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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI

18 novembre 2013

Vierzon, une visite pour comprendre

Aujourd'hui, les élèves de la classe de 4e SEGPA du collège Fernand Léger avaient rendez-vous avec moi, en centre-ville de Vierzon. Alors qu'ils me connaissent comme "professeur d'atelier", aujourd'hui, ils me rencontraient comme "guide historique". Sacré défi, d'autant que c'est une première pour moi.

Ce matin, donc, nous avons visité le square Lucien Beaufrère qui se trouve entre Yèvres et Canal du Berry. Malgré une météo quelque peu froide et humide, nous avons fait le tour de l'histoire de ce square et du monument aux morts (pacifiste) s'y trouvant. Nous aurons l'occasion de revenir sur le sujet, avec eux, en cours.

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Les élèves devant le monument de Vierzon

Une présentation du Square Lucien Beaufrère

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13 novembre 2013

Châteauroux et le Centenaire

La ville de Châteauroux, préfecture de l'Indre et ancienne garnison du 90ème Régiment d'Infanterie, a reçu le label « Centenaire 14-18 » pour l’ensemble de la programmation liée à cet événement. L’affiche est riche et variée, nous aurons le plaisir d’assister et de voir un programme fourni en expositions, spectacles, publications et conférences.

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« La base aérienne américaine de Paudy près d'Issoudun : la plus grande base d'Europe de la Grande Guerre »
Didier Dubant (Conférence)
Académie du Centre, salle de conférence des Archives départementales de L'Indre. 25 janvier 2014

« 1914, réjouissances »
Baptiste Kubich, Cie Délires Mondes, chapelle des rédemptoristes (Théatre)
Chapelle des rédemptoristes. janvier 2014

« La Grande Guerre »
Cie Hôtel Modern (Pays-Bas) (Spectacle)
Equinoxe -La Grande Scène 28-29 mars 2014

 « Les monuments aux morts de l'Indre, aspects artistiques »
Lucien Lacour (Conférence)
Académie du Centre, salle de conférence des Archives départementales de L'Indre. 15 avril 2014

« Les origines de la Première Guerre mondiale »
Arnt Weinrich - professeur à l'institut historique allemand de Paris (Conférence)
CREDI et Comité de jumelages Châteauroux/Gütersloh, au Centre d'Etudes Supérieures. 16 mai 2014, 18h. Gütersloh, le 6 avril 2014

« L'homme qui titubait dans la guerre »
Isabelle Aboukler, compositrice comtemporaine (Concert)
Conservatoire de Châteauroux. Cour des Cordeliers. juin 2014

« L'Indre à l'épreuve de la Grande Guerre" et "La Première guerre mondiale, Châteauroux/Gütersloh, regards croisés »
Exposition

  • Musée de Châteauroux, 11 octobre 31 décembre 2014  / musée de Gütersloh avril - juin 2014 Musée de la Vallée de la Creuse.
  • Eguzon, juillet/septembre 2014]

Publication d'un catalogue commun aux deux musées (Châteauroux et Eguzon). 

« Saint-Martial, un hôpital militaire dans la Grande Guerre »
Marie-Sylvie Beuzard (Publication)
ASPHARED-CREDI, printemps 2014 

"A l'Ouest, rien de nouveau"
  Lewis Milestone (1930) v.o., 131mn (Projection film)
Apollo - Maison de l'Image / ONAC de l'Indre  (séances scolaires et séances tous publics), en présence d'un invité. novembre 2014

"Le retour du 90e R.I. à Châteauroux, août 1919"
(Projection film)
film muet se déroulant à Châteauroux lors du retour des Poilus dans leur caserne. 20mn.
présentation du film commenté par l'historien Jean-Louis Laubry. Gütersloh, avril 2014. Auditorium, Médiathèque Equinoxe, novembre 2014

Cérémonie commémorative du 11 novembre 2014
place de la Victoire et des Alliés, en présence de militaires français, des associations patriotiques et d'enfants des écoles, des participants au concours de dessins.

"L'Indre et la Première Guerre mondiale"
(Colloque)
CREDI, Centre d'Etudes Supérieures. 15 novembre 2014

Projet éducatif : "Les petits artistes de la mémoire; la grande Guerre vue par les enfants"
Concours de dessins des écoles de Châteauroux - (Projet éducatif)
ONAC de l'Indre, hall de l'Hôtel de Ville. novembre-décembre 2014 

"La Grande Guerre vécue par quelques illustres Indriens"
(Exposition)
Médiathèque Equinoxe, salle Raymonde Vincent
4 novembre 2014 - 10 janvier 2015

7 novembre 2013

Louis GALLIEN. « Il doit être maintenant en Belgique, mais je ne sais pas encore son adresse. »

Alors qu’en mai dernier, nous nous étions intéressés à Henri GALLIEN. Aujourd’hui, en cette période lancement du Centenaire 14-18, veille de week-end de 11 novembre, je vous présente son frère ainé Louis.

Louis GALLIEN est né le 6 août 1879 à Azay le Ferron (36) au lieu dit Fouillaumin, il est le fils de Louis et de Marie Brault. Il est le 4ème enfant d' une fratrie de cinq.

  • Pierre, né en 1868,
  • Louise Joséphine, née le 26 juillet 1872,
  • Rose Silvine, née le 1er septembre 1875
  • Louis, né le 07 août 1879
  • Henri, né le 25 juillet 1982.

Lors de son service militaire et lors de périodes successives, Louis a un beau parcours :
Incorporé le 16 septembre 1900 comme soldat de 2ème classe au 32e R.I.
Il est Caporal le 19 novembre 1901, puis Sergent le 27 septembre 1903 pour être renvoyé à la vie civile le 19 septembre 1903 et le 4 janvier 1910, il devient adjudant de réserve, il dépend toujours du 32e R.I.

En 1904, alors qu’Henri est au service militaire, Louis se marie avec Hélène Bertrand le 3 octobre à Perrusson (37 ), il a alors 34 ans et exerce la profession de meunier à Chambourg (37).

En 1905, le 17 juillet, nait leur premier fils à Perrusson qu'ils appelleront Hubert Edmond Louis. Le 5 mars 1912, leur deuxième garçon Didier nait au Tanger (36).

Son registre matricule nous apporte pas mal de renseignements :
De taille assez grande 1m75 , brun avec des yeux gris, un degrés instruction de niveau 3,

 En août 1914, il est mobilisé au sein du 268e R.I. du Blanc et suit le parcours du régiment jusque dans les Flandres, en avril 1915, où il tombe au combat. Le 22 avril 1915 donnera lieu à de terribles combats dans la région d' Ypres en Belgique, date à laquelle on été utilisés les premiers gaz moutarde, ou aussi nommé parfois ypérite (venant de la ville d' Ypres en Belgique). A 17 heures, 180 tonnes de chlore seront libérées sur un front de 6 km. La mortalité des intoxiqués s' élevera à 40% en avril 1915.
Le 268e R.I., avec le 290e, sont rappelés du nord de la France pour renforcer les lignes décimées de la région d4Ypres et afin de reprendre le terrain à l’ennemi.

Voici les derniers moments de la vie de Louis transcrit dans les JMO du 268 ème RI:
Les sections du sous-lieutenant Marcille et de l' adjudant Gallien pour le 268ème et la section Sueur, du 9ème zouaves, sont désignées pour donner l' assaut à la baïonnette.
A 17h38, le tir d' artillerie commence; il s' accélère à 17h57 et fait disparaître les tranchées allemandes dans une épaisse fumée.
A l' heure fixée, (18 heures), le capitaine Gire donne le signal. tous les hommes bondissent, baïonnette haute, et se perdent dans la fumée des éclatements, tandis que l' artillerie allonge son tir.
Nos troupes font au pas de course les 300 mètres qui les séparent de la tranchée ennemie sans subir de pertes sérieuses; mais arrivées près du parapet, elles sont reçues par une avalanche de bombes qui , instantanément, frappent mortellement le sous lieutenant Marcille, l' adjudant Gallien …

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Sources JMO 268e RI _SHD

Sa sépulture n’est pas connue, il repose donc en terre de Flandres, mais sur le monument aux morts de Clion, on retrouve trace de Louis Gallien.

Clion

Ses deux fils Hubert et Didier seront reconnus pupilles de la Nation le 6 juin 1918 à Châteauroux (36)
En 1920, Louis, tombé en avril 1915, reçu à titre posthume la Médaille Militaire et la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Il lui fut attribué la citation suivante :
Avec comme citation: "Adjudant courageux qui a fait vaillamment son devoir. Tombé glorieusement  pour la France le 29 avril 1915 en Belgique "

 

MMGallien

Le hasard faisant bien les choses, surtout pour celui qui cherche,.
Mickael a mis la main sur cette correspondance. Elle fut trouvée le 29 avril 2013, soit 98 ans jour pour jour après le décès de Louis et fut postée 3 mois avant le décès de ce dernier. En voici un extrait:

CourrierLeontine

 

Hélène décèda le 26 janvier 1950 à St Cyran du Jambot (36) et fut enterrée avec sa mère et à coté de sa sœur (Léontine) qui était aussi veuve de guerre.

 

Merci à Mickael pour ses recherches et pour m'avoir ouvert ses archives familiales.

pensez aux "Bleuets de France"

Source: Externe

Sources :
Documentation de l'auteur.
Archives Mickael Chaffin
JMO 268e RI - SHD -Ministère de la défense

 



1 novembre 2013

Un hommage particulier

Il y a longtemps que je voulais faire ce type de montage, mêlant audio et vidéo. Je sais d'avance que tout le monde ne va pas forcement apprécier, mais après tout, c'est pour moi une forme d'hommage alors j'espère que vous penserez à m'absoudre.
Fana de musique (souvent bizarre, je le reconnais), je cherchais comment allier mes deux passions. Le résultat est là.

La guerre n'est pas que "guerre en dentelle", départs fleur aux fusils "Nach Paris" ou "Vers Berlin", images sépia trouvées dans les tiroirs, monuments de pierre dans nos communes. Certes les anciens passèrent beaucoup de temps à attendre l'attaque amie ou ennemie, à attendre les nouvelles de l'arrière, à attendre tout simplement que le temps passe, mais parfois, la guerre c'est aussi la brutalisation des corps et des âmes.

Merci à Jean Pierre Jeunet pour son excellent film, Merci à Gin Devo pour cet excellent morceau.

Une rapide traduction partielle (Merci à ma chère et tendre):
    "Nous nous tenons prêts,
     Plus forts que jamais.
    Les
combats ont déjà commencé,
    nous sommes en route pour l'enfer.
    Guerre, Combat, Feu, Résistance. (bis)
    Alors ramenez nous chez nous,
    Nous tuons pour notre liberté ,
    Notre heure de gloire viendra.
    Nous n'avons pas peur.
    Nous n'avons rien à perdre
    Haut les cœurs...."
Concernant la "brutalisation" ou 'l'expérience de guerre", je vous invite à lire "De la grande guerre au totalitarisme, la brutalisation des sociétés européennes" de George L. Mosse, ainsi que son pendant "Les limites de la brutalisation. Tuer sur le front occidental, 1914-1918" d'Antoine Prost. Ce thème me renvoit à un message récent concernant les "Zigouilleurs du 290e"
25 octobre 2013

Exposition Orsennes, à voir.

Je reviens à l’instant d’Orsennes, non loin de ma villégiature bas-berrichonne. Pourquoi se rendre dans ce village du sud de l’Indre ? Tout simplement pour aller voir l’exposition 14-18 que j’avais déjà annoncé.
Je m’empresse de faire ce compte-rendu, ayant hâte de faire partager mon plaisir d’avoir vu une bonne et belle exposition (visible jusqu’au 7 novembre).

A l’appel de l’association locale « Le chemin creux », on pourra tout d’abord noter l’adhésion de la population. Ce soir, il y avait du monde à la salle des fêtes. Cela a été pour moi l’occasion de laisser trainer une oreille (discrète) et de m’apercevoir de l’intérêt des gens pour ce moment de l’histoire qui concerne toutes les familles.
Celles-ci n’ont pas hésiter à fouiller les tiroirs et les armoires, j’y ai vu des pièces très intéressantes et dignes d’un musée. J’ai particulièrement apprécié le jeu de soldats de plomb franco- allemand (Cela m’a donné un coup de jeune) et certains travaux d’artisanat de tranchée. De nombreux papiers familiaux sont exposés (fascicule de mobilisation, livret, diplôme, récépissé de retour de corps, …).

J’ai noté le travail qui a été fait sur la base des recensements par classe d’âge. Chaque membre de la communauté villageoise avait sa fiche, et le nombre de classeur montrait l’importance du travail effectué. Je pense notamment aux trois frères BRET (sur 4 enfants) qui tombèrent au sein des 90e et 290e RI.

Je félicite l’équipe qui a monté cette exposition et qui a permis de créer cet engouement villageois. Voilà, une intéressante expérience d’appropriation de l’Histoire par les citoyens. Souhaitons qu’en 2014, il en sera de même dans (plein) d'autres communes.

Orsennes - Novembre 2013 - «Sur les traces de ces hommes partis pour la Grande Guerre»

 

 

AfficheA4Expo14_18ORSENNES

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11 octobre 2013

"Les Poilus" de Delteil

Sortons du contexte indrien, voici un coup de coeur, labellisé "Centenaire 14-18".

En espérant que cela passe du côté de Châteauroux, Issoudun, Argenton ou Le Blanc, voici une pièce qui est l'adaptation du texte de Joseph Delteil intitulé "Les Poilus". Pour plus de détails: http://www.theatredelhymenee.com/?p=1240

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Je vous laisse découvrir. Joseph Delteil fut mobilisé au 4e RIC (Régiment d'Infanterie Coloniale), il passa le conflit à Saint Raphael (Var) et ne connut pas le front. (info: http://josephdelteil.net/ )
Après la pièce, posez-vous la question: Quels auraient été ses écrits s'il avait connu l'horreur des tranchées?

Petit bémol concernant l'affiche: le coquelicot est la fleur des morts des Anglais (Poppies), en France, c'est le bleuet.

1 octobre 2013

ENP Concours d'entrée 1914 et si vous le tentiez?

Et si vous tentiez de passer le concours d'entrée aux Ecoles Nationales Professionnelles? Par n'importe lequel, celui de 1914.

 

Les Écoles nationales professionnelles, en 1914, étaient au nombre de quatre et avaient leur siège à Armentieres (Nord), Nantes (Loire Inférieure), Vierzon (Cher) et Voiron (Isère). Au 15 juin 1914, elles comptaient ensemble 1686 élèves.
Ces établissements avaient pour objet de fournir aux diverses industries, plus spécialement aux industries mécaniques, des élèves instruits, exercés à la pratique d'un métier, et capables de devenir par la suite, grâce à leurs connaissances scientifiques et techniques, des contremaîtres, des chefs d'équipe, des chefs d'atelier, voire même des directeurs d'usine.
De plus, elles préparaient aussi leurs élèves aux écoles professionnelles de niveau supérieur: Ecoles nationales d'arts et métiers, Ecoles spéciales diverses, Instituts industriels, Écoles de chimie, etc .

Les élèves étaient répartis en section normale (métiers industrie) et section spéciale (préparation concours). La durée normale de la formation était de 4 ans.
Le recrutement était effectué uniquement par concours, l'âge nécessaire pour avoir le droit de concourir se situait entre 12 et 15 ans et le niveau de recrutement était celui des cours supérieurs et complémentaires d'école primaire.

Le concours d'admission

Le concours ne comportait que des épreuves écrites, qui comprenaient:

1) Une dictée de quinze lignes environ suivie de quelques questions de grammaire ;
2) Une composition française sur un sujet simple ;
3) Une page d'écriture (Ronde, bâtarde, grosse, movenne et fine cursive) ;
4) Une composition d'arithmétique dans la limite du programme du cours supérieur des écoles primaires élémentaires.
5) Des questions sur l'histoire de France depuis 1610 jusqu'à nos jours (Nota : 1914 il va de soi) et sur la géographie de la France et de ses colonies.

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Vierzon ENP vers 1900

Amusez-vous bien (si je peux me permettre!) et n'oubliez pas que ce concours s'adresse à des élèves de niveau collège actuel, du moins pour la tranche d'age et surtout, n'oubliez pas que la calculatrice n'existe pas encore et que la plume est de rigueur, avec tous les tracas liés à son utilisation.

 

La session 1914
sources: Les écoles professionnelles - J. Roux - Editions Librairie Vuibert -1915

Composition française

Les dangers de l'ignorance. — Montrez que l'ignorant est un homme incomplet : beaucoup de joies lui sont refusées, beaucoup de dangers le menacent, il est incapable de remplir tous ses devoirs

Écriture.

Branche de l'enseignement professionnel, avec lequel il ne doit pas être confondu, l'enseignement technique industriel et commercial a principalement pour objet, sans préjudice d'un complément d'enseignement général, l'étude théorique et pratique des sciences et des arts ou métiers en vue de l'industrie ou du commerce.

Le texte ci-dessus est dicté aux élèves, puis écrit au tableau noir. Les candidats ont à le reproduire autant de fois qu'il est nécessaire dans une page contenant:

2 lignes de ronde de 6 mm,  2 lignes de bâtarde de 6 mm, 2 lignes de grosse cursive de 8 mm, 2 lignes de moyenne curcive de 4 mm. Quelques lignes de fine cursive pour finir la page.

Orthographe et Grammaire.

LA VIEILLE MAISON

Dans un vallon discret, où court un ruisseau, au milieu des grands arbres, on aperçoit de loin le pignon rouge de la vieille demeure. C'est une maison modeste, sans luxe et sans ornements, mais dont l'ensemble a je ne sais quoi de réjouissant, d'honnête et d'hospitalier.
Les murs épais protègent bien contre la chaleur et le froid. Le toit élevé, recouvert de bonnes tuiles, abrite un vaste grenier où la lessive peut sécher, ainsi que les oignons et les pommes de terre.
Les fenêtres un peu étroites, pour mieux résister au vent, et munies encore de leurs petits carreaux, sont encadrées de vigne vierge et de clématites dont les fleurs se balancent et embaument au moindre souffle du vent. Le balcon est en vieux fer forgé, les pigeons perchent sur la girouette, et, devant la porte dort un gros chien, les pattes allongées.
Tout est tranquille et calme dans l'enclos, les arbres y poussent à l'aise ainsi que des êtres aimés dont on tolère les caprices, et les plantes s'y étalent comme en un bois sacré.
Longez ce vieux mur qui cache ses lézardes sous un manteau de lierre et de mousse , poussez la petite porte verte disjointe et grinçante, la cloche tinte, les merles et les fauvettes, qui bavardaient dans la verdure, s'envolent par douzaine en accrochant les branches, d'où la rosée tombe comme une pluie de perles sur les violettes du gazon.
Rien d'aimable et de charmant comme ces vieilles demeures ou, de génération en génération, le fils, à l'heure ou les cheveux blancs apparaissent, venait pieusement prendre la place du père, s'asseoir dans son fauteuil, boire dans son gobelet d'argent, et, satisfait, ayant fourni sa tâche, achevait de vivre tranquillement sous le toit où il était né.

Gustave DROZ

Questions de Grammaire.

I. — Nature et fonctions des mots pris dans le dernier paragraphe : où — sous — s' — satisfait.

II — Analyser grammaticalement: «Les murs épais . .. et le froid»

III. — Expliquer la phrase: «Tout est .... un bois sacré»

IV. — Mots de la même famille que: accrocher

Arithmétique.

I — Calcul mental:  

17 x 9 , 16 x 19 , 38 x 11

Combien a reçu un apprenti qui a travaillé 280 jours à raison de 0fr, 75 par jour?

Prix de 12 poulets à 2fr,75 l'un

II — Un marchand achète un lot de montons à trois prix. Il a payé le 1/3 à raison de 21 fr. par tête, les 2/5 à raison de 19 fr.et le reste à raison de 15 fr. Il revend le tout pour la somme de 1674 fr. et gagne ainsi 1/5 du prix d'achat.

De combien de moutons se composait le lot ?

III — Dans un vase cubique de 0m,60 de côté, on verse 18 décalitres et 5 décilitres de liquide

1) Combien peut-on en mettre encore ?

2) A quelle hauteur s'élève le liquide dans le vase ?

Histoire et Géographie.

  • Histoire

I — Comment se sont modifiées les frontières françaises depuis 1610 jusqu'à nos jours?

II — Quels sentiments éveillent chez vous les noms de Hoche, Marceau, V. Hugo, Pasteur?

  • Géographie.

I — Décrire la côte française de la Méditerranée. Indiquer les ports et la nature de leur  commerce, les têtes de lignes télégraphiques sous-marines, etc..

IL — L'industrie des régions champenoise et lorraine; voies de communication pour écouler les produits.

 

Je vous rassure tout de suite, je ne ramasse pas les copies.

Les messages de ce blog concernant l'ENP de Vierzon (Anciens élèves, les morts pour la France de 14/18, de 39/45 ...)

Sources:
Collection de l'auteur

ENP-CoursDe2eAnnée(ELPV)

43-EcoleNationale(Poivert)

27 septembre 2013

La grande collecte - AD36

"Du 9 au 16 novembre prochain, vous êtes invités à apporter dans plus de quarante points de collecte, répartis sur tout le territoire national, vos archives familiales relatives à la Première Guerre mondiale, dans le cadre de l’opération « La Grande Collecte »."

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Tous les détails ici:

http://centenaire.org/fr/la-grande-collecte

"Durant cette semaine (nota JCh: 9 au 16/11), les particuliers sont invités à apporter dans les services culturels volontaires pour servir de points de collecte (Archives départementales, bibliothèques municipales etc.) des documents personnels relatifs à la Grande Guerre.Ils y seront accueillis par du personnel compétent qui les accompagnera dans leur démarche, en jugeant avec eux de l’intérêt du document, en prenant en compte leur histoire personnelle et en numérisant tout ou partie des pièces. Les documents numérisés seront ensuite disponibles sur le site d’Europeana, où ils constitueront une base de données virtuelle européenne de souvenirs de la Grande Guerre."

Depuis cette semaine, les AD 36 compte parmi les lieux de collecte. N'hésitez pas à y apporter vos documents.

N'oubliez pas non plus, qu'il est aussi possible de faire un dépôt dans ces mêmes lieux, où vos documents seront pris en charge et mis en valeur.

 

 

20 septembre 2013

L'énigme du foyer des soldats de Châteauroux (2011 Réactualisée 2023)

Ce message est une réactualisation et compilation de plusieurs messages parus en 2011, année du début de l'énigme.

Après la Herse du Blanc, voici le Foyer de Châteauroux.

Il y a parfois des moments où, loin de chez soi, il est nécessaire de trouver un accueil. En avril 1918, Châteauroux avait son "foyer du soldat". Là, qu'il soit de passage ou en convalescence, surtout s'il n'était pas de la région, le soldat pouvait se retrouver parmi ses camarades de fortune.

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Amis Castelroussins, fins limiers du Bas-Berry, je ne connais pas l'adresse de ce lieu, si cela dit quelque chose à l'un d'entre vous, je suis preneur de toute d'information.

Petite précision: Je ne pense pas qu'il s'agisse du Cercle Militaire sis rue Victor Hugo tel que l'indique une carte postale du début du XXème et qui laisse supposer que ledit Cercle était le Grand Café. M'est avis que c'était un peu trop distingué pour le trouffion de passage.

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L'énigme du foyer des soldats n'a toujours pas été résolue. Le hasard faisant bien les choses, voici ma trouvaille de ce matin, dans une brocante berrichonne.

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Il s'agit d'une plaque en Bronze editée en 1916 par la Monnaie de Paris et qui pouvait être personalisée.
http://www.medailles1914-1918.fr/francemedaillesw.html

De 1917 à 1919, à la gare de Châteauroux, les soldats de passage pouvaient donc y trouver une cantine militaire tenue par le couple Martignon.
Est-ce là le foyer du soldat? Mystère.


 

Ma dernière trouvaille est le pendant de cette carte:

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Analysons donc ces 2 prises de vues:

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Les deux photos sont les deux vues opposées de la même pièce.
La rangée de tables du premier plan est le plan commun des deux clichés. Le soldat avec un bloc papier figure sur les deux clichés, la position du verre devant lui est identique. Sur la table située au même niveau, on retrouve deux jeunes soldats se faisant face.

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Les positions des soldats sont presque identiques, seule la position de l’appareil de prise de vue a changé.

La pièce est structurée de manière suivante :
Une scène permettant des spectacles, un décor médiéval peint est visible. On note aussi la présence de divers instruments de cuisine, permettant certainement la préparation du café. Divers récipients sont posés au bord de l'estrade.
La scène est entourée d’un drapeau français et d’un drapeau américain, ce qui confirme la datation post-1917.

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Une zone de la salle est composée de grandes tables de type cantine. On peut compter 4 rangées de grandes tables. Les chaises utilisées sont du style bistrot et semblent être des chaises pliantes

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Une zone de jeu est visible, celle-ci est composée d’un jeu de backgammon ou de dés, d’un billard. Le long du mur du fond, une série de tables complète l’espace et permet d’assister aux parties en cours.

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La pièce est composée de plusieurs niveaux.
Le rez-de-chaussée qui occupe toute la surface. On note sur un des côtés la présence d’au moins 5 ouvertures (6 ou 7 vraisemblablement).
Une balustre occupe l’étage. Elle est située en opposition à la scène de spectacles. On y voit ce qui ressemble à un départ d’escalier vers un autre niveau. Au niveau des balustres, une deuxième rangée de fenêtres est visible.
Au vu de l’orientation des rampes d’escaliers visibles en haut à gauche, celle-ci semble indiquer un accès à la balustre par une des portes du fond de la pièce

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L'énigme n'est toujours pas résolue. Je sèche sur le sujet. Je relance donc mon appel: "Amis Castelroussins, fins limiers du Bas-Berry, je ne connais pas l'adresse de ce lieu, si cela dit quelque chose à l'un d'entre vous, je suis preneur de toute d'information".


 

Septembre 2013: Un rebondissement

Suite à un message envoyé au mois d'aout 2013 et une rencontre faite aujourd'hui, nous avons enfin la solution de l'énigme. Merci donc à Mme Beuzard, spécialiste de l'histoire de la capitale indrienne.

Je vous livre son message tel quel:
Monsieur Charraud,
Ce foyer du soldat se trouvait rue Diderot, au n°4 je crois, dans un immeuble qui a été détruit lors de la construction du parking Diderot, et qui servait en 1914-1916 de lieu d'enseignement annexe pour le Groupe scolaire des Capucins, dont une partie était alors occupée par l'hôpital de convalescents HDC 41. Le Foyer était administré par le Comité des Prisonniers de guerre et le Comité du Tricot du soldat et dirigé par Mme Williame, femme de notaire. Je ne connais pas la date exacte de la création du Foyer: 1916 ou 1917.
Un foyer du soldat est créé à la gare le 18 novembre 1917 pour accueillir et ravitailler les permissionnaires de passage, en particulier la nuit; Il est administré par le comité des Prisonniers de guerre et la SSBM. Celle-ci avait ouvert dès 1914 une permanence à la gare et y envoyait une infirmière.
Voilà quelques petits renseignements pour votre blog.

Franchement, je ne m'attendais pas à de tels détails. Grand merci donc à Mme Beuzard et grand merci aussi à M. Cires, responsable des archives de la ville de Châteauroux, pour m'avoir confirmé tout cela en me transmettant des clichés, notamment de la destruction de ce bâtiment, en 1975. En voici une photo, on reconnaitra aisément la forme des portes et fenêtres.

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La réponse à la date d'ouverture se retrouve sur un invitation que reçut l'archiviste départemental et que l'on peut consulter dans ses archives personnelles.
Ce petit courrier, une invitation informelle, nous indique la date du 3 avril 1916, rue Diderot.

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 Sources:
Collection de l'auteur
Archives municipales de la ville de Châteauroux
Archives départementales de l'Indre

14 septembre 2013

"J’en profite pour vous envoyer un souvenir de cette maudite guerre." Eugène Bresteau

Cet été, j’ai fait quelques brocantes, trouvant tout au plus des albums régimentaires et quelques cartes photos. Cependant au fil des trouvailles, il m’arrive maintenant de trouver des cartes qui se recoupent les unes avec les autres et parfois avec celles d’amis collectionneurs.
En juillet, c’est un cliché du 90e RI qui est trouvé sur un étal berrichon, pour une somme modique et début septembre, via un achat sur le net, je prends possession d’un autre cliché représentant un autre groupe de soldat du 90e RI. Jusque là, c’est anodin et au final courant.

Intéressons-nous d’abord à ce premier cliché. Celui-ci est passablement jauni et un flou dû au temps et à une exposition à la lumière empêche de voir avec netteté certains détails, cependant il est possible de faire parler le cliché:

RI090_EBresteau_19150805_rectoEscouade de E. Bresteau, le 05/08/1915

Envoyée donc le 5 aout 1915, le soldat E. Bresteau donne de ses nouvelles à la famille Gaulupeau, habitant Ecommoy dans la Sarthe.

« 5-8-1915 J’ai profité de notre séjour à L… pour nous faire photographier toute l’escouade ensemble. J’en profite pour vous envoyer un souvenir de cette maudite guerre puisse après pouvoir nous retrouver ensemble qu’est ce que je désire. Embrassez Alice et Denise pour moi car je crois qu’elle est à son bonheur et vous aussi. Votre fils affectueux E. Bresteau ».

Au vu du texte, on peut présager que la famille Gaulupeau est certainement la belle famille du soldat Bresteau.

Voyons maintenant ce que l'on peut tirer du cliché. Essayons d’abord de situer géographiquement le 90èmeRI. Le cliché a donc été pris avant le 5 aout 1915, la date d’envoi. Bresteau indique qu’il « profite d’un séjour à L…. ». Or, en consultant le JMO du 90ème RI, on découvre que le 24 juillet 1915, l’Etat-Major, la C.H.R et le 3ème bataillon se dirigent et cantonnent jusqu’au 6 aout à Liancourt (Oise).

 

CaptureJMO90eRIExtrait JMO 90e RI - SHD - 26N668

 

Les uniformes présentés sont typiques de la deuxième moitié de l’année 1915. Le Bleu horizon domine maintenant, même si on note encore quelques effets ersatz sur les soldats de droite du cliché. Concernant l’uniforme, on note la présence de capote modèle 1914 de 2e type (1 seule poche sur le devant), alors que d’autres soldats ont le modèle de 3ème type (2 poches).

Le soldat E. Bresteau est sans nul doute sur le cliché, mais aucun indice permet actuellement de le reconnaitre.

La présentation et l’analyse du 2ème cliché peut alors commencée.
Un fait du hasard faisant bien les choses, début septembre, via un achat sur le net, je prends possession d’un autre cliché représentant un groupe de soldat du 90e RI, daté du 17 octobre 1915. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je remarquais que les deux cartes en ma possession provenait, au final, du même soldat. J’avais en main deux cartes signées E. Bresteau.

RI090_EBresteau_19151017_recto90e RI - 17/10/1915

La photo datée du 17 octobre 1915, est envoyée par E. Bresteau à Mme Bresteau Alphonsine, bouchère à Dangeul par Nouans, dans la Sarthe. Vraisemblablement, il s’agit là de l’épouse du soldat. En effectuant quelques recherches sur le net où bon nombre de données généalogiques sont disponibles, j’eus confirmation du lien unissant notre soldat à Alphonsine.

Le 25 septembre 1907 à Ecommoy, BRESTEAU Eugène Alphonse (né le 13 janvier 1881 à Juillé- Sarthe) fils de Hippolyte et QUINET Désirée épousait GAULUPEAU Alphonsine. Le lien est fait entre les deux cartes. Les destinataires de la première carte sont bien les beaux-parents. Fait intéressant, le lien trouvé m’indique aussi une date de décès concernant Eugène Bresteau. Je reviendrai sur le sujet un peu plus loin.

Si le texte de la carte est succinct : « Chère Alphonsine Je t’envoie mes sincères affections » ; l’adresse inscrite est intéressante : Madame Alphonsine Bresteau, bouchère à Dangeul par Nouans Sarthe. La profession d’Eugène est donc certainement celle de boucher, sa femme le remplaçant pendant le conflit.

Elément clé pour analyser le cliché, Eugène indique sa présence sur le cliché par l’intermédiaire d’une marque au crayon. Ceci permet enfin de donner un visage sur le nom de Eugène Bresteau, car on le retrouve effectivement sur les deux clichés. Cette opération est relativement aisée puisque 2 mois seulement séparent les deux clichés.

Malgré la piètre qualité des clichés voici donc Eugène Bresteau:

RI090_EBresteau_Portraits

Qu’est donc devenu Eugène Bresteau ? Via le site Mémoires des Hommes, on apprend que celui-ci est tombé le 4 mai 1916 à Esnes, à la défense de la Cote 304. Son nom figure sur le monument aux morts de Dangeul (Sarthe).

Petit rajout (07/12/2013):
Eugène Alphonse BRESTEAU se vit attribuer la Médaille Militaire et la Croix de guerre (J.O. 3 juillet 1924)

JO1924_EugeneBresteau

Cette deuxième carte entraine un deuxième volet, une autre étude qui, elle, concerne le caporal que l’on voit au centre du cliché et qui porte un brassard de deuil. Mais cela fera l’objet d’un autre recoupement, d’un autre fil.

Sources:
Collection de l'auteur
http://serge.motte.perso.neuf.fr/htdocs/morts_pour_la_france.html
Mémoires des Hommes
Journal Officiel: BNF Gallica

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