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Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI
290e ri
25 mars 2007

Manoeuvres au camp de Mailly

"Nous voici pour la deuxième fois au Camp de Mailly. Cette fois nous sommes sur la bordure Ouest. Nous étions loin de nous douter dans quel but on nous remettait à l’instruction. Avec le Général Niessel, nous ne chômions pas. Nous étions tous les jours dehors. Les cadres commandaient tantôt leur propre troupe, tantôt ils assistaient en spectateurs aux exercices exécutés par les unités des autres régiments.

MaillyCamp

On ménageait encore la troupe. Les cadres, au moins ceux qui étaient montés, bardaient matin et soir. Les officiers à cheval suivaient le Général pour entendre les observations qu'il faisait tout le long du développement de la manoeuvre. De temps en temps il envoyait un jeune officier porter un ordre à vive allure ou chercher un renseignement, puis brusquement il emmenait toute la bande des officiers montés au grand galop derrière lui. On se remettait en selle. Pour rendre les exercices plus vivants, le Général faisait appliquer son système de figuration dans toute son ampleur. Tous les Régiments passaient au crible à tour de rôle. Quand ce fut notre tour, je dirigeai une manceuvre de régiment où l'un des partis (Orléans) occupait défensivement la croupe 176 du Pylône des Cavattes. L'autre parti (Gagnier) faisait l'attaque, précédée d'une longue marche d'approche à travers un épais taillis. La manceuvre terminée je fis le premier ma critique. J'ai déclaré que l'ensemble de la manœuvre s'était déroulé très correctement. J'ai loué surtout la manière parfaite dont le Commandant Gagnier avait exécuté sa marche d'approche. Le Général Lancrenon, Commandant la Division, prit la parole après moi, puis le Général Niessel lui-même. Ils firent encore plus d'éloges que moi des exécutants, officiers et troupe.

MaillyCamp2

Une particularité des critiques du Général Niessel consistait en ce que tout le monde était invité à y assister, officiers et soldats. Ces derniers étaient libres d'y venir, mais s'ils venaient prendre place dans le cercle, ils devaient écouter. Si le Général en apercevait un qui piquait l'étrangère, il le faisait venir au milieu du cercle où il était bien en vue. C'était un peu comme la punition du piquet dans les écoles.
La critique terminée, il y eût un petit repos. A ce moment le Général de Division et le Colonel Commandant la Brigade m'appellèrent près d'eux. Ils me répétèrent encore une fois combien le Général Niessel avait été satisfait du régiment, qu'à son avis il était le premier corps de troupe d'infanterie du Corps d'Armée. Je fis part de ce compliment si flatteur à mes officiers avec la mission de le transmettre à la troupe.
Après dix jours d'instruction intensive par un temps souvent inclément, froid et neigeux, nous refîmes nos bagages. Nous allions nous remettre sur les routes sans rien savoir de notre nouvelle destination".

Colonel Eggenspieler - Le 290e RI, un régiment de réserve du Berry

MaillyCamp1

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21 mars 2007

Les effets de la mitraille

Lors de l'hiver 1914-1915, la nature subit de plus en plus les effets des combats. La mitraille et le marmittage ont finalement pulvériser les broussailles du Bois du Polygone.

RI290_Album_PatryEtMoreau_BoisHache
Patry et Moreau du 290e RI

15 mars 2007

Le sergent Luneau, du zinc aux tranchées

Fernand Luneau est né le 3 septembre 1881 à la Champenoise (Indre). Il est le benjamin d’une famille de 5 enfants. Orphelin de père à l’age de 8 ans, il est élevé par ses frères et soeurs. Ses parents sont Isidore et Popineau Julie Eglantine.
A sa concription, à l'age de 20 ans, il déclare la profession de charcutier et réside alors à Orléans. Seule sa mère réside encore à Luçay-le-Mâle, son père étant décédé précédemment.

Sa fiche matricule est consultable aux archives départementales de l'Indre

Le 18 juin 1907, il épouse Augustine Berthaud de Levroux.
Il effectua son service au sein du 10e RI d’Auxonne.
Etabli comme cafetier à la « buvette parisienne » de Châteauroux, à la mobilisation, il laisse sa femme tenir le café. Mobilisé au sein du 290e RI, il se rend donc à la caserne Bertrand, il est alors affecté à la 23ème Compagnie (6e bataillon).
Son parcours est alors celui du 290e RI. Le 21 octobre 1914, il passe Caporal et Sergent le 11 janvier 1915.

RI290_LuneauFernand_Caporal
Le sergent Luneau

Il est grièvement blessé le 5 mai 1916 à la cote 304. Il est alors évacué vers Lyon, où il arrive le 12 mai.

Suite à son action, une proposition de citation est émise par ses chefs. Elle fut formulée ainsi :
« Le sergent Luneau Fernand qui appartenait à la 23e Cie du 290e fut blessé le 5 mai 1916 à la Cote 304 en repoussant avec sa demi section une contre attaque ennemie qui tentait d'aborder nos lignes.
Il fit l'admiration de ses hommes en conservant quoique blessé le commandement de ses hommes de son unité jusqu'à ce que la contre attaque ennemie fut complètement repoussée
D'une manière de servir exemplaire, il fut en toutes circonstances un auxiliaire précieux pour ses chefs ».

RI290_SectionLuneau
« Des hommes de ma section » (Sergent Luneau, marqué d’une croix)

Revenu à la vie civile, il vendit son café à Châteauroux et montât à Paris. Il reprit son métier de cafetier et s’installa  au Montholon (square Montholon), au Bouquet de Grenelle situé rue de l'Arbre sec puis au Trianon du côté de la rue de Rivoli.
Il se retira ensuite à Châteauroux pour vivre de ses rentes.

Sources: Marie Claude Peuchaud (archives privées)
Merci Marie Claude pour votre confiance

12 mars 2007

Une tacite neutralité

"Au cours de notre séjour à Glaignes j'ai eû à faire une reconnaissance avec les deux Chefs de bataillon, à la lisière de la forêt de l'Aigle, entre Offemont et Tracy-le-Mont, où nous devions être employés en cas d'alerte. Il faisait très froid et toute la campagne était couverte d'un épais brouillard. En auto découverte ce n'était pas une tournée agréable. A Pierrefonds nous sommes passés au pied du château, le brouillard était si épais que nous ne l'avons pas aperçu.
.
Arrivés au château d'Offemont nous y avons trouvé un Etat-Major confortablement installé. Je marquai mon étonnement aux Officiers de l'E.-M. de voir un P.C. important installé aussi près des lignes et surtout aussi en vue. Un Officier me fit remarquer que du côté allemand il y avait un E.-M. installé une façon identique, d'où trêve des P.C.
.
Les deux Chefs de bataillon firent leur reconnaissance et moi la mienne, sur un terrain couvert de neige, après quoi nous reprîmes le chemin du retour. Nous avons cherché un endroit pour casser la croûte et nous réchauffer un peu. Nous avons vu à une maison un fanion avec croix rouge. Nous sommes entrés et nous avons trouvé un infirmier très serviable qui nous a fait asseoir près d'un bon poêle et qui nous a même offert des boissons chaudes. Au retour le temps s'était éclairci et en repassant à Pierrefonds nous avons pu admirer la masse imposante du château."

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI - Un régiment de réserve du Berry

Pierrefonds_Chateau
Pierrefonds - Le château

3 mars 2007

Séjour à Glaignes

"La troupe est enlevée en autos-camions le 29 au matin et débarquée près d’Orrouy à la lisière Sud de la Forêt de Compiègne.
Le 5e  Bataillon et la C.H.R. viennent cantonner avec moi à Glaignes (au Nord de Crépy-en-Valois)".

Glaignes_Chateau
Glaignes - Le château

"Le 6e bataillon va s'installer à Bethancourt. Dans ces cantonnements nous nous trouvons dans la partie avancée du périmètre du camp retranché de Paris."

Bethancourt_Eglise
Bethancourt - L'église

"Tout en nous mettant au repos nous sommes employés à la pose de réseaux de fil de fer dans la direction de Morcourt. Le froid sévit toujours. Certains jours il est impossible d'enfoncer les piquets de bois dans le sol. Malgré qu'il fasse encore froid nous sommes mieux abrités qu'à Saint-Sauflieu. Il y a à Glaignes un grand château moderne avec de nombreuses et belles dépendances très confortables pour les hommes. Mes bureaux étaient dans le sous-sol d'une épaisse tour du château. Un domestique nous pourvoyait en bois.
Quand la température est devenue meilleure nous avons fait de l'instruction sur un grand plateau découvert à l'Ouest de Glaignes. Nous faisions des exercices de combat auxquels on donnait de la vie, en faisant usage du système de figuration imaginé par le Général Niessel."

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI - Un régiment de réserve du Berry

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19 janvier 2007

Fin de séjour dans la Somme

"Avant de clore le chapitre de la Somme je dois mentionner la question des bidons. Pour que les hommes aient suffisamment à boire, on les avait dotés d'un double jeu de bidons de deux litres. Tous les soirs ils échangeaient les bidons vides contre les bidons pleins que leur apportaient les corvées de mulets. Or, il se trouvait que ces bidons quelque précieux qu'ils fussent disparaissaient rapidement. Les hommes en réclamaient toujours de nouveaux. Que devenaient-ils ? Mystère. Les uns devaient disparaître dans les transports à mulets et les autres dans la boue des tranchées, Le Commandement s'est finalement inquiété de cette situation et a demandé des justifications aux Corps. Pour notre compte nous avons pu accuser un chiffre de pertes raisonnable et on nous a donné quitus. Mais je sais que d'autres Corps ont eû de sérieux ennuis avec cette question des bidons.
Je veux aussi avant de terminer citer un geste de la part d’un régiment que nous avons croisé un certain jour, en entrant dans le secteur, et qui m'a vivement frappé
.
Il faisait beau et nous marchions tranquillement sur une route quand je vis apparaître au loin une troupe d'infanterie qui venait vers nous. Quand cette troupe fut sur le point d'arriver à notre hauteur je vis le Tambour-Major lever sa canne. Une sonnerie retentit, et aussitôt toute la colonne déboîta dans les champs. Chaque fraction, au fur et à mesure qu'elle arrivait à ma hauteur, mettait l'arme sur l'épaule et prenait le pas cadencé. Au premier moment je me demandais pourquoi on me rendait tant d'honneurs. Quand toute la colonne eût dépassé le régiment, une nouvelle sonnerie retentit et les camarades si courtois reprenaient la route derrière nous. Tout ceci s'est passé sans commandement, à la simple sonnerie des clairons de tête. Je regrette de n'avoir pas retenu le numéro de ce régiment si bien stylé".

Sources: Colonel Eggenspieler - Le 290e RI un régiment de réserve du Berry

11 janvier 2007

La corvée de boue même pour les sous-officiers

RI290_Zonnebeke28041915_SergentDeperts

Le sergent Deperts du 290e RI, lui aussi, intervient dans l'entretien de la tranchée.

Jean Baptiste Deperts devait tombé le 28 avril 1915 à Zuydschoote (Lizerne) en Belgique. Né à Châteauroux en 1887, il avait 28 ans.

RI290_MPLF_DepertsJeanBaptiste
Sources Fiche: Mémoires des Hommes

21 décembre 2006

Les brocantes du Berry

 

Parfois sur les brocantes, l’acheteur et le vendeur peinent à s’accorder. Un dimanche matin, le vendeur, un peu ronchon, pas tout à fait réveillé, met en place son étal. Il met bien en valeur ce vieux lot d’anciens exemplaires de la Nouvelle République, dont il espère tirer un bon prix.
Les premiers clients arrivent, les autres défileront jusqu’au soir. Un client s’approche.
Mais surprise !!! Le client ne veut pas des exemplaires de l’illustre journal régional. Il veut la boite qui sert à entasser toutes ses vieilles coupures.
Encore, un client empêcheur de tourner en rond !!! Vivement ce soir que l’on range le tout et retourne à la maison.

RI290_SLtCailloux_CantineMilitaire
La malle du Sous-lieutenant Cailloux du 290e RI de la 20e Cie

Merci à Michael pour cette anecdote et pour sa trouvaille
 

16 décembre 2006

L'installation du crapouillot

Issue des abums photos du 290e RI en ma possession, voici l'installation du crapouillot dans les tranchées de Zonnebeke

RI290_Zonnebeke1915_InstallationCrapouillot

Si vous avez des idées concernant le type de crapouillot, je suis preneur.

Régulièrement, je diffuserais quelques vues, malheureusement sur les quatre-vingt dix en ma possession, toutes ne sont pas exploitables.

12 décembre 2006

Quelques citations au 290e RI

Ordre Général N° 48 de la 304e Brigade. - Le Colonel Commandant la 304e Brigade cite à l'Ordre de la Brigade les militaires dont les noms suivent :

Dessis Jean, soldat de 2e classe au 290e R.I. « Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1916, dès son arrivée sur une position nouvelle et inconnue de lui, n'a pas hésité, malgré le feu de l'ennemi, à aller chercher avec un camarade, un soldat d'un autre régiment grièvement blessé, qui était depuis cinq jours à 30 mètres de la tranchée ennemie. »

Bleyzac Manuel, soldat de 2e classe au 290e R.I. « Très bon soldat, dévoué. Pendant la nuit du 15 au 16 novembre 1916, l'ennemi s'étant approché de nos lignes, a montré le plus bel exemple de sang-froid en portant les renseignements de son chef de section au Capitaine, et rapportant des munitions en ligne a dit à ses camarades : « Ils peuvent venir ». Au front depuis le mois de mai 1916

Le 26 novembre I9I6.
Le Colonel Commandant la 304e Brigade,
Signé : DE LACGER.

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