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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI

5 juin 2006

Cote 304 - Quelques citations

Ordre général n° 199 du 9e C.A.
Le Général Commandant le 9e C.A. cite à l'ordre du Corps d'Armée les militaires dont les noms suivent :
La 21e compagnie du 290e R.I., la 22e compagnie (Capitaine Poirier) et la 23e compagnie (Sous-Lieutenant Clech, tué).
« Après avoir pris part à une charge à la baïonnette, se sont maintenus pendant trois jours sur leurs positions sous un bombardement méthodique d'une violence inouïe par obus de gros calibre et ont repoussé de nombreuses attaques de l'ennemi, lui faisant des prisonniers et sans céder un pouce de terrain.- Mai 1916. »
La 17e compagnie du 290e R.I. (Lieutenant Jaillet, tué), la 19e compagnie (Capitaine de Lavarène, blessé), la 20e compagnie (Sous-Lieutenant Daguerre) et la compagnie de Mitrailleuses du régiment (Lieutenant Dupré, blessé)
« Ont refoulé l'ennemi de leur secteur et se sont naintenus sur le terrain sous un bombardement de plusieurs jours. Ayant trouvé les troupes de relève insuffisantes, sont restées en position et ont aidé les troupes de contre-attaque à reprendre une tranchée perdue. - Mai 1916. »
Au Q.G., le 18 mai 1916.
Signé : Général CURÉ.

Ordre général n° 190 de la II° Armée
Le Général Commandant la IIe Armée cite à l'ordre de l'Armée
M. BAYNIER Eugène, Sous-Lieutenant au 290e R.I.
« Officier audacieux jusqu'à la témérité. A fait toute la campagne et a assisté à toutes les affaires du régiment. Le 5 mai 1916, sa compagnie occupant des tranchées à peine ébauchées a donné l'exemple du courage et du sang-froid à ses hommes, a repoussé plusieurs attaques en commandant le feu à petite distance. Frappé mortellement, s'est écrié : « J'y suis,  continuez. »
M. BOUCHARD François - Jules - Marie, Sous-Lieutenant porte-drapeau au 290e R.I.
« Le matin du 5 mai 1916, le régiment se portant en ligne, s'est arrêté au milieu d'un tir de barrage pour panser un homme gravement blessé. Dans l'après-midi, les positions tenues par le régiment, étant soumises à un bombardement d'une extrême violence, a fait preuve d'une abnégation sublime en restant à découvert dans la tranchée pour panser les nombreux blessés qui se réfugiaient auprès de lui. A été tué dans l'accomplissement de sa tâche de dévouement. »
Au Q. G., le 3 mai 1916.
Le Général Commandant la IIe Armée, Signé : NIVELLE.

 

ri290_portrait_bouchard1

Sous-lieutenant Bouchard

 

Concernant le sous-lieutenant Bouchard, on lira avec intérêt les extraits de son journal dans le recueil "Les régiments du Berry dans la Grande Guerre - Les 16e et 17e divisions d'infanterie au feu" de Philippe Sauvagnac édité par l'Association Romain Guignard - 2004.

De la Division n° 16 de la 17e D.I.
Le Général Commandant la 17e D.I. cite à l'ordre de la Division les militaires dont les noms suivent :
LEVESQUE Jules, Caporal au 290e R.I.
DUBAULT Victor, Soldat au 290e R.I
RENARD Victor, Soldat au 290e R.I.
BERTHAULT Henri, Soldat au 290e R.I.
AUBERT Louis, Soldat au 290e R.I.
CAGNAT Albert, Soldat au 290e R.I.
MILLOT Octave, Soldat au 290e R.I.
BOUCHEREAU Désiré, Soldat au 290e R.I.
MOREAU Gustave, Soldat au 290e R.I.
« Faisaient partie d'une compagnie qui devait être relevée dans la nuit du 6 au 7, mais qui ne fut relevée réellement que dans la nuit du 7 au 8. Trouvant que le 7 la relève de leur portion de tranchée n'était pas encore suffisante, sont restés en place d'un commun accord jusque dans la nuit du 8 au 9. Ont ainsi pris part en supplément aux combats du 7 et aux contre-attaques du 8. »
Au Q.G., le 21 mai 1916.
Le Général Commandant la 17e D.I.,
Signé : LANCRENON.

 

Ordre général n° 203 du 9e C.A.
Le Général Commandant le 9e C.A. cite à l'ordre du Corps d'Armée les militaires dont les noms suivent :
CADET Léon, infirmier, aumônier au 290e R.I.
« A fait preuve depuis son arrivée au régiment des plus belles qualités qui peuvent honorer un aumônier militaire.
Esprit de sacrifice, bravoure et complète abnégation. Tué à son poste le 27 avril 1916. » €
L'aumonier Cadet était père Blanc. Il comptait à ce titre de nombreuses campagnes en Afrique. Il était très aimé des soldats.
RIMANDIÈRE Jules, Soldat au 290e R.I.
« Très bon soldat, d'un courage et d'une endurance remarquables. Au cours d'une attaque ennemie, le 5 mai 1916, son Chef de section grièvement blessé, n'a pas hésité, malgré la violence du bombardement, à le transporter au poste de secours aidé d'un camarade. »
DESVIGNES Joseph, Soldat au 290e R.I.
MICHARDIÈRE Henri, Soldat au 290e R.I.
« Très bon soldat, remarquable de courage et de sang-froid. Au cours d'une attaque ennemie, le 7 mai 1916, ayant été fait prisonnier, a réussi à s'échapper quelques heures après et à rentrer dans les lignes françaises, malgré la violence de la fusillade et du bombardement.»
GAULTIER Jean-Louis, Soldat au 290e R.I.
« Vieux et brave soldat. En campagne depuis le début. A rempli les fonctions périlleuses d'agent de liaison du Colonel dans toutes les affaires où le régiment a été engagé. A constamment fait preuve d'un courage et d'une abnégation dignes des plus grands éloges. A fini par succomber le 5 mai 1916. Déjà cité. »
DUCHEMIN Henri, Soldat au 290e R.I.
« Mitrailleur d'un courage au-dessus de tout éloge. Le 7 mai 1916, se voyant sur le point de tomber entre les mains ennemies réussit sous un bombardement intense à se dégager en emportant sa pièce. Dans l'impossibilité de la mettre en batterie, faute de servants et de munitions, ne s'en sépara qu'après l'avoir mise en lieu sûr et vint ensuite faire le coup de feu dans une tranchée. »
Au Q.G., le 20 mai 1916.
Signé : Général CURÉ.

 

Ordre de la Division n° 19 de la 17e D.I.
Le Général Commandant la 17e D.I. cite à l'ordre de la Division les militaires dont les noms suivent :
LECOMTE Lucien, Soldat au 290e R.I.
« Vieux soldat, serviteur accompli. Plein d'entrain, donnant l'exemple aux jeunes. Remplissant les fonctions délicates d'agent de liaison du Colonel. A été gravement blessé le 5 mai après avoir traversé à plusieurs reprises des positions violemment bombardées. Déjà cité. »
Au Q.G., le 1 juin 1916.
Le Général Commandant la 17e D.I.,
Signé : LANCRENON.

 

Sources:
Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry - Le 290e RI

Philippe Sauvagnac "Les régiments du Berry dans la Grande Guerre - Les 16e et 17e divisions d'infanterie au feu"



 

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2 juin 2006

Surreaux Jean Paul - Un juriste au 290e RI

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Le 5 mai 1916, parmi ses camarades du 290e RI, sur la cote 304, Jean Paul Pierre Surreaux tombait.

Né le 21 janvier 1888 à Poitiers (Vienne), Jean Paul Surreaux, licencié en droit était membre du Barreau de Paris.
"Tué à l'ennemi", le sergent Surreaux fut tué par un obus.

A titre posthume, il obtint la Médaille militaire ainsi qu'une citation à l'ordre de la Division:
"Très bon sous-officier. Commandait une section les 4 et 5 mai. Animé du plus bel esprit de sacrifice et de qualités militaires. Tué à son poste le 5 mai 1916"

Sources: Livre d'Or du Barreau de Paris

29 mai 2006

1935: souvenons nous de la cote 304

En aout 1935, l'amicale des anciens de la 17e DI dans son bulletin périodique rapportait un moment important de la mémoire du 9e CA, à savoir l'inauguration du monument de la Cote 304.

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Cette inauguration eu lieu très exactement les 16 et 17 juin 1934, sous l'égide du général Pétain.

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"Un tableau des pertes subies, dans la brutalité de ses chiffres, glorifie mieux les vainqueurs de 304 que les poèmes les plus enflammés!
114e RI: 2 bataillons engagés: 276 tués, 487 blessés, 12 officiers.
125e RI: 3 bataillons engagés: 247 tués, 9 officiers, 426 blessés, 14 officiers.
68e RI: pertes 949 dont 34 officiers
90e RI: pertes 522 dont 19 officiers
290e RI: 609 dont 19 officiers
268e RI: pertes 247 dont 12 officiers.
Enfin le 9e CA quitte l'enfer de Verdun.
Sa passion s'achevait!
Jamais spectacle n'a été plus poignant que le défilé de ces brigades s'écoulant sur la route tout le long du jour.
Ils passaient.
Ce furent d'abord des squelettes de compagnies que conduisaient parfois un officier rescapé, appuyé sur sa canne. Tous marchaient ou plutôt avançaient à petit pas,les genoux en avant, ployés sur eux-mêmes et zigzaguant comme pris de boisson.
Puis vinrent des groupes qui étaient peut-être des escouades, peut-être des sections. On ne savait pas.
Ils allaient, la tête penchée, le regard morne, accablés sous le barda, tenant à la bretelle leur fusil rouge et terreux.
C'est à peine si la couleur des visages différait de la couleur des capotes. La boue avait tout recouvert, avait séché et d'autre boue aait à nouveau tout souillé.
La peau en était inscrutée".

Sources: Bulletin de l'association des anciens combattants de la 17e DI - Aout 1935
Merci à Stephan Agosto pour le prêt du fascicule

22 mai 2006

Fraternisations au 90e RI

Lors de l’hiver 1914-1915, le 90e RI, comme toute la 17e DI est en secteur aux alentours d’Ypres, vers Zonnebeke plus précisément.
Comme sur d’autres parties du front, des tentatives de fraternisations ont certainement été tentées. Cependant, le principal défi est d’en trouver trace et ensuite confirmation.
Suite à la lecture de l’indispensable ouvrage « Paroles de poilus », voici ce que je lis :

 

Gervais Morillon était un jeune homme calme, tendre et gai comme son frère Georges. Les deux frères engagés sur le front étaient les enfants d’un contremaître poitevin qui travaillait dans une pépinière à Breuil-Mingot, tout près de Poitiers qui s’appelait alors Poitiers-la-Romane. Comme leur père, et comme tous les hommes de leur village, les deux frères avaient déjà commencé à travailler dans cette pépinière avant la guerre. Georges survécut, mais Gervais fut tué à vingt et un ans  le 9 mai 1915 à Loos en Gohelle (62).

 

 

"Tranchées-Palace, le 14 décembre 1914
Chers parents,
Il se passe des faits à la guerre que vous ne croiriez pas ; moi-même, je ne l’aurais pas cru si je ne l’avais pas vu ; la guerre semble autre chose, eh bien, elle est sabotée. Avant-hier – et cela a duré deux jours dans les tranchées que le 90e occupe en ce moment – Français et Allemands se sont serrés la main ; incroyable, je vous dis ! Pas moi, j’en aurais eu regret.
Voilà comment cela est arrivé : le 12 au matin, les Boches arborent un drapeau blanc et gueulent : « Kamarades, Kamarades, rendez-vous. »
Ils nous demandent de nous rendre « pour la frime ». Nous de notre côté, on leur en dit autant ; personne n’accepte.
Ils sortent alors de leurs tranchées, sans armes, rien du tout, officier en tête ; nous en faisons autant et cela a été une visite d’une tranchée à l’autre, échanges de cigares, cigarettes, et à cent mètres d’autres se tiraient dessus ; je vous assure, si nous ne sommes pas propres, eux sont rudement sales, dégoûtants ils sont, et je crois qu’ils en ont marre eux aussi.
Mais depuis, cela a changé ; on ne communique plus ; je vous relate ce petit fait, mais n’en dites rien à personne, nous ne devons même pas en parler à d’autres soldats.

Je vous embrasse bien fort tout les trois.
Votre fils Gervais."

 

 

A priori, comme l’indique Gervais Morillon, personne ne doit savoir et rien n’a été reporté dans le JMO (journal de marche et opérations). Voilà un des sujets qui devra donc faire l’objet d’investigation lors d’un éventuel séjour au Service Historique de la Défense, au fort de Vincennes.

Sources : Paroles de poilus – Editions Librio - 1998

15 mai 2006

Les pertes de la 17e DI

Etat des pertes de la 17e DI pendant l’attaque à la cote 304 (sources Lange)

Effectif approximatif: 8200      Total des pertes: 3683      Proportion: 45%

 

En comparaison avec les données de Lange, toujours dans la recherche des fiches des « Morts pour la France » par l’intermédiaire du site Mémoires Des Hommes, mon état statistique concernant la cote 304 s’établit comme suit (à la date du 04/04/2006):

RI068 : 220 « Morts pour la France » dont :
                                                                             177 tués à l’ennemi
                                                                              17 blessures de guerre
                                                                              18 disparus
                                                                              8 sans indications

RI090 : 210 « Morts pour la France » dont :
                                                                              176 tués à l’ennemi
                                                                              21 blessures de guerre
 
                                                                            11 disparus
                                                                              2 sans indications

RI268 : 134 « Morts pour la France » dont :
                                                                              118 tués à l’ennemi
                                                                              12 blessures de guerre
                                                                              2 disparus
                                                                              1 sans indications

RI290 : 119 « Morts pour la France » dont :
                                                                              104 tués à l’ennemi
                                                                              14 blessures de guerre
                                                                              1 disparu

 

 

 

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Monument de la Cote 304

Aux défenseurs de la cote 304- Aux dix mille morts héroïques dont le sang imprégna cette terre

 

 

Merci à Mireille Salvi pour la photo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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13 mai 2006

Notre Dame de Lorette

Ayant séjourné dans un charmant gîte à Ablain Saint Nazaire, je ne pouvais que me rendre à Notre Dame de Lorette. Surplombant le bassin minier, la colline de Lorette fut à partir d'octobre 1914 et ce pendant un an, le théatre acharné de combats sanglants entre Français et Allemands. 100.000 soldats tombèrent sur les flancs de la colline.

Après le conflit, l'Etat décida de transformer le site en nécropole nationale.
Celle-ci, d'une superficie de 271.385 m2, renferme 40.057 corps dont 19.998 en 7
ossuaires et 1 crypte. On y trouve aussi le Soldat Inconnu de 1939-1945, les cendres de déportés 1939-1945, le Soldat Inconnu d'Indochine (1945-1954), et le Soldat Inconnu d'Afrique du Nord (1952-1962).

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De nombreuses sépultures indriennes se trouvent sur le plateau, j'ai pû en photographier quelques-unes mais la grandeur de la nécropole rendait utopique de toutes les relever.

11 mai 2006

20e RAC - Réné Charles Guyon

Le 11 mai 1916, vers le secteur Montzéville - Esnes, les batteries du 20e RAC continuent de défendre la cote 304. L’artillerie allemande contrebat l’artillerie française. En ce jour, un marmitage sérieux touche plusieurs batteries. Le lieutenant Grison rapporte ainsi :

« Jeudi 11 mai : Journée calme sauf vers 18 heures, heure à laquelle se déclenche un tir de barrage général. J’apprends que la 7e a été bombardée par des obus de très gros calibre Dix-sept hommes ont été ensevelis ainsi que le pauvre Frézot. Théaud notre brigadier éclaireur a été tué aussi. Le groupe commence à être bien touché ».

Hormis, le lieutenant Frezot, et le brigadier éclaireur Théaud, les chefs de pièce, pointeurs et canonniers servants sont tués. Parmi eux, le maréchal des logis René Charles Guyon se retrouvait aussi enseveli et en succombait.

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René Guyon

René Charles Guyon, originaire de Saint Benoit (Vienne), agé de 24 ans et séminariste avant le conflit, écrivait, dans sa dernière lettre à ses parents et à sa sœur, qu' «ils avaient fait beaucoup de mal aux Boches et qu'ils risquaient de le payer».

Sources :
Collection particulière Joel Guyonneau
La Grande Guerre d’un lieutenant d’Artillerie – Pierre Grison –Editions L’Harmattan 1999

8 mai 2006

Remerciements pour leur patience

Je ne pouvais passer sous silence ma reconnaissance envers Mireille et Clément pour leur patience, voir leur abnégation à me supporter pendant une semaine.

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Merci à vous deux

7 mai 2006

L’attaque allemande du 7 mai et les contre-attaques de la 152e division.

Les instructions (nota JC : de la veille) ne pourront même pas recevoir un commencement d’exécution. L’ennemi devance, le 7 mai, toute initiative française.
Le bombardement devient « effroyable » à partir de 3h30. Les hommes n’ont plus d’autres abris que les trous d’obus. Les pertes sont très sensibles. Comme cadres, il ne reste plus en 1ère ligne au début de l’après-midi aucun officier au bataillon Quillet, 4 seulement au bataillon Durand. Le bombardement s’étend au Crochet ; il est très violent vers 5 heures, se ralentit vers 9 heures, reste ensuite faible jusque vers 15 heures.
Partie vers 15h45, l’attaque allemande crève la ligne française aux deux ailes du bataillon Durand et à la jonction des bataillons Quillet et Baffet. Des groupes ennemis s’infiltrent en direction de Pommerieux ; d’autres progressent jusqu’au ravin de le Passerelle, dans la région de la cote 221.
Sans se laisser émouvoir par les menaces qui pèsent sur leurs communications, les bataillons de 1ère ligne résistent sur leurs emplacements, établissent de crochets défensifs sur les flancs débordés, font intervenir leurs mitrailleuses en soutien, dont le tir fait des ravages considérables dans les rangs ennemis.
Cette ferme attitude des éléments avancés fixe au sol l’assaillant.
Plus en arrière, le colonel Paqette incite d’une part le lieutenant-colonel (commandant le 114e RI) à renforcer le bataillon Durand et à contre-attaquer « à temps ». Il met, d’autre part, le bataillon en réserve de brigade sur la deuxième position à la disposition du lieutenant-colonel Oudry (commandant le 125e RI) pour contre-attaquer l’ennemi sur son flanc gauche : « Disposez du bataillon Berthoin et de la ½ CM, lui dit-il. Je me charge de tenir la croupe au nord-est d’Esnes », qui va se trouver en effet privée de ses occupants jusqu’à l’arrivée du bataillon de Vignéville (réserve de division). Ce dernier est dirigé moitié sur le boyau de la Rascasse, moitié sur le bois en Peigne ; il n’atteindra ces positions qu’au matin du 8.
En suivant de son observatoire (croupe nord d’Esnes), toutes les phases de la lute, le lieutenant-colonel d’Olce a pu se rendre compte que la situation de la gauche du bataillon Durand reste toujours critique, en dépit d’une contre-attaque effectuée par le capitaine Trucy (commandant la compagnie de réserve du bataillon) qui a ramené au chant de la Marseillaise la gauche du bataillon sur son emplacement primitif ; il décide de faire intervenir le bataillon Conscience.
Ce dernier se met en mouvement en 16h45, traverse, sous le tir de barrage ennemi, le ravin de la Passerelle, en ligne d’escouades par un, dans un ordre parfait. La 1ère compagnie (capitaine Gaillard) aborde en tête les pentes sud-est de Pommerieux, bouscule à la baïonnette les groupes allemands qu’elle rencontre sur son chemin, vient se fondre sur la ligne. Les autres compagnies du bataillon l’y rejoignent dans la nuit. Le bataillon Durand très éprouvé peut ainsi être relevé entièrement le lendemain à 3 heures.
Plus à l’est, le 125e régiment déclenche avec une égale rapidité et autant de décision ses contre-attaques.
« J’avais compris, écrit le lieutenant-colonel Oudry dans son rapport sur le combat du 7 mai, en voyant l’avance allemande, que l’ennemi tentait d’encercler ma droite. Je résolus de le devancer en engageant immédiatement mon 2e bataillon (bataillon Berthoin) qui n’était même pas à ma disposition, en le poussant droit au nord pour donner la main aux fractions qui tenaient encore et me donnaient un point fixe pour manœuvrer et de me rabattre face au nord-ouest pendant que les 2 compagnies du 1er bataillon (2e et 3e compagnies du bataillon Quillet) attaqueraient face au nord nord-est pour donner la main à l’autre point fixe qui luttait désespérément sur 304.
J’abandonnais donc carrément aux Allemands la route vers l’arrière de nos lignes afin que la contre-attaque ait encore plus d’effet. Je ne mis qu’une section de mitrailleuses, les sapeurs, les téléphonistes et les pionniers pour les arrêter le plus longtemps possible. La 11e compagnie, très éprouvée la veille, était maintenue à la Camargue pour faciliter l’entrée en ligne du 2e bataillon. Celui-ci, alerté depuis longtemps, se déclenche au premier signal donné. Toute la manœuvre se fit en terrain découvert et l’entrée en ligne du bataillon se fit aussi correctement qu’au terrain de manœuvre … »
Partie du boyau de la Rascasse, avec le boyau du Prado comme axe de marche, la compagnie Picard (3e compagnie du bataillon Quillet) franchit de même le ravin de la Passerelle sous un tir de barrage d’artillerie et d’infanterie, balaye les fractions ennemies qui se sont glissées jusqu’au ruisseau, escalade les pentes sud-est du plateau, vient couronner la cote 304. La crête elle-même étant intenable sous le feu, la ligne est reportée à une cinquantaine de mètres en arrière, sur la contrepente, où se fait (en A) la liaison avec le 114e régiment. Elle est ensuite prolongée à droite par un peloton d’abord, puis par la 4e compagnie entière et par la 2e CM du bataillon.
Ainsi, le 7 au soir, le front de la 152e division est rétabli dans son intégrité sur la contrepente de 304 ; les sentinelles peuvent accéder à la crête qui reste interdite à l’ennemi. Plus à l’est, la ligne A-B-C-D-Le Crochet est également occupée ; seule reste aux mains des Allemands une enclave de 200 mètres aux alentours du point B (carrefour d’Aix et du boyau du Prado).
Il a été fait une centaine de prisonniers au cours de ces combats.

Sources : « Les combats de la cote 304 en mai 1916 » –Capitaine Laxagne – Revue Militaire Française

2 mai 2006

Ypres 1914-1915

Alors que la course à la mer a pris fin du côté de Dixmude, les troupes françaises ont pris position autour d'Ypres.

A partir d'octobre 1914, la 1ère bataille d'Ypres commence.
Parmi les troupes françaises se trouvent le 9e CA. Les secteurs d'intervention oscillent entre Zonnebeke, Zillebeke, Wallemolen, Vlamertinghe, Fortuyn, Wieltje, ...
Nombreux sont les soldats qui tombèrent en terre de Flandres.
Grâce à mes dépouillements, j'ai actuellement retrouvé plus de 1500 soldats tombés en Belgique. Et la liste sera encore longue à établir, puisque seule une partie des fiches "Mémoires des Hommes" a été dépouillée.

Symbole de cette souffrance, la ville d'Ypres a subi les malheurs de la guerre. Dès le 22 novembre 1914, les Allemands commencèrent le bombardement de la cité des Drappiers.

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Ypres en 1918


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Ypres en avril 2006

Le fait est à relever: les traces de la présence française sont rares. Ceci est certainement lié au fait que la présence anglaise à partir du printemps 1915, à presque totalement éclipsé la présence française.

Sur la facade de la Halle, au niveau de l'entrée du superbe musée "In Flanders Field", un eplaque rappelle la mémoire des combattants français de cet "Hiver oublié"

 

AMIS VISITEURS
Pour vos recherches de sépultures, utilisez le site http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=44&titre=sepultures-de-guerre

Sinon utilisez le site belge http://www.gonewest.be/fr/la-liste-de-noms

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