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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
artois
8 avril 2012

Le boyau des Biarnais de Calonne

Sur le net, sur l'excellent Histoire -Généalogie, on reparle du sergent Luneau dont nous vous avions présenté le parcours en 2007.

http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2186

Dans l'article, il est à noter que le "boyau des Biarnais" est en réalité la "tranchée des Béarnais", face à la Fosse 11 de Lens.

Bearnais_268e RI
Extrait du JMO 268e RI - SHD - 26N733


Si un lecteur du 290e RI reconnait un de ses aieux, pensez à envoyer un message à Marie Claude.

 

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31 décembre 2011

Bonnée Année

31 décembre 1915

Le Général Curé a réuni ce soir les officiers de la 304e Brigade. Je pensais bien que ce n'était pas seulement pour nous souhaiter la bonne année!

Nous allons remplacer le 21e Corps dans un terrain bourbeux où les tranchées sont noyées, et nous y resterons du 4 janvier à la fin du mois. Naturellement, il compte sur le bon esprit, le dévouement ... et patati et patata ...
Un officier d'état-major nous aglissé quelques tuyaux: comme il n'y a presque plus de tranchées, les deux camps ont établi une entente. "On peut sortir, se promener, on ne tire pas. On prend même le café ensemble ... mais çà il ne faudra pas continuer ... Ah! J'oubliais, on vise les officiers quand on peut les reconnaitre; la trêve n'existe que pour les soldats". Bon! il faudra voir ... Les états-majors n'ont pas été vérifier!
Ce coin là s'appelle le "Bois en Hache"

Sources: Maurice Laurentin - Carnets d'un fantassin de 1914 - Arthaud 1965

21 septembre 2011

Une fratrie au régiment du Blanc - Les 4 frères Souchaud (3)

La fratrie Souchaud, originaire des Adriers, est composée de 4 fils qui combattirent pendant le conflit. Deux messages précédents nous permirent de présenter Denis et Pierre.

Le message de ce jour nous permet de rencontrer Louis, le 3e frère, lui aussi mobilisé au 268e RI.

Louis SOUCHAUD naquit le 25 février 1885 aux Adriers. A 20 ans, il est cultivateur et est déclaré comme grand pour sa génération. Il mesure 1m73.

De 1906 à 1908, il effectue son service militaire au 68e du Blanc (36). Il retourne à la ferme familiale le 25 septembre 1908.

Après une période, courant 1911, il est rappelé le 5 aout 1914 pour la mobilisation et part avec le 268e RI. Il suit le régiment tout au long du conflit jusqu’à la date fatidique du 21 janvier 1916. Le régiment est alors en Artois, dans la région d’Aix-Noulette, dans le secteur Nord du Bois en hache plus précisément.

JMO268_SectNord_BoisEnHache1

Il est à noter que Louis était affecté au même bataillon que son frère Denis (2e section de la 21e compagnie du 6e bataillon)
Voici ce que rapporte le Journal de marche du 268e pour ce 21 janvier 1916 :

21 janvier 1916
La nuit se passe sans incident. Vers 11h30, eut lieu un bombardement sur le fortin de Sébastopol occupé par la 21e Cie qui donna lieu aux événements racontés par le Cdt de la Cie dans le rapport ci-après :
« Le bombardement par bombes de gros calibre a commencé vers minuit. En peu de temps une dizaine de projectiles tombèrent près du poste 3 du fortin Sébastopol. A 7 heures, nouvelles bombes qui endommagèrent sérieusement le boyau d’accès au fortin Sébastopol que nous venions de remettre en état. Vers 10 heures, le bombardement a repris avec violence et les bombes tombèrent à de petits intervalles sur le boyau cité plus haut et sur la tranchée de Souchez.
« A ce moment, là, un lieutenant du 2ème d’artillerie se trouvant à mon poste de commandement pour prendre des renseignements, se porta en avant pour tâcher de voir d’où venaient ces bombes. L’ennemi raccourcit alors son tir. Me portant au fortin Solférino, je guette leur départ. J’en vis partir ainsi deux que, suivies des yeux, je vis tomber successivement sur la tranchée Sébastopol. Ayant repéré exactement l’emplacement du canon ennemi (D21, derrière un talus, près d’un buisson touffu), je reviens, et, près de mon poste, le sous-lieutenant Sécheresse me rendit compte de l’accident. Je préviens aussitôt le chef de bataillon et lui communiquai les renseignements au fur et à mesure que je les eus. Une de ces bombes était tombée à l’entrée d’un abri-caverne dans la tranchée de Sébastopol. L’entrée fut détruite du haut en bas par l’explosion, et quinze hommes restèrent ensevelis dans l’abri désormais sans issue. Sous la direction su Sous-lieutenant Sécheresse, les travaux de déblaiement commencèrent activement. Les hommes effrayés par ces explosions comparables au 210, s’étaient dispersés. Cet officier les groupa vivement en 2 équipes, l’une travaillant à dégager l’entrée obstruée, l’autre cherchant à se frayer un passage à travers les terres éboulées à l’intérieur. Le but du travail fut d’abord de faire un trou pour permettre à l’air d’entrer dans l’abri et éviter l’asphyxie.
Le travail avait commencé à 11h30 et ce n’est seulement qu’à 14h30 que le trou fut fait. Avec peine, on agrandit l’ouverture et le déblaiement fit découvrir des cadavres, entre autres celui du sergent Pillot et celui d’une hommes.
A 17h15, l’ouverture assez grande laissa passer les hommes blessés légèrement dont 2 caporaux. Ensuite après avoir été panser par les sous-lieutenants Julien et Sécheresse qui se dévouèrent pour aller le chercher dans l’abri, le caporal Blanchard, grièvement blessé, fut hissé avec précautions, travail très dangereux étant donné l’état des terres.
Durant les travaux de déblaiement, l’artillerie nous prêta le concours le plus efficace en obligeant l’ennemi à se taire et en lui causant certainement beaucoup de dégats.
La deuxième bombe citée plus haut, met en miettes un abri de la 3e section et probablement aussi 3 hommes qui devaient s’y trouver vraisemblablement car, en cherchant leurs corps, on ne retrouva que des débris maculés de sang.
D’autres bombes bouleversèrent la tranchée systématiquement.
L’état de la tranchée Sébastopol est lamentable. Elle est bouleversée de fond en comble sur une longueur d’environ 50 mètres. Cette nuit sera passée à la remettre en état.
Vers 18 heures, une nouvelle bombe est tombée, blessant 2 hommes dans la même tranchée.

Etat Nominatif des officiers – sous-officiers – caporaux et soldats tués, blessés ou disparus le 21 janvier 1916 :
5 tués, 8 blessés, 3 disparus

RI268_JMO_SouchaudLouis

Le corps de Louis ne fut jamais retrouvé, l’abri dans lequel il se trouvait avec deux de ses camarades d’arme fut pulvérisé.

Merci à Kévin Souchaud pour m'avoir ouvert les archives familiales
Sources photo: JMO SHD (268eRI)

 

22 avril 2011

Vision de la Targette

Effectuant du nettoyage dans mes dossiers, j'ai retrouvé quelques "films" effectué lors d'une virée dans le Pas de Calais.

Voici la nécropole de la Targette à Neuville Saint Vaast en 2006. Théatre des combats de juin 1915, ce secteur fut le tombeau de plusieurs centaines de soldats des 68, 90, 268 et 290e RI.

Actuellement, 114 de ces corps identifiés reposent à la Targette.

 

68 R.I. BURET Alphonse Eugène Soldat 02 07 1915
68 R.I. ROUCHER Jean Baptiste Caporal 25 09 1915
68 R.I. DEMEULEMESTER Gustave Soldat 25 09 1915
68 R.I. GUILLEMAIN Célestin Clovis Soldat 25 09 1915
68 R.I. DEROUET Louis Pierre Soldat 25 09 1915
68 R.I. CLAVEAU Albert Caporal 25 09 1915
68 R.I. ROSSI Xavier Soldat 19 06 1915
68 R.I. GRELLIER Henri Paul Soldat 25 09 1915
68 R.I. PASQUET Henri Soldat 27 09 1915
68 R.I. GUILLEMAIN Joseph Adrien Soldat 25 09 1915
68 R.I. LANTIER Célestin Félix Soldat 25 09 1915
68 R.I. BOULANGER Léon Gaston Caporal 25 09 1915
68 R.I. DUBOURG Jean Louis Caporal 27 09 1915
68 R.I. BARDU Joseph Soldat 26 09 1915
68 R.I. HARRE Gustave Victor Caporal 25 09 1915
68 R.I. DELOZIER François René Soldat 25 09 1915
68 R.I. DUCARTERON Louis Soldat 26 09 1915
68 R.I. THIBOEUF Joseph Soldat 09 09 1915
68 R.I. DOISEAU Ernest Sergent 25 09 1915
68 R.I. PERAULT Auguste Soldat 25 09 1915
68 R.I. BONNET Jean Auguste Soldat 25 09 1915
68 R.I. CHARRE Honoré Lucien Soldat 25 09 1915
68 R.I. CADEAU Jean Baptiste Caporal 25 09 1915
68 R.I. MORISSET Désiré Soldat 25 09 1915
68 R.I. CENSE Jules Georges Soldat 25 09 1915
68 R.I. NICOLAS Jean Désiré Sergent 13 09 1915
68 R.I. GOUJON Victor Louis Soldat 25 09 1915
68 R.I. MALLET Marie Alfred Jérémie Soldat 25 09 1915
68 R.I. GAUTIER Louis Michel Soldat 25 09 1915
68 R.I. BRION Joseph Lucien Soldat 27 06 1915
68 R.I. BEAUVAIS Marcel Soldat 02 07 1915
68 R.I. BLANCHET Gabriel Soldat 24 06 1915
68 R.I. ROUSSEAU Pierre Emile Caporal 26 07 1915
68 R.I. GATEFAIT Eugène Alphonse Soldat 21 04 1915
68 R.I. THIOU Maurice Jean Soldat 26 05 1915
68 R.I. LEBAS Auguste Victor Caporal 25 05 1915
68 R.I. BONNEAU Pierre Soldat 26 05 1915
68 R.I. DELETANG Maurice Joseph Sergent 25 05 1915
68 R.I. GAILLEDRAT René Soldat 02 06 1915
68 R.I. GONOD Benoît Joseph Sergent 25 05 1915
68 R.I. FOURRIER Edmond René Soldat 27 09 1915
68 R.I. DUVEAU Narcisse Soldat 25 09 1915
68 R.I. CHARON Jules Soldat 25 09 1915
68 R.I. ANDRE André Adjudant 25 09 1915
68 R.I. BARBIER Jean Soldat 25 09 1915
68 R.I. MERIOT Pierre Soldat 25 09 1915
68 R.I. RIOLLAND Louis Sergent 25 09 1915
90 R.I. ABRIOUX Alfred Sergt - Fourrier 09 06 1915
90 R.I. AUDOIN Pierre Soldat 30 09 1915
90 R.I. BLANDIN Gaston Georges Soldat 28 09 1915
90 R.I. BOURY Marcel Auguste Sergent 28 05 1915
90 R.I. BRAULT Auguste Joseph Sergent 16 06 1915
90 R.I. BRUNEAU Charles Caporal 28 06 1915
90 R.I. CHEVALIER Achille Jules Soldat 25 09 1915
90 R.I. CHICAUD Eugène Soldat 16 09 1915
90 R.I. COCHARD Camille Soldat 25 09 1915
90 R.I. DAVID Emile Joseph Soldat 27 09 1915
90 R.I. DEBIAIS Louis Auguste Soldat 15 09 1915
90 R.I. DENIS Alphonse Soldat  
90 R.I. DENIS Joseph Soldat 25 09 1915
90 R.I. GACHET Alfred Soldat 16 06 1915
90 R.I. GAULTIER Joseph Sergent 17 09 1915
90 R.I. GODEAU Julien Soldat 18 09 1915
90 R.I. GUINDEUIL Edmond Jules Soldat 16 09 1915
90 R.I. HERRAULT Louis Georges Soldat 27 09 1915
90 R.I. LECLERC Louis Gabriel Soldat 28 09 1915
90 R.I. LORY Marcel Auguste Soldat 25 09 1915
90 R.I. MAROLLEAU Firmin Alexandre Soldat 16 06 1915
90 R.I. MAROT René Georges Soldat 27 09 1915
90 R.I. PROTEAU Jean Constant Soldat 09 09 1915
90 R.I. RABOT Camille Edmond Soldat 19 09 1915
90 R.I. REBILLOT Sylvain Alfred Soldat 18 09 1915
90 R.I. THOMAZEAU Edmond Soldat 18 09 1915
90 R.I. TOURAINE Maurice Joseph Soldat 25 09 1915
90 R.I. VALOIS Fernand Delphin Soldat 17 09 1915
90 R.I. VAUBRY Louis Isidore Soldat 30 09 1915
268 R.I. MIRAMON Albert Sous-Lieutenant 25 09 1915
268 R.I. DUVAL Sylvain Paul Soldat 25 09 1915
268 R.I. PIOFFET Denis Soldat 25 09 1915
268 R.I. BARBARIN Eugène Désiré Soldat  
268 R.I. NAUD Jean Soldat 25 09 1915
268 R.I. DUPUIS Jules Maximin Soldat 25 09 1915
268 R.I. MORCEAU Pierre Soldat 20 09 1915
268 R.I. DUBRAC Fernand Soldat 24 09 1915
268 R.I. CIMBAULT Jules Albert Soldat 25 09 1915
268 R.I. TANCHOUX Eugène Soldat 25 09 1915
268 R.I. BELLIER Désiré Joseph Soldat 25 09 1915
268 R.I. GIRARDIN Charles Soldat 25 09 1915
268 R.I. BROTHIER Alexandre Soldat 25 09 1915
268 R.I. LAUBIER Auguste Louis Soldat 25 09 1915
268 R.I. PORCHER Henri Ernest Soldat 25 09 1915
268 R.I. DENIS Alphonse Ernest Soldat 25 09 1915
268 R.I. ELION Paul Soldat 24 09 1915
268 R.I. BANNIER Prudent Soldat 25 09 1915
268 R.I. TRINQUART Louis Philippe Soldat 25 09 1915
268 R.I. ANDRE Louis Soldat 25 09 1915
268 R.I. LERAT Paul Auguste Soldat 26 09 1915
268 R.I. CHILOUET Louis Léon Soldat 26 09 1915
268 R.I. AVENET Eugène Jules Soldat 25 09 1915
268 R.I. ESNAULT Paul Soldat 20 09 1915
268 R.I. AUBIER Alphonse Soldat 05 09 1915
268 R.I. MATERNEAU Théophile Soldat 23 09 1915
290 R.I. 1 INCONNU FRANÇAIS Louis Marc Soldat 20 09 1915
290 R.I. ARMIGNAT Pierre Michel Soldat 11 09 1915
290 R.I. BODIN Hippolyte Désiré Soldat 13 09 1915
290 R.I. BONNET Noël Henri Caporal 19 09 1915
290 R.I. BOUTET Alexandre Désiré Soldat 19 09 1915
290 R.I. CLEMENT Ernest Soldat 13 09 1915
290 R.I. CORDAT Emile Clément Soldat 12 09 1915
290 R.I. DENIS Alexandre Célestin Soldat 12 09 1915
290 R.I. FERRANDIERE Marc Soldat 16 09 1915
290 R.I. GUIBAUT Victor Soldat 17 09 1915
290 R.I. RAFESTHAIN Cyprien Jules Soldat 12 09 1915
290 R.I. VAY Henri Lucien Soldat 19 09 1915
13 mai 2006

Notre Dame de Lorette

Ayant séjourné dans un charmant gîte à Ablain Saint Nazaire, je ne pouvais que me rendre à Notre Dame de Lorette. Surplombant le bassin minier, la colline de Lorette fut à partir d'octobre 1914 et ce pendant un an, le théatre acharné de combats sanglants entre Français et Allemands. 100.000 soldats tombèrent sur les flancs de la colline.

Après le conflit, l'Etat décida de transformer le site en nécropole nationale.
Celle-ci, d'une superficie de 271.385 m2, renferme 40.057 corps dont 19.998 en 7
ossuaires et 1 crypte. On y trouve aussi le Soldat Inconnu de 1939-1945, les cendres de déportés 1939-1945, le Soldat Inconnu d'Indochine (1945-1954), et le Soldat Inconnu d'Afrique du Nord (1952-1962).

lorette_necropole1

De nombreuses sépultures indriennes se trouvent sur le plateau, j'ai pû en photographier quelques-unes mais la grandeur de la nécropole rendait utopique de toutes les relever.

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8 mai 2006

Remerciements pour leur patience

Je ne pouvais passer sous silence ma reconnaissance envers Mireille et Clément pour leur patience, voir leur abnégation à me supporter pendant une semaine.

mireilleclement_lorette1

Merci à vous deux

26 avril 2006

Sejour en Artois

Les vacances sont finies.
Voici le temps aussi de consulter le résultat de ma collecte photographique. Le bilan de ce séjour en Artois est très positif. Ma première sortie terrain a été très enrichissante.

Elle m'a tout d'abord permis de rencontrer mes amis du forum Pages 14-18 et de les rencontrer de visu. Magistralement orchestrées par les ch'tis du forum, les visites du site de Lorette ont été très enrichissantes.

Plus tôt dans la semaine, un séjour a Ypres m'a permis de me rendre à Zonnebeke ainsi qu'à Saint Charles de Potyze où reposent tant de soldats des régiments indriens.
Dans cette nécropole entre Ypres et Zonnebecke, j'ai ainsi eu l'occasion de penser à Lucien Bessonneau, mon arrière grand-oncle.

Avec l'aide de mon amie Mireille et de mon fils Clément, 254 sepultures ont été retrouvées à Ypres. En comptant celles des deux nécropoles artésiennes ("Notre Dame de Lorette" et "La Targette"), 350 sépultures ont été répertoriées.

jeromemireille060420
Mireille et Jérôme à La Targette (par Clément)

De temps en temps, je reviendrais sur ce séjour et ses enseignements.

9 avril 2006

Repos à Montigny

Le Commandement ne nous ayant donné aucune prescription au sujet de l'emploi du temps, nous avons refait de l'instruction, sujet inépuisable. Nous avons entrecoupé le programme d'instruction par des séances récréatives. Je me rappelle fort bien celle qui fut donnée par le 5e bataillon le 9 avril 1916 à Montigny. Je transcris ci-après le speach qui y fut prononcé:
« Berrichons, Angevins, Tourangeaux ou Vendéens, si parfois notre pensée voyage vers ces coins de France que nous aimons tous, si nos rêves vont souvent vers les bords enchanteurs de l'Indre ou de la Creuse, vers les côteaux d'Anjou, vers les rives de la Loire ou vers les bocages vendéens, plus tard aussi, rentrés dans nos foyers, nous évoquerons dans de longues veillées, les journées vécues de la « Grande Guerre.
Nous raconterons les journées du Rambétant et particulièrement celle du 23 août 1914, puis les combats de la ferme Saint-Georges et de Corroya nous parlerons des tranchées du Polygone de Zonnebek et des pénibles relèves de Belgique, dans la boue, et par les nuits les plus sombres ; nous raconterons avec fierté les combats de Lizerne des 29 et 30 avril 1915; nous dirons les préparatifs du 25 septembre et nous pourrons causer des lieux à jamais historiques : la Fosse Calonne, Aix-Noulette, Angres, Souchez, Ablain-St-Nazaire.
Oui, malgré nous peut-être, nous deviendrons bavards, car on nous écoutera, on fera cercle le soir autour de nous, femmes et enfants seront avides de nous entendre, et nous voyons déjà les bambins sauter sur nos genoux, et d'un ton suppliant nous dire : Oh! racontez-nous encore une histoire de la guerre.
Et certainement nous nous laisserons faire et nous parlerons du 290e avec bonheur, que dis-je, avec fierté; ce cher numéro reviendra souvent sur nos lèvres et nous montrerons que si la vraie famille nous semblait bien loin nous en avions cependant retrouvé une autre au sein même de notre Régiment.
Cette petite réunion d'aujourd'hui n'en est-elle pas la preuve, et n'est-ce pas pour nous une véritable joie que de la voir présider par notre bon et si courageux Colonel, que de voir également assis à ses côtés nos Officiers qui savent si bien partager nos peines et nos joies.
Par cette matinée nous cherchons aussi à nous donner pendant quelques instants la douce illusion de pouvoir rapprocher vos chers pays du Centre, de cette Picardie si hospitalière et si vaillante, et c'est dans cet esprit que nous exécuterons tout à l'heure quelques-unes de ces jolies danses berrichonnes; c'est également dans la même pensée que nous chanterons de vieux airs vendéens.
Enfin, si malgré les tristesses de l'heure présente, si malgré les pénibles souvenirs qui nous enveloppent, nous nous récréons comme nous le faisons aujourd'hui, c'est que nous voulons montrer que notre courage, notre moral ne se trouvent nullement affaiblis. Oui, nous pleurons bien des amis, bien des parents, mais n'est-ce pas là une raison de plus pour nous exciter et pour les venger. Oui, notre cher Régiment a laissé en Lorraine, en Champagne, en Belgique et en Artois bien de précieux restes, mais la page de son histoire, déjà si remplie, n'est pas terminée, et comme ceux qui nous ont précédé, comme ceux de Verdun ou d'ailleurs, nous irons à la victoire en chantant; n'est-ce pas au son de brillantes musiques, n'est-ce pas au chant de la Marseillaise
que maintes positions fortifiées ont été enlevées.
On raconte que les Serbes sont d'une nature très gaie et chantent fréquemment; pourtant leur dure et pénible retraite les avait consternés et la gaîté avait fait place à un morne silence.
Aujourd'hui, paraît-il, à Corfou, à Bizerte, à Salonique, on recommence à les entendre chanter; au contact des Français ils se sentent de nouveau revivre, ils sentent que l'heure est proche où ils reverront leur patrie, et en attendant les prochains combats, ils rythment quelques refrains guerriers jusqu'au jour où, comme une traînée de poudre, toute leur armée poussera le même cri de triomphe.
Nous aussi en France nous avons vécu quelques heures angoissantes, mais grâce à Dieu, elles ont été courtes et c'est pourquoi nous n'avons pas cessé de chanter; nous chantons dans l'Armée, et nous nous récréons parce que nos Chefs nous ont manifesté en plusieurs grandes circonstances leur satisfaction, nous chantons parce que si l'occasion se représente nous sommes sûrs de faire encore bonne figure, nous chantons parce que nous savons que nous travaillons pour la France, et par conséquent pour nos femmes et nos enfants, nous chantons surtout parce que nous sommes assurés du succès final.
Nous terminerons donc notre réunion par un choeur, et ce choeur nous ne pouvions mieux le choisir qu'en prenant celui intitulé : Victoire, oeuvre du Général Hollender, dont la Brigade a eu au début de la campagne une si magnifique page. »

Je regrette vivement de ne pas me rappeler le nom de l'auteur de cette allocution dans laquelle il a dépeint en termes si heureux le moral du régiment à la veille de Verdun.

Sources: Un régiment de réserve du Berry - Le 290e RI

22 mars 2006

Les canons de Dunkerque

Un certain nombre de maisons avaient été détruites de fond en comble par le canon à longue portée qui avait tiré sur Dunkerque. Le plus grand nombre des obus était tombé dans la direction de la Gendarmerie".

dunkerque_eglisesteloi_bombardement11
Dunkerque - Bombardement de l'église Saint-Eloi

   bergues_place32
Bergues - Place Gambetta

 

"Je me rappelle que c'est le Lieutenant Maître qui m'a annoncé le premier, le tir des Allemands sur Dunkerque. J'ai ri de la crédulité de Maître. Je fis appel à tous mes souvenirs de balistique pour prouver à Maître que le tir dont il me parlait n'était pas possible. Mais la théorie est une chose, et la possibilité une autre. Aussi quand j'ai vu que Maître avait bel et bien raison, j'aurais cru à n'importe quelle prouesse de nos ennemis. C'était une démonstration éclatante de la méfiance qu'il faut avoir à l'égard des dogmes scientifiques qu'on vous inculque dans les Ecoles. Quand j'étais à Saint-Cyr notre Professeur du Cours d'artillerie, qui n'était cependant pas le premier venu des Polytechniciens, puisqu'il est arrivé au sommet de la hiérarchie militaire, nous a démontré que dorénavant le calibre du fusil d'infanterie ne pourrait plus descendre au-dessous de 11 millimètres. Il y est cependant bien descendu".

Alors qu'il écrit ses lignes en mars 1916, le colonel Eggenspieler aborde les bombardements de Dunkerque par les LangeMax de 380 qui débutèrent le 26 avril 1915.
Ces bombardements commencèrent
sur la ville de Poperinghe par une pièce très près du front à Predikboom près de Kattestraat. Les tirs se poursuivirent deux jours plus tard par le bombardement de Dunkerque, inaugurant une série de 133 tirs de 38 cm sur les villes de Poperinghe, Dunkerque et Bergues, à la distance de 38000 m, jugée stupéfiante pour l'époque.

tirmaxsaurel3
Lange Max - Verdun 21 février 1916

Site sur les canons Lange Max:
http://html2.free.fr/canons/canmax.htm

Site concernant la position du Lange Max de 380 qui bombarda Dunkerque, Bergues et Poperinghe en avril 1915:
http://users.belgacom.net/gc153876/index.html

Le musée de Koekelare:
http://www.langemaxmuseum.be/

Sources: Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry - Le 290e RI

20 mars 2006

Repos à Bergues

"Le 290e fut embarqué le 15 dans l'après-midi et transporté à Bergues. L'E.-M. du régiment, la C.H.R. et le 6e bataillon débarquèrent à 20 heures. Je me rendis avec la C.H.R. à Bierne (Sud-Ouest de Bergues) où nous arrivâmes au milieu de la nuit. Le 6e bataillon gagna une ferme située à l'Ouest de Bergues et un peu au Nord du canal de la Colme. Le 5e bataillon n'a débarqué que le lendemain à midi. Il est allé cantonner à Steene, à 4 km. au Sud-Ouest de Bergues.

bergues_colme1
Bergues - La Colme

Pendant l'embarquement à Rue les Généraux Curé et Néraud sont venus nous voir. Le Général Curé était à cheval. J'en ai conclu qu'il était logé dans les environs et que tout le 9e C.A. avait dû être amené dans la région de Rue. J'eûs ainsi l'occasion de remercier le Général pour la citation qu'il m'avait faite, sans doute pour appuyer ma proposition pour l'avancement.
Dans ce pays de Bergues avec lequel nous avions déjà fait connaissance lors de notre séjour à Wylder, nous nous trouvions très à l'aise dans nos cantonnements. Nous étions dispersés au milieu d'une plaine découpée en petits carrés ou rectangles, par d'innombrables canaux. Presque tous les lieux habités portaient des noms flamands. Nous avons employé nos loisirs à faire de l'instruction et à visiter la petite place de Bergues. L'E.-M. de la 304e Brigade y était logé. Il y
avait de beaux édifices dans la ville, entre autres un beffroi du XVIe siècle".

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Bergues - Le beffroi

Sources: Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve en Berry Le 290e RI

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