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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
artois
11 mars 2006

L'arbre de condé (2)

Le 9 novembre dernier, je me posais la question quand à savoir si l'arbre de Condé dont parlait le colonel Eggenspieler était toujours là.

Un visiteur régulier du blog m'a contacté depuis l'Artois afin de m'indiquer qu'il n'y a plus d'arbre à cet endroit, mais que la borne y est toujours.

arbreconde_200601_11

En effet, l'arbre de Condé sera déraciné par l'ouragan du 12 Mars 1876 et remplacé par un tilleul. Ce tilleul sera abattu en 1915 par les soldats français car il constituait un point de repère. De même la stèle de marbre sera remplacée par une autre en acier, servant d'observatoire,sur les flancs du monument sont gravés les vers de Boileau:

C'est ici, grand Condé, qu'en ce combat célèbre
où ton bras fit tremblé le Rhin, l'Escaut et l'Ebre
lorsqu'aux plaines de Lens, nos bataillons poussés
furent presque à tes yeux ouverts et renversés
la valeur arrêtant les troupes fugitives
rallia d'un regard leurs cohortes craintives
répandit dans leurs rangs, ton esprit belliqueux
et força la victoire à te suivre avec eux

Merci à Joachim Philippe pour sa participation et son aide.

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24 janvier 2006

Les Rats

Le village d'Aix-Noulette, avait en plus du tir allemand, la spécialité d'être infesté de rats. Jamais je n'en ai vu autant que dans cette localité. La nuit ils vous couraient littéralement dans les jambes. Je me rappelle que quand je rentrais le soir des tranchées, je voyais de tous côtés des hommes avec des bâtons leur courir dessus pour les assommer.

jesaistout_rats1
Quelque part sur le front

Sur le thème des rats au front: http://www.greatwardifferent.com/Great_War/French/Rats_01.htm

Dans un autre style, a lire absolument: "Les mémoires d'un rat" de Pierre Chaine - Editions Louis Pariente - 2000 

Sources: Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry

21 janvier 2006

Description du secteur

Pour se rendre en ligne, on prenait la route nationale n° 37 qui traverse Aix et Souchez. Arrivé à hauteur d'Angres, à l'endroit précis où se trouvait le P.C. du régiment à notre droite (alternativement 68e ou 90e), on tournait à gauche et on traversait un vaste terrain plat et gazonné où se trouvait tout l'ancien réseau de tranchées allemandes conquises dans les offensives précédentes. On passait ensuite près du P.C. du Chef de Bataillon en ligne, et de son dépôt de matériel. Enfin, on arrivait aux tranchées de première ligne. Bien entendu on ne pouvait circuler et remuer dans le secteur que de nuit. La circulation était alors intense entre la route nationale et les tranchées. Les hommes avaient tracé de nombreuses pistes qui, par temps humides, devenaient très glissantes. Elles s'élargissaient alors jusqu'à devenir larges comme des routes, chaque homme cherchant en s'écartant à marcher sur du terrain résistant. Toutes ces pistes se rétrécissaient à nouveau à certains points de passage obligatoires comme les passerelles qu'on avait jetées sur les anciennes tranchées allemandes. En ces points il se formait des cohues inextricables, les uns voulant aller vers l'avant, les autres vers l'arrière. Tout ce monde qui grouillait dans la plaine transportait du matériel. Ce qu'il y avait d'extraordinaire, c'est qu'il n'est jamais tombé un obus dans cette cohue. Les Allemands devaient cependant bien avoir relevé toutes les pistes sur leurs photos d'avion. Ils devaient avoir leurs raisons pour ne nous avoir pas chicanés dans ce terrain.
J'ai examiné en détail les anciennes tranchées allemandes, ainsi que les effets de nos tirs de préparation. J'ai admiré la précision avec laquelle on avait tiré. Tous les projectiles envoyés sur les tranchées étaient compris dans une bande de terrain dépassant la tranchée dans chaque sens de 1 à 2 mètres à peine. Les tranchées de deuxième et troisième lignes étaient très larges et très profondes, je n'y ai pas vu d'abris.

Sources: Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry - le 290e RI

20 janvier 2006

Le Bois en Hache

"Nos prédécesseurs avaient organisé en première ligne et notamment à la droite du sous-secteur des circuits de tranchées qu'ils avaient baptisés « redoutes » et auxquelles ils avaient donné des noms de bataille du deuxième Empire, comme Sébastopol, Solférino, etc... Du côté des redoutes, le terrain .était accidenté et bien meilleur que dans la plaine gazonnée".

boiscarre_191504_2
Secteur Aix - Souchez - Angres (Avril 1915)

 

"Le sous-secteur du Bois en H, occupé par le 5e bataillon, avait un front d'environ 1100 mètres. Il se trouvait dans l'ensemble au sud-ouest d'Angres. La gauche se trouvait au chemin d'Angres venant de la route nationale n°37. La droite aboutissait à un système de tranchées appelé la Redoute de Sébastopol.
Le bataillon passait successivement quatre jours en ligne, quatre jours au repos à Hersin et quatre jours au demi-repos à Sains et à Aix-Noulette.
Quand le bataillon était en ligne, il avait trois compagnies en première ligne et la quatrième en soutien, chaque moitié de celle-ci se tenant derrière chaque aile de la première ligne.
Les tranchées étaient dans un terrain plat, gazonné, de très peu de consistance en temps de pluie, ce qui était précisément notre cas, Les talus des tranchées avaient la pente naturelle des terres croulantes, ce qui rendait les tranchées elles-mêmes larges comme des rues. On y était juste à l'abri des vues. On ne pouvait circuler dans tout le secteur que de nuit. Pour remettre les tranchées en état, il eut fallu des masses de matériel de revêtement comme sacs à terre ou gabions. Malgré que les tranchées fussent mauvaises, il y avait quelques abris profonds qui rendaient service aux Commandants de Compagnie et de Bataillon pour l'installation de leurs P.C."

Sources: Eggenspieler - Le 290e RI, un régiment de réserve du Berry

Merci à Alain Chaupin, François Noury pour leurs informations.

Suite à une visite sur place en 2015, quelques clichés de l'approche et de l'intérieur du bois

Loos_9mai2015 073

Vers l'arrière, en direction de Aix Noulette

Loos_9mai2015 072
le Bois en Hache après le petit vallon à découvert

Loos_9mai2015 076
Un trou d'obus

Loos_9mai2015 077
La végétation a repris sa place

15 janvier 2006

Aix Noulette - entrée en secteur

"Le 5 janvier, nous quittons Bruay et nous reprenons le cantonnement de Hersin-Coupigny. Le 6e bataillon retourne le même jour aux corons du Maroc où il est à la disposition du Commandant du sous-secteur.
Le 12, le 5e bataillon se rend à la fosse 10 de Sains, la moitié du bataillon reste sur place pendant que l'autre moitié va à Aix-Noulette où il se met à la disposition du Commandant du sous-secteur, qui est à ce moment le Lieutenant-Colonel commandant le 268e
.
Le 16, le 5
e
bataillon prend les lignes au Bois en H, ou Bois en Hache, je n'ai jamais su quel était le nom exact de ce Bois.
Le 17 je me rends à mon tour à Aix-Noulette où je prends la place du Lieutenant-Colonel du 268
e".

angres_19150509_11

Le secteur d'Aix Noulette lors de l'offensive du 9 mai 1915

Sources: Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve du Berry

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9 novembre 2005

L'arbre de Condé

"Nous avions dans notre secteur un arbre historique, qui s'appelait « l'Arbre de Condé ». Il était placé dans l'angle formé par la voie ferrée de Grenay à Lens et le chemin de Grenay à Liévin. C'était un arbre de 25 à 30 ans. Il était donc au plus un successeur de tous les arbres qu'on avait pu planter depuis 1648 en souvenir de la victoire remportée par Condé. Il est probable que de son temps le pays n'avait pas le même aspect. Il y manquait les voies ferrées, les puits de mines et les immenses corons aux toits rouges. Il convenait de rappeler dans cet historique le fait d'armes du grand Condé, en raison des liens de famille qui rattachaient l'illustre guerrier au Berry. Il y fut élevé, il y possédait de grands domaines et son épouse y résidait pour ainsi dire en permanence".

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L'arbre y est il encore? Le monument aussi?

Sources: Colonel Eggenspieler - "Un régiment de réserve en Berry - Le 290e RI"

9 octobre 2005

Secteur de Bully-Grenay

Reconnaissances.

Le 30, au matin, je vais en reconnaissance dans un P.C. anglais, établi dans les Corons du Maroc (1500 mètres Est de Grenay). On m'y fait connaître les mesures d'exécution pour une relève qui doit avoir lieu dans l'après-midi. On me conduit ensuite dans un poste d'observation installé dans une maison de la lisière Est du Coron. J'y ai une très belle vue dans la direction de Loos. Cette vue ne m'intéresse pas particulièrement puisque le secteur que nous devons occuper fait face à Lens.

Relève et occupation du secteur.
Nous allons relever des troupes anglaises. Au départ de Hersin les compagnies de relève sont échelonnées d'environ 300 mètres. A partir de Grenay elles s'échelonnent par demi-sections. Les sections de mitrailleuses marchent en tête. Elles devront se placer à côté des S.M. anglaises qui resteront en position jusqu'au lendemain.
A 14 heures, heure fixée par l'ordre de relève, nous passons au passage à niveau de Grenay. Nous y trouvons un guide anglais pour nous conduire. Il a une bonne tête et baragouine quelques mots de français. On le photographie en passant, ce qui lui fait plaisir.
Pour débuter nous n'avons qu'un bataillon en ligne, le 5e. Il a trois compagnies en première ligne (19e, 18e, 20e) et une en soutien (17e)
Le 6e bataillon occupe les Corons Sud du Maroc.
Le P.C. du régiment est installé pour commencer dans un pavillon situé au bord de la voie ferrée qui dessert la Fosse N°5, dite de Loos.
J'ai eu beaucoup de mal à faire installer mes liaisons téléphoniques. Le Général de Brigade des Anglais que nous relevions avait son P.C. en ligne, tandis que le nôtre était à Bully-Grenay. Aucun fil n'aboutissait à la maison où j'avais établi mon P.C. J'avais donc des lignes à construire de toutes pièces, c'est ce que notre brigade n'a compris que le lendemain quand je lui eus expliqué la situation.
A notre droite nous étions en liaison avec le 17e B.C.P. (Rambervillers) et à gauche avec le 1er Colonial du Maroc (Colonel Laroque).
Le secteur s'étendait au début, de la voie ferrée de Lens au Sud, jusqu'au Double-Crassier au Nord.

.
Sources: Colonel Eggenspieler - le 290e RI un régiment de réserve en Berry

Reconnaissance

29 septembre 2005

Triste bilan

L'attaque du 25 septembre 1915 à Blairville sema la mort au sein du 268e RI. Voici ceux que j'ai actuellement retrouvé, mais dont la liste officielle est certainement beaucoup plus longue.

ri268_ficheuxmam_19150925_2

Monument aux morts de Ficheux (Pas de Calais)

Plaque commémorative Souvenir Français

Attaque du 25-09-1915 Moulin de Ficheux
4e Régiment mixte de zouaves tirailleurs, 268e régiment d'infanterie
contre 133e régiment d'infanterie Saxon

Merci à David Marez pour son aide, son appareil photo et sa disponibilité

Sous-lieutenants
FILLAUD Louis - JOURNEAU Albans - VIOT Samuel

Aspirant
VITEAU Honore

Adjudants
ANDRE André - BARDIN Albert - VIROLLEAU Alfred

Sergents
BODIN Georges - CAZAUX Marcel - MOREAU Roger - SINAULT Aime

Caporaux
BARRET François - CHASSELAY Georges - PENOT Roger - VIGNAULT Emile - VOYER Eugène

Soldats
AUDOIN Jean - AVENET Jules - BANNIER Prudent - BARBAULT Louis - BARBOTTIN Octave - BARROT Paul - BEAUVAIS Joseph - BELLIER Désiré - BENOIST François - BERGERON Alfred - BERNIER Honore - BODIN Julien - BODINEAU Baptiste - BROUSSARD Julien - BRULET Henri - BRUNEAU Louis - CARILLON Jean - CHAFFRAIX Léon - CHARRE François - CHEVALIER Vincent - CHILOUET Louis - CIMBAULT Jules - DECHARTE Angel - DESAINTLOUP Paul - DESCLOUX Moise - DUPRE Amédée - DUVIGNEAU Antoine - FORGET Alphonse - GAUDIN Henri - GENOT Joseph - GUIGNARD Alexandre - LANNAUD Désiré - MAILLOCHON Hippolyte - MARCHE René - MARCHEZ Désiré - MELLIN Alcide - MOREAU Martin - MOREAU Paul - MOUCHERAT Victor - NAUD Jean - NAUDET Eugène - NIBAUDEAU Mathurin - PINAULT Eugène - PIOFFET Denis - POITOUX François - PORCHER Henri - RAUX Charles - ROGER Baptiste - TANCHOUX Eugène - TANGUY Georges - TARDIF Fernand - TRINQUART Louis - TRUMEAU Charles

27 septembre 2005

"Mes soldats!" 25 septembre 1915

Déclenchée principalement en Champagne, l'offensive eut aussi lieue en Artois afin notamment d'empêcher l'ennemi de redéployer ses renforts. Contrairement aux attentes du commandement, l'offensive du 25 septembre 1915 s'avéra infructueuse et se traduisit par de sérieuses pertes. Voici ce qu'en rapporte Maurice Laurentin, alors au 268e RI et ayant attaqué avec son unité sur le front d'Artois, au sud de Arras:

"On ne savait pas encore derrière nous que tout était perdu. Pendant que nous pleurions le désastre, un officier de hussards apparut au poste du colonel, au garde-à-vous, ganté et impeccable, venu jusqu'à nous sans se salir, et souriant sous les obus; beau cavalier qui vient pour la fête: "Mon colonel, dit-il, je viens de la part de mon colonel vous demander s'il faut charger."
Le colonel Mariani leva le bras vers le champ de bataille:
"Mes soldats!" dit-il.
Le hussard se haussa, regarda et vit. Son sourire s'effaça. Il salua, pris soudain du religieux silence qui saisit tout homme dans l'asile des morts".

 Voici ce le hussard a pu voir et que Maurice Laurentin reporta dans ses carnets, on retrouve ce même dessin dans le Journal de Marche du régiment

t-Laurentin_Fauches


Attaque loupée - Maurice Laurentin 1915

Sources: Maurice Laurentin - Carnets d'un fantassin de 1914 -Arthaud 1965

25 septembre 2005

25 septembre 1915 - 12h25

"Dans la soirée du 24 on nous fait connaître que le jour J sera le 25 septembre.
Le 25, à 1 heure du matin, nous quittons nos cantonnements pour aller occuper les emplacements qui nous ont été assignés. Nous cheminons sans bruit par Basseux, Bellancourt et Rivière vers Wailly. L'installation sur les emplacements indiqués se fait dans le plus grand calme. A partir de ce moment nous n'avons plus qu'à attendre la notification de l'heure H. J'en profite pour explorer la maison où est établi mon P.C. Je grimpe jusqu'au grenier pour voir si je ne trouve pas un observatoire. En parcourant la maison, j'ai vu que celle-ci a dû être abandonnée précipitamment. Tout était bouleversé, mais rien n'avait encore été emporté. J'ai remarqué un piano qui n'était pas abîmé et un magnifique prie-Dieu en broderie et bois sculpté.
En redescendant dans le sous-sol. J'appris par un message chiffré que l'heure H était fixée à 12 h. 25.
Quand l'heure de la préparation fut arrivée, une formidable canonnade se déclencha chez nous. Je regrimpai dans mon grenier pour suivre les effets du tir. Les lignes allemandes disparaissaient dans la fumée et dans la poussière. Impossible d'y rien distinguer. Aux sommets des arbres du Bois de Blairville étaient accrochés de gros nuages blancs. Ils étaient produits par les obus spéciaux. Du côté allemand, pas la moindre riposte, leurs lignes étaient plongées dans un silence profond, impressionnant aussi.
L'heure approche, je quitte la Brasserie et je monte sur un ressaut du terrain en avant de la Brasserie. J'ai devant moi couché dans les tranchées le régiment de tirailleurs et le régiment colonial. Voici l'heure H. notre tir s'arrête et les deux régiments s'élancent. Mais, voici que les mitrailleuses allemandes se mettent à crépiter sur toute la ligne, tout est manqué. Le tir de représailles des canons allemands se déclenche à son tour. Les assaillants n'ont plus autre chose à faire que de se plaquer au sol et d'attendre que le tir allemand cesse et que l'obscurité arrive. Le 290e n'aura pas à intervenir. On amène des blessés et des tués. Puis, arrive un groupe de tirailleurs avec des gradés français. Ils crient et gesticulent. Je leur demande la cause de leur indignation. Ils m'expliquent qu'ils ont franchi la tranchée allemande, et que, malgré que les Allemands leur aient tiré dans le dos, ils sont arrivés jusqu'au Moulin de Ficheux, mais que n'ayant pas été suivis, ils ont été obligés de revenir.
A la droite, le Général Néraud a assisté de son poste d'observation à l'attaque du 268e. Il a débouché magnifiquement, mais comme les coloniaux et les tirailleurs, il a été cloué au sol par les mitrailleuses allemandes. Le maudit petit instituteur boche avait dit vrai, nous ne devions pas réussir.
Notre attaque enrayée, l'artillerie allemande a continué pendant des heures à taper sur nos tranchées où avaient reflué les troupes d'attaque. Les Allemands s'acharnaient surtout sur les tranchées du régiment colonial. Je voyais les obus éclater à ras du sol au-dessus des tranchées; je plaignais les pauvres bougres qui étaient dedans.
A notre gauche l'attaque de la 17e D.I. n'avait pas mieux réussi que la nôtre.
On nous a consolés en nous disant qu'au loin en Champagne les troupes du Général de Castelnau avaient enfoncé les lignes allemandes et que leur offensive marchait bon train.
Dans la soirée, le 6e bataillon a quitté Wailly. Il est venu me rejoindre à Brétencourt".

Sources: Colonel Eggenspieler - Un régiment de réserve en Berry

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