net/2772279-Henri-Clemenceau-1887-1916


http://clemenceaudupetitmoulin.centerblog.net/6573405-henri-clemenceau-du-moulin-de-la-rielle

 

Sources photos:
http://arbredalexandre.free.fr/index1.html
Mémoires des Hommes

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21 septembre 2011

Une fratrie au régiment du Blanc - Les 4 frères Souchaud (3)

La fratrie Souchaud, originaire des Adriers, est composée de 4 fils qui combattirent pendant le conflit. Deux messages précédents nous permirent de présenter Denis et Pierre.

Le message de ce jour nous permet de rencontrer Louis, le 3e frère, lui aussi mobilisé au 268e RI.

Louis SOUCHAUD naquit le 25 février 1885 aux Adriers. A 20 ans, il est cultivateur et est déclaré comme grand pour sa génération. Il mesure 1m73.

De 1906 à 1908, il effectue son service militaire au 68e du Blanc (36). Il retourne à la ferme familiale le 25 septembre 1908.

Après une période, courant 1911, il est rappelé le 5 aout 1914 pour la mobilisation et part avec le 268e RI. Il suit le régiment tout au long du conflit jusqu’à la date fatidique du 21 janvier 1916. Le régiment est alors en Artois, dans la région d’Aix-Noulette, dans le secteur Nord du Bois en hache plus précisément.

JMO268_SectNord_BoisEnHache1

Il est à noter que Louis était affecté au même bataillon que son frère Denis (2e section de la 21e compagnie du 6e bataillon)
Voici ce que rapporte le Journal de marche du 268e pour ce 21 janvier 1916 :

21 janvier 1916
La nuit se passe sans incident. Vers 11h30, eut lieu un bombardement sur le fortin de Sébastopol occupé par la 21e Cie qui donna lieu aux événements racontés par le Cdt de la Cie dans le rapport ci-après :
« Le bombardement par bombes de gros calibre a commencé vers minuit. En peu de temps une dizaine de projectiles tombèrent près du poste 3 du fortin Sébastopol. A 7 heures, nouvelles bombes qui endommagèrent sérieusement le boyau d’accès au fortin Sébastopol que nous venions de remettre en état. Vers 10 heures, le bombardement a repris avec violence et les bombes tombèrent à de petits intervalles sur le boyau cité plus haut et sur la tranchée de Souchez.
« A ce moment, là, un lieutenant du 2ème d’artillerie se trouvant à mon poste de commandement pour prendre des renseignements, se porta en avant pour tâcher de voir d’où venaient ces bombes. L’ennemi raccourcit alors son tir. Me portant au fortin Solférino, je guette leur départ. J’en vis partir ainsi deux que, suivies des yeux, je vis tomber successivement sur la tranchée Sébastopol. Ayant repéré exactement l’emplacement du canon ennemi (D21, derrière un talus, près d’un buisson touffu), je reviens, et, près de mon poste, le sous-lieutenant Sécheresse me rendit compte de l’accident. Je préviens aussitôt le chef de bataillon et lui communiquai les renseignements au fur et à mesure que je les eus. Une de ces bombes était tombée à l’entrée d’un abri-caverne dans la tranchée de Sébastopol. L’entrée fut détruite du haut en bas par l’explosion, et quinze hommes restèrent ensevelis dans l’abri désormais sans issue. Sous la direction su Sous-lieutenant Sécheresse, les travaux de déblaiement commencèrent activement. Les hommes effrayés par ces explosions comparables au 210, s’étaient dispersés. Cet officier les groupa vivement en 2 équipes, l’une travaillant à dégager l’entrée obstruée, l’autre cherchant à se frayer un passage à travers les terres éboulées à l’intérieur. Le but du travail fut d’abord de faire un trou pour permettre à l’air d’entrer dans l’abri et éviter l’asphyxie.
Le travail avait commencé à 11h30 et ce n’est seulement qu’à 14h30 que le trou fut fait. Avec peine, on agrandit l’ouverture et le déblaiement fit découvrir des cadavres, entre autres celui du sergent Pillot et celui d’une hommes.
A 17h15, l’ouverture assez grande laissa passer les hommes blessés légèrement dont 2 caporaux. Ensuite après avoir été panser par les sous-lieutenants Julien et Sécheresse qui se dévouèrent pour aller le chercher dans l’abri, le caporal Blanchard, grièvement blessé, fut hissé avec précautions, travail très dangereux étant donné l’état des terres.
Durant les travaux de déblaiement, l’artillerie nous prêta le concours le plus efficace en obligeant l’ennemi à se taire et en lui causant certainement beaucoup de dégats.
La deuxième bombe citée plus haut, met en miettes un abri de la 3e section et probablement aussi 3 hommes qui devaient s’y trouver vraisemblablement car, en cherchant leurs corps, on ne retrouva que des débris maculés de sang.
D’autres bombes bouleversèrent la tranchée systématiquement.
L’état de la tranchée Sébastopol est lamentable. Elle est bouleversée de fond en comble sur une longueur d’environ 50 mètres. Cette nuit sera passée à la remettre en état.
Vers 18 heures, une nouvelle bombe est tombée, blessant 2 hommes dans la même tranchée.

Etat Nominatif des officiers – sous-officiers – caporaux et soldats tués, blessés ou disparus le 21 janvier 1916 :
5 tués, 8 blessés, 3 disparus

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Le corps de Louis ne fut jamais retrouvé, l’abri dans lequel il se trouvait avec deux de ses camarades d’arme fut pulvérisé.

Merci à Kévin Souchaud pour m'avoir ouvert les archives familiales
Sources photo: JMO SHD (268eRI)

 

13 janvier 2011

Une fratrie au régiment du Blanc - Les 4 frères Souchaud (2)

Continuons le parcours de la famille Souchaud qui eu ses 4 enfants au sein des régiments blancois. Après Denis Souchaud (1880-1915), voici donc Pierre.

Pierre SOUCHAUD est natif d’Adriers, dans la Vienne (86). Il est le fils de Louis et de Marie MICHARDIERE, lui aussi naquit à Baguérand, le 14 avril 1883.
Numéro 53 du tirage de la classe 1903, dans son canton d’Isle Jourdain, il est déclaré «Bon pour le service armée» et intégré dans la liste première partie de la liste des conscrits. Il est incorporé le 16 novembre 1904, sous le matricule 5584 en tant que soldat de 2ème classe au 68e régiment d’infanterie du Blanc, il est envoyé dans la disponibilité le 23 octobre 1906, étant dispensé car il a alors un frère au service militaire.
Sa fiche matricule le décrit comme ayant cheveux et sourcils bruns, yeux bruns, front couvert, nez long, bouche grande, menton rond, visage ovale. Il a une cicatrice sur la joue droite. Sa taille est de 1m81.
Son niveau d’instruction est qualifié de niveau 1, il ne sait que lire.

En 1907, il est classé dans la réserve et accomplit 2 périodes d’exercices (1910 et 1912) toujours au sein du 68ème régiment d’infanterie du Blanc.
Mobilisable, il rejoint le corps le 12 aout 1914, part aux armées le 20 septembre 1914 et y rejoint le 268ème régiment d’infanterie.
Il suivra le 268ème RI jusqu’en juin 1918. A ce moment le régiment de réserve du Blanc est dissous. Les soldats sont alors dispersés dans différentes unités.

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Des vieux de la vieille du 268ème RI qui suivirent le régiment de 14 à 18.

Le 5ème Bataillon et la moitié de la CHR rejoignent le 219ème RI, soit environ 800 hommes. Parmi eux, Pierre Souchaud, mais aussi Maurice Laurentin, alors capitaine à la 19ème compagnie.
Pour suivre le parcours de Pierre Souchaud, on lira donc les deux ouvrages de Maurice Laurentin qui fut au 268ème RI d’avril 1915 à juin 1918. Les deux ouvrages étant : Le sang de France et la victoire des Morts (Editions Bloud et Gay – 1919, 1920)

Voici l’anecdote que Maurice Laurentin racontait à propos de ses vieux briscards qui le suivirent au 219ème RI :
« Une auto stoppe à la queue du bataillon ; un fanion tricolore, orné d’une cravate, annonce un personnage. Un général descend, à peine plus grand que Napoléon, comme lui, corpulent et trapu ; beau visage aux traits immobiles et olympiens. Il s’arrête et nous regarde.
La double rangée de casques se dresse derrière les faisceaux. Un nom court jusqu’à la tête du bataillon, celui du chef qui déjà, au Grand Couronné de Nancy et devant verdun, arrêta l’invasion :
« Castelnau ! »
Du geste et de la voix, le général invite les hommes à demeurer au repos, mais d’eux-mêmes ils se figent au garde à vous lorsqu’il s’approche.
En quelques instants, il sait qui nous sommes, où nous allons ; il comprend nos regrets de quitter un glorieux drapeau et notre inquiétude de n’être plus qu’une épave ; mais nous recueillerons l’héritage de bretons héroïques de la forêt de Pinon ; le régiment que nous allons reformer fut anéanti dans un sacrifice si vaillant que son numéro doit lui survivre. Notre bataillon y entrera sans modifier sa constitution, et bientôt sera fier d’en porter les écussons.
Le général voit toutes les compagnies, dévisage chaque homme. Une brisque de blessure, une croix de guerre, une cicatrice, lui sont une occasion d’interroger le soldat, de rappeler le passé d’un brave, d’évoquer son pays ou sa race :
« Où as-tu gagné ceci ? »
le bout de ruban décoloré prend, sous le doigt de Castelnau, une valeur que le vétéran ne lui connaissait pas encore ; il s’intimide et rougit ; il a mérité tant de fois cette étoile de bronze qu’il ne sait plus où il la gagna ; il hésite entre les souvenirs trop nombreux : Zonnebecke, Lizerne, Souchez, Sailly, …
« A quelle date as-tu été blessé ? »
De cela, il se souvient et quel orgueil d’énoncer trois blessures, trois dates. Chacune évoque une bataille.
De soldat en soldat, par la mémoire du sang versé, le général fait surgir un passé grandiose :
« Tu étais à Prosnes ? à Ypres ? à la cote 304 ?
Et le troupier, mis en confiance, dit les assauts enthousiastes de la Marne, les boues glacées de Belgique, le mur sanglant de Verdun, les ruines dévastées de la Somme, toute l’horreur et la gloire dont se sont emplis les yeux du fantassin.
Il faut les voir se redresser, les gars ! Ils cessent d’être le pioupiou anonyme. Plus tard – s’ils en reviennent – ils diront :
« Quand j’ai répondu çà à Castelnau, mes enfants ! »

Ainsi le 5ème bataillon du 268ème RI devient, le 15 juin 1918, le 6ème bataillon du 219ème RI sous le commandement provisoire du capitaine Laurentin, en attendant le retour du commandant Bauclin, lui aussi de l’ex 268ème RI.

Le 21 février 1919, Pierre Souchaud est mis en congé et démobilisé au dépôt du 68ème RI. Peu avant, il était cité à l’ordre du régiment, le 8 février 1919 : « Au front depuis le début, soldat dévoué ayant toujours donné satisfaction à ses chefs".

Pierre Souchaud se vit alors attribuer la Croix de guerre 1914-18

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Merci à Kévin Souchaud pour m'avoir ouvert les archives familiales
Sources biblio: Maurice Laurentin - La Victoire des Morts - Editions Bloud et Gay 1920
Sources photo: Collection personnelle (Merci à Joel Huret pour les anciens du 268e)

 

11 novembre 2010

Une fratrie au régiment du Blanc - Les 4 frères Souchaud (1)

En ce 11 novembre, ayons une pensée pour les quelques 3.343.000 Allemands et Français tombés entre 1914 et 1918.

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Je profite de ce jour particulier pour aborder sur le parcours d'une famille qui eu ses 4 enfants au sein des régiments blancois. La famille Souchaud, d'Adriers, envoya trois fils au sein du 268e et un autre au 68e.

Je reviendrais tout d'abord sur Denis (l'ainé), puis ensuite sur le parcours des trois autres frères.

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 Denis SOUCHAUD est natif d’Adriers, dans la Vienne (86). Il est le fils de Louis et de Marie MICHARDIERE, qui le mit au monde à la ferme familiale de Baguérand, le 27 mai 1880.
De la classe 1900, il a le numéro 55 du tirage dans son canton « Isles jourdain », et est déclaré «Bon pour le service armée». Cependant son père étant décédé en 1894 et étant l’ainé, il est dispensé de deux ans ( service militaire de 3 ans), iIncorporé à compter du 14 novembre 1901 en tant que soldat de 2ème classe au 68e régiment d’infanterie du Blanc, il est envoyé dans la disponibilité le 20 septembre 1902.

 Sa fiche matricule le décrit comme ayant cheveux et sourcils bruns, yeux gris, front ordinaire, nez large, bouche moyenne, menton rond, visage ovale. Sa taille est de 1m69.
En 1903, il se marie avec VIGNIER Louise qui en a, alors, 16. En 1905, nait leur premier enfant Ernest, trois autres garçons naitront dans les années qui suivront.
Toute la famille, même la mère, les frères et les sœurs de Denis vécurent ensuite à Baguérand, aux Adriers.
Le 1er octobre 1904, il passe dans la réserve et accomplira ensuite 2 périodes d’exercices (1907 et 1910) toujours au sein du 68è régiment d’infanterie du Blanc.

 

Mobilisable, il rejoint le corps le 31 aout. En septembre 1914, il passe dans l’armée territoriale ( père de 4 enfants) dans le 66e régiment d’infanterie territorial, cependant dû à son âge (34 ans), il est envoyé dans la réserve de l’armée active ( 268e régiment d’infanterie) comme beaucoup de jeunes soldats de l’armée territoriale.
Le 1er novembre 1914, il part pour le front et rejoint le 268e régiment d’infanterie, en Belgique, dans les Flandres plus exactement.
Fin avril, le 268e RI est intervenu dans le secteur Steenstraat, Het-Sas, Lizerne où il essaye de contenir les unités allemandes suite à la première attaque aux gaz du 22 avril 1915.

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Denis et ses camarades du 268e

Alors que le front c'est quelque peu stablisé, le régiment part en secteur au Pont des Péniches, au nord d'Ypres. Le 4, le régiment est placé en réserve au pont des Péniches, le long du canal de l'Yser.

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Le JM0 du 268e RI indique:
Dans la nuit, le 5e Bon rejoint le 6e Bon au Pont des Péniches pour relever le 77e sur ses positions de réserves de 2ème ligne – rive Est du canal. Ces différents mouvements s’exécutent sans incident. Dans la journée, le 6e Bon avait subi un bombardement lui causant quelques pertes.

Denis Souchaud fait parti des victimes d’un bombardement allemand qui a frappé le 6ème bataillon du 268e régiment, avec le soldat Alexis Pagnard

Alors qu’il venait de survivre à un long hiver, était sorti indemne des attaques de 27 au 29 avril 1915, dans le secteur de Steenstraat, il succomba des suites des blessures liées au bombardement.
Ce même jour, la 304e brigade dont faisait parti le 268e RI, recevait les félicitations du général Curé, chef du 9e corps d'Armée pour le comportement des troupes qui quittaient enfin le secteur, malheureusement trop tard pour Denis Souchaud.

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Ce même jour fatidique, voyait aussi le retour au combat, dans le même secteur, de Baptiste, le jeune frère de Denis, lui au 68ème RI. Ceci fera l'objet d'un autre post à venir.

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Merci à Kévin Souchaud pour m'avoir ouvert les archives familiales
Sources:
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

21 juin 2009

Le lieutenant de Diesbach Belleroche, tombé le 10 juillet 1916 devant Saint Hilaire le Grand.

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Dans les jounaux de marche et opérations des unités combattantes, les opérations sont reportées d'une façon très reglementaire, un peu sèche et peu détaillée:

Nuit du 10 au 11 juillet 1916
Un coup de main est tenté sur les lignes allemandes à la tombée de la nuit par un groupe de volontaires à la tête desquels se trouve le lieutenant de Diesbach de Belleroche. Il est précédé d’un violent bombardement, mais le but poursuivi, capture de prisonniers, n’est pas atteint.
Disparu : lieutenant de Diesbach
Tué : Commandant Gobert
Le capitaine Pougnon prend le commandement du 1er bataillon en attendant l’arrivée du commandant Jumelle, chef d’état-major à la 17e division, qui doit remplacer le Cdt Gobert.

Parfois, il nous arrive d’avoir un peu plus de détails grâce aux témoignages de l’époque. Voici donc le report effectué par le commandant Bréant, dans son ouvrage « De l’Alsace à la Somme »

10 juillet. - Ce soir, un détachement du régiment ira faire un nettoyage des tranchées d'en face. L'ordre d'attaque est bien conçu, mais les moyens en artillerie lourde me paraissent insuffisants.
Le détachement sera commandé par le sous-lieutenant de D..., un ancien sous-officier de cavalerie. C'est souvent à lui de marcher! Il est venu me soumettre un cas de conscience. Le colonel l'a désigné; cette fois, cela pouvait en toute justice revenir à un autre. Or la mère de D.... est malade et il allait partir en permission: S'il en fait la demande, un de ses camarades prendra sa place ; mais s'il arrive quelque chose à son suppléant, D... me dit qu'il ne s'en consolera, pas.. J'ai longtemps hésité. Et puis je lui ai conseillé de se soumettre à la décision du colonel ; il ira donc (1). Il a écrit à son chef de bataillon une lettre que celui-ci vient de me montrer. Elle est aussi noble pour le fond qu'elle est simple et calme dans la forme.
11 juillet. - J'avais envoyé mon cycliste au secteur avec mission de me tenir au courant ; il me réveille à deux heures du matin.
Résultats de l'opération : mon pauvre D... tué d'une balle au front ; le chef de bataillon G... tué par un obus avec tous ses hommes de liaison. Prisonniers boches zéro.

(1). Lorsque de D... est venu me demander conseil, je savais celui qu'il attendait.

Au cours du coup de main, le Lieutenant de Diesbach-Belleroche, du 2e Bataillon, tombe glorieusement. Il est cité avec le motif suivant :
« Officier de Cavalerie d'une énergie, d'un sang-froid et d'un cran merveilleux, blessé grièvement au début de la campagne et passé dans l'infanterie, s'est imposé de suite comme un Chef d'une trempe supérieure, adoré de sa section qui le suivait partout. Tombé glorieusement le 10 Juillet 1916, alors que, debout sur le parapet de la deuxième ligne allemande, le revolver au poing et tirant sur une ligne d'ennemis à six pas devant lui, il entraînait ses hommes électrisés par son exemple. Cité au Corps d'Armée et deux fois à la Division ».

Le lieutenant Ernest de Diesbach Belleroche était le fils de Charles de Diesbach Belleroche et Marie Vermeulen de Mianoye et est né à Gand (Belgique).Il est arrivé au 90e RI suite aux attaques infructueuses d'Artois, à la fin 1915, il sera affecté successivement aux 6ème, 7ème puis 5ème compagnie du 2ème bataillon.
Ernest de Diesbach Belleroche est le cousin de l'aviateur Louis de Diesbach


Sources JMO et fiche « Mort pour la France »: Mémoires des Hommes
Sources photo : La Sabretache
Merci à Benoît de DIESBACH BELLEROCHE pour ses renseignements http://www.diesbach.com/

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12 novembre 2008

La famille Baudiment

Un nouveau-né dans la blogosphère, voici celui de la famille Baudiment.
Un de ses membres, Henri, fut capitaine au 90e RI jusqu'à ce qu'il tombe à la Cote 304 avec nombre de ses hommes.
J'en avais déjà parler ici
Je me souviens de discussions passionnées autour de vieux albums de photos, à Notre Dame de Lorette, en mars 2006. Louis, son petit neveu, a récemment créé un blog, où il nous fait partager une partie des albums ainsi que le parcours des frères Baudiment.

http://blessuredeguerre.canalblog.com/

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Bienvenue au club des bloggeurs du 90e

10 octobre 2008

Alexandre Bertrand - Un soldat parmi tant d’autres

Alexandre BERTRAND est né le 7 novembre 1887 à Rosnay (36), le pays des étangs et de la Brenne.
Né de père inconnu, il est le fils de Marie BERTRAND.
Comme de nombreux jeunes de son époque, il passe la conscription sous le matricule 109 de la classe 1907 du recrutement de Châteauroux.
Alors que sa mère est déclarée comme journalière et demeure au Blanc, il habite Rosnay et exerce le métier de domestique.

De taille moyenne pour son époque (1m67), il a les cheveux et les sourcils noirs avec des yeux bruns, un front et un nez moyen, un visage ovale, un menton rond, une bouche moyenne.
Fait particulier: tout en ayant un degré d'instruction nul, il possède le permis de conduire véhicule automobile.

Il est classé dans la 1ere partie de la liste de 1908. Soldat de 2ème classe inscrit sous le n°119 de la liste Le Blanc. Incorporé à compter du 08/10/1908, date à laquelle, il intègre le corps du 32e RI. Il est envoyé dans la disponibilité le 25/09/1910 dans le RI Chatellerault.
Il obtient un certificat de bonne conduite et passera dans la réserve de l'Armée Active le 1er/10/1910.

A 25 ans, il épouse Virginie Brunet le 23 juin 1913 à Rosnay.
Virginie BRUNET, alors âgée de 19 ans est née à Migné le 13 mars 1894. Elle est la fille de feu Sylvain BRUNET (décédé à Migné le 11 décembre 1895) et de Louise GILARD demeurant "aux Bourrins" commune de Rosnay.

Avec Virginie Brunet, il aura une fille, Renée, native de Rosnay en date du 06/02/1914, et un fils Raymond qui mourra à l'age de 2 ans.

Alexandre Bertrand passe au RI de le Blanc (68eRI) le 15/04/1914 et sera rappelé à l'activité le 01/08/1914, date de la mobilisation.
Il arrive au corps le 04/08/1914. Parti aux armées le dit jour. Le 09/09/1914, il est fait prisonnier et interné au camp d'Erfurt jusqu'au 13/12/1918.

Il est rapatrié le 14/12/1918 et mis en congé le 02/01/1919 6ème échelon n°398 au dépôt de mobilisation du 68e RI.

Alexandre se retrouve veuf en première noce et devient cultivateur à Migné et épouse en seconde noces, à Migné, Juliette FERRE née le 11 décembre 1891 à Vic s/Nahon veuve d'Albert BOISSIER en date du 28 juin 1924.
De Juliette, il aura un fils Roger

Alexandre BERTRAND passe sans affectation le 1/08/1927

Le couple demeurera à Buzançais. Buzançais, où il s'éteint le 24 décembre 1971 et est inhumé au cimetière de la commune.

Sa tombe porte le n°735 du carré B comme Buzançais...

Sa femme Juliette décédera le 17 mars 1981 à Issoudun et sera inhumée au cimetière de Buzançais

Pour résumer son parcours militaire:
Armée Active : 32 RI
Dispo et réserve : RI "Chatellerault" et RI "Le Blanc"   

Contre l'Allemagne : 4/8/1914 au 9/9/1914
En captivité : 10/9/1914 au 13/12/1918
Campagne simple : 14/12/1918 au 1/4/1919

32 RI du 29/8/1907 au 20/9/1912 (Service militaire)

Merci à Sylvain C pour ses informations

19 février 2008

René Guérin du Grandlaunay, un cavalier au 68e RI

Né au château du Granlaunay, commune d'Andard (49), le 16 octobre 1866, René Joseph Guérin du Grandlaunay grandi avec l'envie du métier des armes.
Instruit notamment au collège Saint Joseph de Poitiers, il prépara le concours d'entrée de Saint Cyr. Après son échec, il s'engagea au 25e Dragons. Suite un séjour à l'école de Saumur, il devint sous-lieutenant au 9e Dragons de Lunéville, puis au 13e Hussards.

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Refusant de participer aux expulsions cléricales lors de la période de la séparation des biens de l'Eglise et de l'Etat, en 1905-1906, il donna sa démission.
En aout 1914, il obtient sa réintégration au sein du 7e Hussards.
Sur le front de Flandres, pour son action des 10 et 11 novembre, il obtint la citation suivante:

« A voulu pendant les deux nuits suivantes retourner lui-même jusqu'au lignes allemandes pour rechercher le corps d'un camarade tué, donnant ainsi le plus bel exemple de camaraderie et de mépris du danger »

Début 1915, sentant que le rôle passif de la cavalerie lui pèse de plus en plus, il demande à passer dans l'infanterie. Il obtient satisfaction et prend le commandement de la 12e compagnie du 68e RI, le 1er avril 1915.
Le 25 mai, devant Calonne, le capitaine Guérin du Granlaunay tombait en arrivant sur la troisième tranchée que ses soldats venaient de conquérir.

Voici ce qu'un soldat de son bataillon en disait:
« Je peux vous parler du capitaine de hussards qui a été tué. J'étais à côté de lui dans la tranchée allemande; il a été tué à 1 mètre de moi. C'était un homme trop brave, qui ne regardait à rien. Il nous criait: Allez les gars, tapez à droite, à gauche. Et, à ce moment un Allemand, qui était caché dans un boyau de la tranchée lui a tiré un coup de fusil par derrière. La balle a traversé la tête et le pauvre capitaine est tombé raide mort »

Pour ce fait, le capitaine Guérin du Granlaunay obtint la citaion suivante, à l'ordre de la 10e Armée:
« D'une bravoure, d'un courage et d'une énergie remarquables. Tombé glorieusement en entraînant sa compagnie, sous un tir de barrage écrasant, à l'assaut des tranchées ennemies »
Signé: d'Urbal.

Le capitaine Guérin du Granlaunay repose de nos jours parmi ses hommes au sein de la nécropole de La Targette de Neuville Saint Vaast.

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Merci à Héric du Grandlaunay pour les informations concernant son grand-père
Merci à Alain Chaupin, mon photographe artésien
http://lorette.canalblog.com/

Sources: Livre d'or du collège Saint Joseph Poitiers

29 janvier 2008

Marcel Gâne, un classe 1917 dans la tourmente (Réactualisé 2012)

Il m'arrive régulièrement de trouver des cartes photos des unités de l'Indre. Bien souvent, hormis le numéro d'unité, en l'absence de texte au verso, il est bien difficile de les faire « parler ».
Prenons l'exemple suivant, voici un groupe de soldats dont certains sont du 90e RI:

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La plupart des soldats portent le treillis qui est constitué d'un bourgeron (modèle 1882) et d'un pantalon. Cette tenue est en toile de lin et est une tenue de corvées ou d'exercices de caserne.
La photo est donc prise lors d'un séjour en caserne. Certains soldats portent la tenue de campagne en couleur GFDB (gris de fer bleuté) de la période 1914.
L'officier au centre porte un manteau « bleu horizon », ce qui permet de situer la photo fin 1915- début 1916.

GroupeOfficiers

Pour avoir un tel mélange de tenue, vraisemblablement, nous sommes en présence d'un groupe à l'instruction à la caserne.
Malheureusement, nous ne pouvons aller beaucoup plus loin faute de données supplémentaires.

Heureusement, de temps en temps, on bénéficie d'un peu de chance.
Le mois dernier sur l'excellent site du Chtimiste, comme d'habitude, je vais voir une éventuelle mise en ligne de nouvelles photos pouvant m'interresser.
3 nouvelles photos du 90e RI ont été rajoutées par Didier.
L'une d'elles m'interpelle aussitôt.

GroupeGane2

J'ai déjà vu cette photo quelque part. Si les soldats sont différent, le thème et les officiers sont les mêmes. Je m'empresse donc d'envoyer un message à Didier le Chtimiste afin d'entrer en contact avec Pierre qui aura peut-être des informations sur sa carte et donc peut-être sur la mienne
Sources:
http://www.chtimiste.com/

Pierre Gâne a eu la gentillesse de répondre à ma sollicitation. La carte photo qu'il avait mis en ligne sur le site du Chtimiste est celle de son grand père Marcel Gâne qui fut au 90e RI.

La seule annotation visible est une date: 12.3.16
De toute évidence, Marcel Gâne avait fait une période d'instruction en mars 1916 au 90e RI.
Ce fait me fut confirmer ensuite lorsque Pierre m'appris que son grand père était de la classe 1917.
Or, cette classe a été appelée le 7 janvier 1916. Il est logique qu'elle se trouve encore à l'instruction environ deux mois plus tard.
Il y a donc de fortes chances que les deux photos représentent deux sections d'instruction du 90e RI, juste avant leur départ vers le front.

 

Histoire d'avoir un souvenir de leur passage à la caserne Bertrand.


GroupeGane3

 Marcel Auguste Gâne est né le 11 mai 1897 à Lavaleix-les-Mines (Creuse). Il est le fils de Jules-François et Marie Bonnaterre.Il figure dans le recrutement de Guéret, classe 1917 sous le numéro de matricule 830.
Il est alors "employé d'assurances".

Sa fiche matricule aux archives départementales de la Creuse

La classe 1917 est appellée le 7 janvier 1916. Marcel est incorporé le 10 janvier au sein du 90e RI et rejoint alors la caserne Bertrand de Châteauroux en tant que bleu de la classe 1917.
Après une période d'instruction, il est alors envoyé en ligne.
Il passera au 80e RI, le 4 juin 1918, pour ensuite terminé sa mobilisation au sein de la 20e Section de Secrétaires d'Etat-major qu'il rejoint en avril 1919.
Comme certaines jeunes classes, il repris du service en 1940. Le 19 février, il fut à la CHRD du dépôt 133 et mis en subsistance affecté au dépôt 133, détachement de Guéret.

Suite à sa démobilisation, il se déclare alors comme résidant à Saint-Mandé (94)

________________________________________

 

Rajout 2012:
Dernièrement, j'ai fait l'acquisition d'une carte reprenant la même thématique.

RI090_Classe17

Le texte au dos permet enfin de comprendre la thématique:

"Souvenirs d'une escouade de jeunes poilus de la Classe 17 du 90e R.I. de Châteauroux Indre que les Boches n'auront pas"

Signature illisible.

 Les hypothèses que Pierre Gâne et moi avions ébauché se rélèvent donc exactes, avec une confirmation 4 ans plus tard. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser que l'optimisme annoncé par le rédacteur de la dernière carte fut certainement contredit. Nous n'étions alors qu'en mars 1916 et de nombreux décès allaient encore endeuillés le régiment.

 On pourrait se demander si les 3 photos ont bien été prises en même temps, aucun élément écrit permet de l'affirmer. Cependant, une certaine continuité existe entre ces 3 clichés. On y trouve les mêmes officiers sur les trois photos et leurs tenues sont strictement identiques, au couvre-képi près.

 

Sources: Archives Privées Pierre Gâne
Merci à lui pour sa confiance, Merci à Didier pour son site

 

25 octobre 2007

Emile Coutant, un petit gars de Savigné

En 1910, Emile Coutant, originaire de Savigné (Vienne) est dans sa deuxième année de service militaire. Il est au 68e de Ligne, à la 4ème compagnie. Celle-ci stationne à Issoudun.

Vraisemblablement, affecté comme cycliste, Emile pose avec sa monture et n'hésite pas à envoyer cette photo aux connaissances restées au "Pays", en Poitou.

RI068_CoutantEmile_Cycliste1910

Affecté au 68e RI, en août 1914, Emile Coutant se retrouve encore à la 4ème compagnie.
Malheureusement, comme bon nombre des mobilisés de la première heure, celui-ci ne devait pas survivre à l'hiver flamand.
Il tombait le 4 novembre 1914, à Hollebecke (Belgique)

RI068_MPLF_CoutantEmile

Sources fiche MPLF: Mémoires des Hommes

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